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Côté Beurre
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9 décembre 2008

Mignonne, allons voir si l'arthrose...

Ce billet du 15 décembre parle mine de rien d’un sujet grave : l’irresponsabilité la plus terrible, celle des gens qui se croient responsables simplement parce qu’ils sont plus âgés. Les chiffres datent un peu, mais gageons qu'ils ont peu changé en deux ans.

J'ai un peu plus tôt discuté avec certain ami de choses sérieuses, entre autres du fait que l'on avait récemment changé officiellement la notion de "population à risques" en celle de "comportements à risques". C'est vrai que c'était raciste, d'une part, et faux, d'autre part. Hélas, peu de gens sont au courant de cette fine distinction, surtout que les médias n'expliquent que rarement la différence au grand public.

Voyez-vous, dire qu'il y a des populations à risque en ce qui concerne le SIDA (bien que cela soit en partie vrai puisque certains groupes sociaux sont plus touchés que d'autres), c'est éluder le fait que tout le monde peut l'attraper, même hors desdites populations, et même sans avoir de contacts avec celles-ci puisque les séropositifs et les malades sont déjà un peu partout dans le monde et dans la société.

Parler de comportements à risques, c'est responsabiliser les gens et leur dire qu'ils doivent faire attention à leur propre comportement (i.e. mettre des préservatifs...), pas seulement à la "catégorie de personnes" avec qui ils couchent. C'est donc un message primordial, mais moins populaire et moins facile à faire passer. Parce que les catégories de populations à risques, ça ne marche plus depuis longtemps.

Les dernières études montrent, outre une augmentation plutôt macabre du nombre de contaminés par l'épidémie (et ce n'est pas seulement dû à la soi-disant efficacité des traitements, lesquels ne font à l'heure actuelle que retarder l'inévitable...), que les populations les plus à risque ne sont pas celles qu'on croit. Toutes les idées reçues sont d'ailleurs systématiquement détruites par l'évolution constatée du SIDA.

Vous croyez que les homosexuels sont les plus touchés ? C'est faux. En proportion, il y a plus d'homosexuels qui ont été contaminés, c'est vrai, mais il y a depuis quelques années déjà beaucoup plus de séropositifs et de malades hétérosexuels dans la population française et dans le monde... Ce qui fait qu'il y a plus de chances de se faire contaminer par un(e) hétérosexuel(le) que par un(e) homosexuel(le).

Vous croyez que les très jeunes sont touchés parce qu'ils apprennent l'amour et ne savent pas bien s'y prendre ? Au contraire, les 16-25 ans sont loin d'être les plus touchés en France, malgré une "dédramatisation" du SIDA, parce qu'ils ont grandi avec les campagnes de prévention et que c'est pour eux un geste plus naturel que les générations précédentes. Et puis question sexe, ils sont sensibilisés plus tôt...

Mais alors, est-ce que ce serait la génération des trentenaires et plus, les 25-45 ans, qui serait la plus touchée par cette sale maladie ? Il est vrai que c'est la génération qui a grandi en découvrant l'épidémie et qui est à l'origine du phénomène de "relapse", c'est à dire la pratique du barebacking parce qu'il y a un certain ras-le-bol... Mais le réflexe capote est encore là, car ils ont vu les premières victimes, et ça ne donne pas envie !

Surprise, ce sont les 45-65 ans qui sont de plus en plus contaminés et prennent le plus de risque. Le démon de midi réveille une sexualité qu'ils croyaient oubliée, et ils se retrouvent avec Bobonne ou personne (kif-kif, au lit...). Les hommes vont donc se taper la pute du coin, la secrétaire, ou des mecs anonymes dans les saunas. Et bien sûr, sans précautions, parce qu'ils ne l'ont jamais fait et qu'ils n'estiment pas ça nécessaire.

Bien sûr," la capote c'est pour les jeunots, moi j'ai confiance"... "Tout ça, j'ai pas l'habitude, ça me fait débander"... "C'est comme prendre une douche tout habillé"... "A mon âge on n'attrape pas ça, et puis c'est pas grave, je suis déjà vieux"... "J'ai le droit de m'en payer, à mon âge !"... Et de ressortir toutes les (vieilles) idées reçues, parce qu'ils n'ont pas fait attention à ce qu'on disait à la télé : C'est ciblé jeune, tout ça.

Le problème c'est que tous ces vieux cochons (et n'oublions pas les vieilles cochonnes) ne sont pas à l'abri d'une contamination, et risquent de baiser les autres (à tous les sens du terme). Et les vieux beaux comme les vieilles peaux liftées essaient autant que faire se peut de ne pas baiser entre eux, mais de se taper des minets et des minettes. Et ils y arrivent : L'expérience, l'argent, le complexe d'Oedipe de certains tendrons...

Vous voyez le topo. Il suffit pour se convaincre de la gérontophilie furtive qui étonne de par sa présence dans le monde de voir les messageries roses allemandes où pullulent les mémères, et les quartiers huppés où grouillent les bellâtres grisonnants chefs d'entreprise et les dames en tailleur Chanel liftées et emperlouzées de partout. Comme on dit, "À vieille mule, frein doré"... Voyez le succès de la DHEA et du Viagra.

Et en ce qui concerne les homosexuels, ceux qui se sont déjà fait draguer dans le Marais par une vieille tantouze défraîchie habillée en cuir comprennent bien ma mise en garde : Il y a eu plusieurs incidents, déjà, de morts par arrêt cardiaque dans des lieux de rencontre ou chez des particuliers, parce que certains ont mélangé le poppers (un euphorisant légal vasodilatateur) et le Viagra. C'est symptomatique !

Oui, les vieux baisent. Les papys ont une sexualité, et la ménopause n'arrête pas les mamies. Si répugnant que cela puisse paraître, les êtres humains de tous les âges sont touchés par la société du sexe et la porn-culture, à des degrés divers, et ne veulent pas abandonner les privilèges de la jeunesse aussi aisément, comme dans la Comedia : Avec un seul pied hors de la tombe, c'est plus qu'assez pour en sortir aussi un sexe, même fripé.

Ne dramatisons pas, cela ne veut pas dire que si votre mémé sort le soir elle va aller faire une tournante dans un hospice, ou se faire violer de façon répétée par un gang de pervers qui aiment les grisons en couches pour adultes ! Mais cela veut dire que quel que soit l'âge, du moment qu'on est sexuellement actif, il faut aussi être sexuellement responsable... Et ça vaut pour tout le monde. C'est moral, oui, je sais, mais c'est comme ça.

En attendant, Bernard Joyet, auteur-compositeur-interprète méconnu a tout de même composé la doulce chansonnette bourrée de références à laquelle j’emprunte mon titre, parfaitement adaptée à la situation. Il s'agit de celle du Gérontophile. Allez donc voir sur le site de ce quinquagénaire, un autre vieux pas si beau que ça, mais qui connaît visiblement son sujet...

Vieille_blague

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