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Côté Beurre
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10 décembre 2008

Fouettez-moi au pilori !

Je suis un misérable criminel…

Je veux dire par là que j’ai fraudé à la RATP. Et que je me suis fait prendre. Oui, ça arrive aux meilleurs… Que voulez-vous ? Ce n’est pas que j’en aie l’habitude, mais j’étais pressé de rentrer à Paris et acheter le ticket était trop long. J’ai d’ailleurs failli rater le dernier train avec leurs conneries… Et passons sans ciller sur les trois agents hargneux avec chacun une matraque dont la longueur en centimètres est supérieure à leur QI…

C’était ma première fois. Eh bien, je vais vous dire, ça arrive… Je ne me sens pas pire ni meilleur.

C’est vrai que débourser cette somme fait un peu mal au cul par rapport au prix du billet, mais c’est encore moins cher que le prix du taxi (sans compter qu’on est obligé d’attendre dans le froid qu’il arrive…), et, ma foi, tout bien pesé, c’est le prix. Je vais peut-être vous surprendre, mais je ne me répandrai pas en une diatribe inutile et injustifiée sur les amendes des transports en communs : C’est le prix, c’est tout !

Il faut voir ce genre de choses dans leur ensemble, sereinement, plutôt que par le petit bout de la lorgnette.

Considérant le fait que quelqu’un qui habite en banlieue se rend en fraudant à Paris (et/ou vice-versa) une à deux fois par semaine au prix de 3 euros par trajet (c’est souvent bien plus, mais je simplifie) et se fait contrôler à tout casser trois fois par an, frauder reste rentable ! Comptez vous-même. Ce qui fait mal, c’est de débourser la somme d’un coup.

Je comprends que certains y rechignent, mais croyez-moi, c’est mieux que de payer la majoration !

Il suffit juste de calculer à peu près (à partir des tarifs et des taux des amendes obligeamment indiqués sur le site de la RATP, d’ailleurs) la rentabilité de la fraude en fonction du nombre de vos trajets habituels, et, à moins d’avoir une malchance monstrueuse ou de ne pas savoir repérer les uniformes (au pire, sautez une station…), c’est du tout cuit.

Et si ça n’est pas rentable pour vous, ça l’est sans aucun doute pour plusieurs de vos amis banlieusards.

Moi, par exemple, étant parisien, je prends le RER à peine une dizaine de fois par an, et il m’arrive de frauder… Mais j’ai surtout un petit ami qui vient chez-moi en fraudant presque toujours, et qui habite dans une banlieue lointaine et inaccessible. On va dire qu’avec cette amende, je lui ai offert une toute petite fraction des trajets qu’il aurait dû payer depuis qu’on se connaît… C’est bien peu comparé au plaisir d’être avec lui !

Je revenais d’ailleurs de chez-lui. Il doit s’être fait contrôler trois fois dans sa vie sur ce trajet…

Je n’aurais même pas écrit quoi que ce soit sur cet événement insignifiant mais la révolte de mon ami et de nombreux autres m’interpelle, et me pousse à, au moins, donner mon avis : Même pour les gens qui ne sont pas comme moi (c'est-à-dire, les pauvres, qu’ils n’ont pas le compte en banque suffisamment pansu pour se payer l’amende à chaque trajet, s’ils veulent…) l’amende peut être un moindre mal.

On peut tout à fait éviter ou minimiser ce genre de dépenses quand on est adroit.

Bien sûr, c’est d’autant plus rentables que les tarifs des transports en commun augmentent de mois en mois, surtout en été quand personne ne regarde… Mais qu’ils ne baissent jamais. C’est un cercle vicieux : des titres plus chers pour payer les contrôleurs, donc plus de fraudes, donc des titres plus chers pour compenser, et ainsi de suite… C’est du racket, surtout si l’on considère que, dans un monde parfait, ce serait gratuit.

Et, oui, même si je suis capitaliste, j’appelle quand même ça du racket…

Je n’ai rien contre payer un service, même cher, et c’est d’ailleurs ce que je fais la plupart du temps… Je ne paie moi-même un abonnement que pour m’éviter la migraine des calculs d’apothicaire peu nécessaires dans ma position, et les exercices d’escalade de barrières. Mais enfin, trois employés d’une compagnie semi-privée, armés de matraques, qui réclament des sous à un homme seul et sans armes, vous appelez ça comment ?

Ils appellent ça « sûreté RATP ». Souriez, c’est plus cher à Londres… C'est encore plus privé, et le maire n'est pas socialiste.

Reste_Assis__Tu_es_Pay_

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