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Côté Beurre
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1 mai 2007

Petites dénonciations entre amis

Je m’étais à moitié promis de ne pas en parler, mais, comme disait Nietzsche, si tu délibères, ton choix est déjà fait. Et puis on m’a ressorti la chose (pas forcément en riant, pour les amateurs de contrepet) et cela m’a agacé. Comme c’est après tout sur ce blog que j’écris ce qui m’agace, je vais vous en parler, finalement, de ce fameux débat entre la Princesse des Pouffes et le plat de Cervelle à la Béarnaise.

Alors voilà, n’y allons pas par quatre chemins, c’est un NON EVENEMENT. Une suite de petits riens, l’air de rien, parsemés de nullité sur une bonne grosse tartine de néant. Ce n’était pas un débat, c’était une absence de débat. Ce n’était pas une négociation, elle était terminée depuis longtemps : Ségogole et l’autre François se sont entendus. Voilà ce qu’ils ont gagné à parler pour ne rien dire :

Gogolène apparaît à la télévision et fait parler d’elle autant que son nabot d’adversaire, avec plus d’une heure de temps de parole en plus. Elle et son copain centriste se sont assurés qu’on en parlait bien haut et fort, jouant les victimes de pressions sarkozystes alors qu’ils ne sont que contraints par la logistique inhérente à un tel débat. C’est tout bénef pour les deux, qui répètent leurs programmes en vue des présidentielles… Et des législatives.

Qu’ont-ils dit ? Rien, toujours la même chose, et tous les journalistes le répètent : c’était sans surprise, pas de ralliement, chacun ses accords et ses désaccords, ses choix ministériels… Mais le but c’était justement d’avoir l’occasion de le répéter, et de le répéter CONTRE leur ennemi commun. Il ne s’est rien passé de plus, mais tout le monde a voulu regarder ce rien, et avant comme après, tout le monde répète ce rien !

C'est une guerre à celui qui aura son nom publié le plus souvent. La répétition est l'âme de l'instruction... Et du lavage de cerveau.

François Bêêêêrou, Lou Miraculé qui a osé dire et répéter que la Sainte Vierge elle-même lui était apparue pour l’avertir qu’il serait au second tour des présidentielles (comme Zidane pour l’équipe de France… La religion est décidément une maladie contagieuse !), a gagné dans ce débat des allures d’arbitre, ainsi que probablement des postes ministériels dans un éventuel gouvernement de gauche et centre.

En effet, la Royal s’étant fait débaucher un certain nombre d’électeurs, tente l’alliance putassière, ouverte comme les cuisses d’une vieille morue d’Amsterdam pour venir se faire peloter, toute honte bue, par l’UDF, parti de centre droit héritier des immobilismes conservateurs combinés de Valéry Giscard D’Estaing, de Jean Lecanuet, de Jean-Jacques Servan-Schreiber, et de ce cher Raymond Barre qui a viré gâteux fachoïde.

Les ébats contre-nature de la pétainiste (La Maison France, Travail, Famille, Patrie, Discipline, Morale, Ecole, on en a déjà parlé lors du Grand jeu de la haine, c’est le programme mot pour mot du Maréchal Pétain en 1940, et c’est exactement les termes et les idées qu’emploie Ségolène Royal dans son Pacte Présidentiel) et du brave central béarnais ont au moins eu le mérite d’énerver l’autre nain présidentiable.

Entre deux flirts avec les idées du Front National (et quand je dis flirt, Nicolas Sarkozy fait plus que leur payer quelques verres, il couche carrément avec en étant à peine discret, il leur offre de nouvelles robes pour les sortir en public, il leur parle d’amour, et après il refuse en public de les épouser…), Nicolas Sarkozy a trouvé le moyen de s’insurger contre ce faux débat, à raison, mais avec de mauvais arguments accusatoires.

Ce n'est pas tellement que François Bayrou ne soit que le troisième homme, qu'il ne soit pas qualifié pour débattre avec les deux premiers, ni même que faire comme si son projet passait et qu'il avait encore une chance d'être élu était illusoire et trompeur, pour qui que ce soit... Tout cela est vrai, certes, il s'agit seulement de tirer la couverture médiatique à soi. Mais ce qui m'insupporte vraiment c'est que s'il avait eu le talent, il aurait été élu.

Là, rien. Ridicule. Aucun projet, il ne fait qu'être contre untel ou untel, en piochant son programme chez les autres.

Oui, Ségolène Royal s’en prend plein les dents dans ce billet, Nicolas Sarkozy aussi, mais ils le méritent. Mais celui que je hais avec encore plus de véhémence reste François Bayrou. Dans le genre putassier, on ne fait pas mieux. Il aura fallu que tombent les grands présidentiables et qu’on se retrouve avec une crétine et un nazillon pour que cet arriviste puisse percer sans vendre ses députés au plus offrant… Et il le fait quand même !

Soyons clairs. François Bayrou est un minable. Minable parce qu’il n’est qu’une petite frappe comparé à un François Mitterrand, question arnaque et corruption. Car il est corrompu, oui, et méchant, méprisant, bien plus loin du peuple qu’un Jacques Chirac (oui, on dira ce qu’on veut, il adore serrer les mains et tâter les vaches). C’est aussi un imbécile qui n’a pu arriver qu’en voleur.

Il a même volé la couleur de son parti : Un vieux orange pourri des seventies, couleur rassurante du foyer, de la vigueur mais pas de la violence, celle des causeries au coin du feu de Giscard… François Bayrou en a volé les autres connotations modernes, celle de France Télécom et celle de la révolution orange d’Ukraine et son élan populaire (hélas déçu, semble-t-il). Oui, c’est lui qui a volé l’orange.

Tant d'électeurs et rien de concret pour les tenir, juste de la télé et le respect que l'on porte aux gens qui, soudain, ont des électeurs.

Quel est son électorat ? Les déçus du socialisme, les électeurs débauchés de la Royal qui ne supportent pas sa sottise et préfèrent la roublardise de François Bayrou, les débauchés de l’UMP qui ne supportent pas que le Napoléon de Neuilly (surnom copyright Nikolavitch) soit justement très napoléonien, les électeurs qui avaient voté Front National par dépit en 2002 (Bayrou est quand même plus présentable)…

Qui d’autre ? Est-ce que le noyau dur centriste qui s’amenuise depuis la chute ridicule de Giscard et qui a fait à peine plus de 6% en 2002 constitue un électorat qui pèse dans les six millions de gens qui ont voté pour notre troisième homme en 2007 ? Bien sûr que non. François Bayrou surfe sur les vagues qu’il peut, vagues que d’autres ont le talent de générer !

Il a raison, pourtant, sur un point : Les Français sont centristes. Ou ils n’ont pas de suite dans les idées. Ils aiment les cohabitations, les contre-pouvoirs, voter à droite aux présidentielles mais donner une majorité parlementaire à gauche… Ils ont toujours voulu, en dépit de tout réalisme, un peu de ci et un peu de ça, et limiter le pouvoir de ceux qu’ils ont pourtant élus. Ce sont là toutes les vaines promesses de François Bayrou.

Un tel individu serait bien évidemment incapable d’assurer la moindre fonction présidentielle. Même s’il a été assez niais pour y croire. Tout en lui me fait rire, de son air de faux jeune campagnard à son programme tutti-frutti au rabais, et jusqu’à ses expressions. Il ne veut plus un parti centriste, mais central. L’autre jour il a dit que le centre était noble. Moi, ça m’a fait penser à un chocolat dégueu fourré au marshmallow mou.

Enfin, je suppose que ça vaut mieux que de voter Le Pen.

B_arnaise_de_Knorr

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Commentaires
E
Siréneau, votre commentaire certes intelligent mais mélancolique semble indiquer, entre les lignes, que vous vous êtes abstenu de voter, ennuyé par l'abaissement de la politique... J'espère que ça n'est pas le cas, ce serait navrant pour vous !
S
Bonjour El Romanozo :)<br /> <br /> Je n'en pensais rien, n'ayant pas regardé un seul débat, mais à lire ton billet, tu as réussi à me transmettre, non pas de la haine, (impossible) mais un agacement vis à vis de ces candidats que je ne connais pas. Faut-il attendre tant de choses du futur gestionnaire, qui ne sera d'ailleurs qu'un représentant, un prête-nom, une caution temporaire d'un pays en déficit d'argent et d'idées? Or ils ont du cran ces trois là, de se mettre à nu, de s'abaisser au jeu (farce) de la démocratie, enfin il n'en reste que deux, et je les imagine nettement moins minables que bien des... Des quoi, je ne sais même pas, des gens.
E
Ne nous dispersons pas ! Si je commence à parler de tous les hommes politiques dans chaque billet sur la politique, on ne s'en sortira pas.<br /> <br /> Surtout qu'en ce qui concerne notre président-plus-pour-longtemps, il est fini. Tandis que les trois cuistres principaux, ils commencent !
C
Et Chirac question arnaque et corruption ?
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