Ô Torino !
Oui, je sais, le calembour est infect... Souffrez-le tout de même. Le 21 février 2006, et aujourd’hui encore, je déteste les Jeux Olympiques, le sport-spectacle, le sacre comme héros de ces quelques macaques qui n’ont rien fait d’important... Ce billet était une réaction à un entrefilet du Monde qui vantait les fiers athlètes et le design sublime des médailles des jeux olympiques de Turin, photo à l’appui, y voyant un amphigouri de termes pseudo-artistiques et de sous-entendus… du pur Gonzo. Du reste, et depuis quelques années, les italiens, pourtant un grand peuple et encore aujourd'hui riches d'une culture immense, me déçoivent énormément. Et pas seulement leurs gouvernants. En matière de beaufisme, de racisme, de mauvais goût cheap, d'incompétence, d'inefficacité, de corruption et encore tant d'autres problèmes, ils ont largement dépassé la France (qui file pourtant déjà un mauvais coton à ce niveau) et continuent d'accélerer... Comme l'on disait pour leurs ancêtres, grandeur et décadence !
Le sport est le royaume du manque de classe, d'accord : c'est normal, l'exercice et la performance physique en tant que but exclusif dans la vie ne pousse pas forcément à l'élévation mentale, même si certains sportifs sont sans doute très cultivés (bon, vous me ferez signe quand vous en rencontrerez un, parce que moi je n'en ai jamais vu... mais on ne sait jamais). Mais là, heureusement que le ridicule ne tue pas.
Je ne comprendrai jamais pourquoi le mauvais goût hante le monde de la compétition sportive comme l'odeur de pets dans les mouroirs. Les maillots, même avec des couleurs vives, en prenant des coupes pratiques qui laissent les athlètes libres de leurs mouvements, avec les nouveaux matériaux, on pourrait arriver à faire quelque chose de mettable... Mais non, à la place on a ces trucs hideux et bariolés qui flottent n'importe comment !
Je ne parle même pas des écussons des sponsors, tellement nombreux qu'on les voit à peine, et qui forment comme un arlequin sur des athlètes dont on ne voit même plus le drapeau. Le spandex moulant, à la limite, ça pourrait passer... Mais non, il faut qu'il y ait des renflements bizarres pour accrocher ci ou ça, et les fans de Goldorak qui conçoivent ça ont l'air de penser que plus il y a de bandes colorées dans tous les sens, mieux c'est.
La palme revient quand même aux costumes des patineurs artistiques, qui ont systématiquement vingt à trente ans de retard par rapport à la mode, et font toujours penser à des reliquats de la vieille garde-robe de la période flashy d'Elton John. A un moment ça s'était calmé, mais maintenant, la mode des "habits de lumière", du strass et des zigouigouis pastels flottants revient en force, avec les cols ouverts jusqu'aux abdos... pour les deux sexes !
Cette année, aux jeux olympiques (Et je précise que j'ai vu ça par hasard, ma mère regardant les épreuves de patinage... Je méprise les JO, et je ris des histoires de dopages soulignées par le sieur Nikolavitch. Je ne regarde que les compétitions de natation, quelquefois la gymnastique, et seulement les hommes...) j'ai trouvé pire que tout ça : Les médailles. Oui oui, je parle des pendentifs style bronze, argent, or...
D'habitude c'est relativement classique... Pas toujours très joli, mais c'est au moins frappé, gravé, moulé, quelque chose quoi ! Là, rien. C'est un gros rond plaqué dans le métal habituel, bien large pour qu'on le voie de loin et poli que ça brille à la télé, avec un trou au milieu pour passer le ruban. Au début on se demande si c'est une pièce japonaise géante ou un doughnut. Sérieusement, la médaille d'argent, on dirait un CD !
Alors il y a de vagues lignes dessus et une inscription (sans doute "Torino 2006", ou "merde à celui qui le lira" en Italien, allez savoir...) mais ça reste assez simple. J'aime bien le design, mais quand même, se retrouver avec un DVD peint en doré autour du cou, accroché à un ruban façon boite de chocolat, c'est un peu de l'arnaque. Ils sont vraiment cheap, les italiens, cette année. Ou alors ils ont tout claqué pour les cérémonies.