... et non pas vivre pour manger ?
Voici un billet sur le label Bio publié le 18 novembre 2005, plus que jamais d’actualité à l’époque opaque du « mangerbouger.com »… Et que bien des écolos à la petite semaine feraient bien de lire. Remarquez, ils seraient capables de ne pas me croire…
La grande tendance est à la nourriture bio, ou "organique". En France, il s'agit d'un budget énorme, aux Etats-Unis, c'est quinze milliards de dollars par an que rapporte l'engouement environnemental de la population, lasse sans doute de trouver des produits chimiques peu ragoûtants dans son assiette.
Mais qu'est-ce qui fait dans ce pays qu'un produit est considéré comme organique ? Si la législation européenne est plus ou moins claire en fonction des denrées, celle des Etats-Unis est largement plus floue. De nombreuses organisations, notamment les groupes anti-OGM, cherchent à clarifier la situation.
Au pays des hamburgers, trente-huit ingrédients de base d'origine spécifique sont déposés et reconnus de par la loi fédérale comme étant "organiques". Après, ça dépend des Etats. Il s'agit d'un critère mal défini, au mieux, pas d'un gage de qualité, mais c'est une assurance de traçabilité et d'authenticité.
Cependant, les entreprises peuvent marquer sur l'emballage de ce qui est vendu en magasin, où que ce soit dans le pays, la mention "organic food" même si il ne contient qu'un seul de ces ingrédients, et ce même si cet unique ingrédient n'entre qu'à moins de 5 % dans la composition de ce produit fini...
Ne croyez pas que l'Europe est à l'abri de tels manquements : Sachez que dans notre pays épris de traçabilité et haineux des "vilains Américains pas beaux" il n'existe que peu de produits protégés par une appellation contrôlée ou un dispositif similaire, et dont la fabrication et la composition sont garanties.
Les normes même les plus strictes admettent que le chocolat en barres puisse comporter des insectes moulus, inévitables accidents d'usines, et l'Orangina continue de se vendre bien qu'elle ne soit rien de plus que des résidus de jus d'orange déjà pressé dilués dans de l'eau même pas minérale.
Mais vous croyiez quoi, bande de végétaliens, écolos qui culpabilisent et crient au meurtre dés qu'on touche à un poil de vachette ? L'additif est le revers de la médaille de l'hygiène et de la conservation. Malgré tout, nous mangeons plus, plus sainement et des produits plus goûteux qu'il y a seulement trente ans.
Bien sûr, il doit y avoir un juste milieu, mais entre le bout de gras qui a ranci suspendu dans une hutte en bouse au sol de terre battue accompagnée de lait non traité au sortir de la vache et la viande conditionnée sous plastique du supermarché accompagnée de lait stérilisé, je sais ce que je préfère.
Et je ne vous parle pas des siècles passés... C'est l'atome ou la bougie. Le conditionnement, s'il est parfois abusif comme tout système, reste l'assurance d'une nourriture comestible, qui ne rend pas malade. De la pasteurisation à la production de masse, on peut s'estimer heureux d'avoir plus que juste à manger.