Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Côté Beurre
Côté Beurre
Derniers commentaires
Archives
7 octobre 2008

Sexe, mensonge et bouillon de culture...

Ce billet, publié le 16 septembre 2005, est hélas toujours d’actualité. Les pubs contre le SIDA, ou même contre le tabac et l’alcool, sont toujours de la même eau saumâtre. Signalons que ce n’est pas avec de tels épouvantails qu’on arrange grand-chose, mais avec de l’information et une baisse des prix… En effet, le coût de production d’un préservatif en Inde (aux normes françaises et tout et tout) est de 4 centimes d’euro !

Je ne suis pas publicitaire et je ne m'y connais pas... Donc les propos que je vais tenir n'ont peut-être aucune valeur. Cela dit, il y a tout de même quelque chose qui me choque. Pourquoi, en France, les publicités pour les préservatifs font-elles peur ? Je veux bien qu'il soit préférable d'être déprimé qu'immunodéprimé, mais ne pourrait-on pas être ni l'un ni l'autre ?

A la télévision, j'en ai rarement vu, sauf dans d'autres pays, qui traitaient différemment la capote et le problème du SIDA. Je suis tout à fait d'accord pour qu'on informe sur le SIDA, et Dieu sait que ça n'est pas assez fait, mais faisons la part des choses. Certains me diront "non, il faut que les gens aient peur", d'autres me diront que ce n'est qu'une pub... Je ne sais.

Les Français, qui bénéficient pourtant d'une réputation flatteuse dans ce domaine, auraient-il peur du sexe ? La dernière publicité qu'il m'ait été donné de voir (et c'était il y a déjà quelques mois) rendait en vision subjective archi retouchée façon Predator les pérégrinations d'un jeune homme dans une soirée populeuse.

Les germes néfastes, que seul le spectateur peut voir, étaient stigmatisés sur les gens infectés par une masse grouillante et fluorescente... La musique et les effets sonores à l'avenant, ainsi que la lumière rougeâtre, contribuaient à l'effet général : attention, les envahisseurs sont là, ces gens ne sont pas humains.

On pense à une arme ou un appareil ignoble dans quelque monde d'horreur gothique, un monde noir dans lequel chacun serait obligé de mettre un masque à gaz pour sortir, dans lequel on pourrait dénoncer son voisin comme "malade"... J'ai eu l'impression que le préservatif pouvait protéger contre les invasions d'extraterrestres et la peste bubonique !

On n'en est pas encore là. Il faudrait arrêter de stigmatiser les malades. Même les irresponsables, même les drogués, ce n'est pas de leur faute s'ils ont contracté une sale maladie ! Le climat actuel est déjà assez paranoïaque sans qu'on présente le préservatif comme une contrainte, une privation, au lieu d'en faire un automatisme naturel, voire fun.

C'est vrai, si ça ne devient pas un automatisme, il y aura encore des gens pour croire que c'est optionnel... Des gens qui demanderont tout de go "tu es clean ?", comme si ce manque de tact empêchait de mentir ou prévenait quoi que ce soit chez ceux qui ne se savent pas porteurs... Quel besoin de demander, quand on sort couvert de toutes façons ?

En plus on dirait que c'est une époque de pénurie, de guerre, dans laquelle chacun peut être un traître. Et on en oublie les autres usages du préservatif, l'hygiène, retarder l'éjaculation, éviter les autres maladies plus guérissables, la contraception, éviter de tacher les draps, faire des bombes à eau... Euh, non, pas ça.

N'en faites pas des bombes à eau. Surtout au prix ou c'est. Il est loin le temps des capotes à un franc ! Aujourd'hui, pour faire l'amour douze fois, il faut débourser dans les 6 euros. Et on ne peut pas se passer de capote comme on se passe de cigarettes ou de chewing-gums... Ne pas avoir assez de sous pour se payer de quoi baiser, ça doit être ça, la misère sexuelle.

C'est vrai, les pubs, c'est bien, mais les baisses de prix, c'est mieux. Surtout que beaucoup plus de gens en demandent. L'amour est quand même la dernière chose qu'on devrait payer, non ? Encore heureux qu'on puisse aller ici et là se fournir en capotes gratuites, dans les associations, aux gay prides... Espérons qu'on puisse en distribuer plus dans les lycées, voire les boites de nuit.

Pr_cautions

Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Côté Beurre
Publicité