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Huitième cérémonie : L'hypocrisie est une langue vivante qui ne mourra jamais...
Bienvenue. Bienvenue dans un monde où l'homme vit en harmonie avec la nature. Bienvenue dans un monde où l'on avance pas à pas vers des lendemains qui chantent. Bienvenue dans un monde ou Dieu vous aime de façon inconditionnelle mais a quand même prévu un enfer pour les pédés. Bienvenue dans un monde ou ça sert à quelque chose de se raser le matin. Bienvenue à...
... La cérémonie de remise de la Langue d'Argent du Plus Grand Hypocrite !
Oui, je sais, je suis très en retard. Au contraire de tous les menteurs que nous allons citer, je ne vais pas vous inventer une mauvaise excuse, qu'il vous suffise de savoir que je fais ce que je veux (avec mes cheveux). Pardon à Rhône Poulenc d'avoir emprunté leur vieux slogan pour l'introduction à cette nouvelle cérémonie du Grand Jeu de la Haine 2006-2007, mais ils le méritaient...
Au sujet du retard, on comprendra que le CIO (Couards Irrumateurs d’Otaries) a eu peur, tant devant l’ampleur de la tâche que devant son côté balance. Certes, le Grand Jeu de la Haine est bien né vers octobre, mais là n’est pas la question. Pour cette cérémonie plus que pour tout autre, vous vous en doutez, la politique est bien présente. Il ne s’agit pas seulement de casser du sucre sur le dos de quatre résidus de Starac' dont tout le monde se fout.
Je vais encore devoir donner un avertissement charitable… Les opinions, au placard. Tout de suite. A cette époque de cette année, il y a un maximum de partisans. Qu’ils aillent se faire foutre. Ici, on tape sur tout le monde. On va décrédibiliser du beau linge et taper dessus à tire larigot, méchamment. De très nombreuses personnes ont voté à ce jeu, elles ont cité beaucoup de gens, je suis dans l’obligation (im)morale de satisfaire leurs envies de lynchage !
De fait, les politiciens sont tous des menteurs. Par définition. C’est pour ça qu’on les paie. Je me demande pourquoi ça choque tout le monde… Songez que dans un système démocratique comme le nôtre, il faut se faire élire aux plus hautes fonctions. Cela ne peut se faire que si le candidat plait à une majorité de Français. Et cela n’a donc strictement rien à voir avec son aptitude à régler les problèmes de l’Etat.
Oh, bien sûr, ça veut dire que c’est sans doute un chef né, charismatique. Et, vu le panier de crabe que c’est, ça veut dire aussi que le candidat est assez intelligent pour avoir survécu à toutes sortes de trahisons tout en faisant un boulot correct durant sa carrière. Alors peut-être qu’un tel candidat est effectivement taillé pour le boulot. Le Mensonge Suprême, celui fait à tous les Français, est alors l’ultime épreuve…
Mais peu de gens voient les choses en face et se disent qu’ils n’élisent que des acteurs. Trop peu de gens voient les argumentaires, les promesses, les programmes même comme des mensonges. D’accord, les programmes ne sont pas QUE des mensonges… Mais aucun n’est vraiment sincère, et même le mieux conçu s’efface, une fois le pouvoir atteint, devant la nécessité et la seule loi qui vaille, celle de Murphy.
Peut-être que notre société a exagéré sur la voie du mensonge… Peut-être que trop de gens en font. Peut-être que nous avons appris à les reconnaître, au fil des siècles… Peut-être, au contraire, que ça nous agace de ne pas les voir et de toujours se faire avoir par les mêmes ! De nos jours tout autant qu’avant, plus c’est gros, plus ça passe. La différence c’est que nous avons aujourd’hui bien plus de moyens de diffusion du mensonge.
Certes, la politique est une catégorie qui forme la grande majorité des nominés de ce concours, en tant qu’auteurs visibles d’un nombre incalculable de bobards. Comme avec l’art contemporain, le peuple se sent détaché de la politique. Il ne la comprend plus. Comment eut-il pu la comprendre ? On y revient, il est clair que pour diriger un pays il faut une puissance intellectuelle largement supérieure… Et on ne demande pour être qualifié que de plaire à une majorité d’imbéciles.
La politique est comme un vol d’oiseaux. L’humble crétin les regarde passer d’en bas, et tente de voir l’avenir dans leurs errances. Leur vol, seul ou en formation, est incompréhensible. Lorsqu’ils se rapprochent du peuple, les politiciens n’hésitent pas à roucouler et à se percher sur les statues de gens illustres. Ils nous demandent nos voix, nos miettes, et, si nous n’y prenons garde, tout le quignon de pain. Qu’avons-nous en retour ? Des fientes.
Comme toujours, ce sont eux qui trinquent, alors que c’est leur métier que de nous mentir. On leur demande avec tant d’espoir de nous dire que tout ira mieux demain… Mais ça n’est pas vrai ! Cela ne peut pas être vrai. Oh, ça peut aller mieux dans l’avenir… Mais pas du jour au lendemain, pas à cause d’une élection. Pour que ça aille mieux, dans n’importe quel domaine, c’est à chacun de se bouger le cul. Mais, franchement, qui élirait un candidat avec un tel message, aussi direct, aussi cynique ?
Les politiciens ont bon dos. Qui sont les vrais coupables ? Les médias, bien sûr. Quand on met, pour faire vendre, les catastrophes, les faits divers et la politique sur le même plan, quand on décrit tout cela de la même façon et avec le même style, pratiquement, qu’un film d’action… Il ne faut pas s’étonner que des gens comme Arnold Schwarzenegger soient élus. Et le pire, c’est que le public en redemande…
Ce n’est pas notre faute… Nous autres organisateurs avons simplement fait un prix anonyme, une Langue d’Argent, tout à fait classique (et qui rappellera des souvenirs aux mélomanes...), pour le vainqueur. C’est tellement classique qu’un épisode des Simpsons, cette série jadis choquante devenue pathétique de conformisme, y a été consacré.
Evidemment, c'est du toc. Même pas du plaqué. Normal, on récompense le Roi des Hypocrites, alors tout ce qui compte c'est que ça brille...
Vous tous, qui avez voté, avez spontanément choisi de mettre cette cérémonie sous le signe de la dénonciation politique. Devant tant de détermination, nous avons naturellement appelé le second prix la Langue de Bois… Bon, c'est un vague tampon en patate sur du contre-plaqué, mais on s'en fiche. C'est l'intention qui compte !
Quant au troisième prix, il s’agit… D’une langue de bœuf crue de second choix. Ben oui, vous comprenez, on a tout dépensé à force de faire des tas de statuettes en platine et en or pour les vainqueurs…
Et devinez qui, dans la liste ci-dessous, va gagner ces merveilleux lots ? Peut-être est-ce...
Isaac Hayes, auteur de la musique de Shaft et membre de l’Eglise de Scientologie. Il était à 100% avec les créateurs de South Park… Jusqu’au moment ou il a fallu dire du mal des scientologues ! Un vrai faux cool.
Ou bien Karl Lagerfeld, qui clame sur tous les toits que s’il a perdu du poids c’est grâce à un régime. Oui, lui, avec sa toute nouvelle tronche de zombi lifté, qui est passé de bibendum à brindille en quelques mois !
Laurent Ruquier et ses émissions tellement préparées qu’elles en sont dénuées de la moindre étincelle de vie… Et qui prétend encore que les réparties de propagande sarkozyste sont improvisées !
Marc-Olivier Fogiel, langue de putissime présentateur/producteur, qui n’hésite pas à dire qu’il a lu les œuvres de ceux qu’il descend en public, que ses émissions ne sont pas pompées d’Ardisson, et que Guy Carlier est drôle…
Jean-Pierre Faux-c… Foucault, pardon, qui trouve tout formidable, y compris les candidats à son jeu débile venu d’Amérique… Qui veut gagner un neurone ?
Noël Godin, l’entarteur, qui a fait ça pour se gausser des personnages publics et par bravade, pour être connu… Une démarche creuse et sans intérêt pour des actes qui auraient pu avoir une toute autre portée !
Michel Drucker, dont on a déjà parlé dans les autres cérémonies…
Jean-Pierre Pernod, présentateur célèbre pour son fameux « j’ai des chiffres, mais ça ne vous intéressera pas… ». Au journal de 13h, selon lui, il ne se passe rien. Le monde cesse de tourner, sauf dans la Creuse et le Limousin.
Nicolas Hulot, le faux écolo sans aucune rigueur scientifique qui a déposé le nom d’une ville et s’est fait un paquet de fric dessus pour une grosse compagnie pharmaceutique… Tout pour les belles images, basta !
Jean François Kahn, le faux révolutionnaire fouille merde qui ose faire la une de son journal Marianne avec « la révolution qu’il faudrait faire » et publier un « dictionnaire incorrect », lui, monument de conformisme !
Arno Klarsfeld, le négociateur et âme damnée de Nicolas Sarkozy…
George Walker Bush, qui a dit que la guerre en Irak était une affaire de patriotisme, qu’on y trouverait des armes de destruction massive et des terroristes d’Al Quaïda, et que ça serait vite fini…
Mark Foley, sénateur républicain au comité pour la protection de l’enfance qui n’a pourtant pas hésité à interrompre une session du sénat pour s’adonner au cybersexe avec un stagiaire gay mineur…
Nadine de Rothschild, parce qu’elle incarne la noblesse en toc, les arrivistes, les apparences, les trompe-l’œil de la société, les politesses creuses, et l’ascendant de la forme sur le fond, dans tout ce qu’elle fait.
Bernard Henri Lévi, parce que, comme Sean Penn, il a dit qu’avant les Américains, en Irak, tout allait bien, les enfants chantaient avec les papillons, et il coulait des rivières de lait, de miel et de chocolat !
Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, pour avoir dit qu’il avait prié pour que Dieu ne le fasse pas pape, qu’il serait un pape pour tous les chrétiens, et pour parler paix tout en divisant activement le monde autour de la religion.
Météo France… Parce que c’était évident, et qu’on a une chance sur deux en regardant par la fenêtre de faire aussi bien qu’eux avec leurs satellites.
Jean-Marie Messier, pour… Oh, vous savez tous pourquoi ! Disons, pour une honorable carrière.
Ségolène Royal, pour faire semblant d’être de gauche alors qu’elle a dit « Celui qui a besoin d’une aide ne mérite pas d’en recevoir. », et aussi pour « Vous ne me poseriez pas cette question si j’étais un homme ».
Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, à peu près pour la même raison, d’ailleurs…
Jacques Chirac, dit Supermenteur, à cause de ses casseroles, pour avoir arnaqué tous les français en long, en large et en travers, pendant des années, de façon répétée, et parce qu’il va s’en sortir à la fin !
Nicolas Sarkozy, parce qu’il dit qu’il aime la France, qu’il aime les jeunes, qu’il aime les vieux, qu’il aime les chômeurs, et qu’il va tout arranger puis quitter le pouvoir après un seul mandat… Ben voyons !
Dominique Marie François René Galouzeau De Villepin, premier ministre, second couteau, troisième homme, qui baise la France jusqu’au viol sans avoir été élu, et dit qu’elle aime ça quand elle gueule pour protester.
La triade médiévale, Jean-Marie le Pen, Marine Le Pen, et Philippe Le jolis De Villiers De Saintignon, parce qu’ils disent tous la même chose… Ils disent que les choses sont simples, ils disent que tout ira mieux si on revient aux années cinquante et qu’on reste tout seuls dans notre coin, ils disent que c’est le reste du monde qui a tort quand il s’enrichit plus que nous, ils disent qu’ils sont pour l’Europe (« Mais l’Europe des Nations »), et par-dessus tout, ils disent qu’ils ne sont ni fascistes, ni racistes, ni intolérants !
Lionel Jospin, parce qu’il soutient Ségolène du bout des lèvres, aigri comme un vieux pou, et qu’il s’est vu, quelle honte, en homme providentiel après le fiasco de son ministère, qu’il a gagné à force de promesses vaines.
Maxime Gremetz, qui fait l’unanimité au Parti Communiste Français en étant de l’avis de tout le monde et jamais du sien… Comme si être communiste en France n’était pas déjà une hypocrisie en soi…
Jean-François Copé, parce qu’avec sa tête d’agent d’assurance et son livre du style « je dis tout » qui ne dit rien, il reste le menteur professionnel de l’état (le « porte-parole », on dit, je crois).
Et, last but not least, François Bayrou, dont j’ai trop peu parlé… La petite vertu de la politique, qui surfe aujourd’hui sur la vague dont je parlais plus haut, l’agacement face aux politiciens… Il dit qu’il est original alors qu’il a passé son temps, ces dernières années, à s’allier tantôt à gauche et tantôt à droite contre quelques sièges. En tant que candidat, cet imbécile reconnu a tout de Daladier, ce ministre qui a dit avoir « sauvé la paix » à la conférence de Munich, en 1939… Selon Bayrou, il peut accommoder les programmes de gauche et de droite, tout en faisant moins cher. Il pense sans doute que sa sauce béarnaise fait croire qu’il a plus de viande, et en masque le goût médiocre.
Voilà pour les nominés… Et à présent, ouvrons l’enveloppe fatidique…
Diable, que tout ceci est excitant ! J’adore le faux suspense…
Et vous avez élu pour recevoir une Langue de Bœuf… George Walker Bush ! Eh oui, c’est ce grand menteur devant l’éternel, fils de menteur, frère de menteur, mari de menteuse, qui gagne le troisième prix de ce soir. Oui, lui qui a juré sur la bible de conduire un état laïc, qui a juré sur la constitution de promouvoir la liberté, et qui a osé se mettre dans le rôle du gentil face à un axe du mal bien flou… C’est à lui qu’échoit ce déshonneur.
Sans transition, le second prix, la Langue de Bois, revient à… ça par exemple, mais nous avons deux ex-aequo ! Les gagnants sont Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac ! En effet, notre président arnaqueur, le VRP de l’Elysée, l’abracadabrantesque mystificateur aux 82%, le Corrézien le plus riche du monde (et il m’ennuie déjà d’en tant écrire, comme disait l’autre…), est mis dans le même sac que celui qui se cache derrière un masque républicain alors qu’il n’est qu’un petit bonapartiste (et qu’il se voit, en plus, dans le rôle titre de Monsieur N). Nicolas Sarkozy, le nabot Neuillyesque, n’a-t-il pas dit qu’il serait un président au pouvoir fort, donc le premier ministre ne sera qu’un exécutant ? N’a-t-il pas dit qu’il réformerait la constitution, le code civil et le code pénal ? N’a-t-il pas dit, comme Napoléon en son temps, qu’une fois élu consul il ne resterait pas au pouvoir longtemps ? On a vu à l’époque ce que cela a donné…
Mais qui peut bien être pire que tous ceux-là et mériter la Langue d’Argent ?
Vous avez élu Ségolène Royal ! C’est vrai, comment croire qu’elle est de gauche alors qu’elle admire la politique de Tony Blair, qu’elle est conservatrice jusqu’au bout (normal pour une énarque), qu’elle veut faire encadrer les jeunes en difficultés par l’armée (normal pour une fille de militaire), et qu’elle a pour son programme l’idéologie du Maréchal Pétain… Ne riez pas, c’est vrai ! Ecoutez-la donc parler de redresser la Maison France grâce à la discipline, le travail, la famille, la patrie, l’école… Ce sont ses propres mots. A présent regardez bien cette affiche de propagande pétainiste de 1942.
Vous voyez les similitudes ? La Révolution Nationale, le Pacte Présidentiel de la Royal, on est censé l'apprendre au lycée, par devoir de mémoire. Ce sont les mêmes mots, la même métaphore, la même idée. Et en face il y a soi-disant le bolchevisme, la juiverie, les francs-maçons, la démagogie, et tant d’autres termes péjoratifs qu’on trouverait plus volontiers dans la bouche de Jean Marie Le Pen ! Une socialiste avec un tel programme ? Mais c’est à mourir de rire…
Passons sur ses bourdes, ses contre vérités, le bilan du Poitou-Charentes et les chiffres honteusement faux ou invérifiables qu’elle annonce en gardant son sérieux et en montrant son cul pour faire bonne mesure… Ils le font tous.
Mieux vaut briser là ces réjouissances, car on va m’accuser d’être partisan : J’ai déjà assez parlé de Marie-Ségolène, dite (dans son propre parti) Gogolène ou Ségogole, dans d’autres billets. Que voulez-vous, elle a l’air d’appeler la critique ! Elle tend le bâton pour se faire battre.
Français, vous avez bien voté. Veillez à continuer comme ça !
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