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Côté Beurre
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11 mars 2009

Sous l'occupation...

J’aurais cru ne point devoir republier ce billet du 13 mars 2006 sur les manifestations étudiantes. Et pourtant, les étudiants recommencent leurs imbécillités. J’ai une sainte horreur de ce genre de choses. La dernière fois que j’ai assisté à cette parodie révolutionnaire, j’ai failli me prendre un pain juste parce que je voulais entrer dans l’amphi pour suivre un cours. Je ne sais pas ce que j’ai le plus détesté : la violence ou le fait de bloquer l’accès à la connaissance pour lequel j’avais dûment payé mon inscription.

Et à chaque fois, vandalisme et non-pensée sont de rigueur chez les manifestants, bien qu’il semble que cette fois-ci, tout ça soit plus pacifique… Pour l’instant. Cela n’empêche pas la plupart des étudiants de ne pas savoir pourquoi ils manifestent, mais c’est déjà ça…Je n’ai rien contre une manifestation, mais, au risque de me répéter, je pense qu’il y a besoin de souligner à nouveau une évidence : une grève d’étudiants, ça n’a pas de sens : Ils paient pour suivre des cours. Cela ne fait ni chaud ni froid à qui que ce soit s’ils font autre chose.

Ils n’impressionnent pas grand monde, et ne nuisent qu’à la formation qu’ils reçoivent.

Un étudiant que je connais m’a soutenu sans ciller qu’ils avaient voté « démocratiquement » la grève (sans tenir compte de l’immense majorité des étudiants qui n’ont pas été à leur Assemblée Générale « ouverte à tous » parce qu’ils ne tenaient pas dans l’amphi, qu’on ne leur avait pas dit de quoi il retournait, qu’ils se sont faits huer, qu’ils avaient peur des coups, ou qu’ils s’en foutaient comme tous les étudiants…) ainsi que le blocage des salles avec des chaises, pour tenter, je cite (attention, vous allez rire) « d’instaurer un dialogue ».

Oui, il paraît qu’empêcher les gens de suivre leurs cours en bloquant les amphis  avec les chaises prises dans les salles de TD, c’est « dialoguer ». Moi j’appelle ça faire chier les pauvres jeunes qui doivent penser à leurs examens, et les rendre encore plus butés contre la grève. J’appelle ça leur refuser d’office le droit d’approuver cette réforme ou de s’en foutre. J’appellerais presque ça du terrorisme… Il s’agit bien d’un acte illégal qui nuit à autrui, fait exprès pour tenter de les convertir à une cause, non ?

Mauvaise nouvelle pour les grévistes et les manifestants : Ce genre d’action n’a jamais le but escompté. C’est même l’inverse qui se produit. Voyez le résultat du 11 septembre : Une radicalisation de la politique américaine avec les conséquences que l'on sait. Deuxième mauvaise nouvelle : Ils ont « radicalisé le mouvement » (je cite encore) parce que les meneurs estimaient que la grève s’essouffle, et que « trop de cours ont encore lieu » (je cite toujours), et donc qu’il faut mobiliser plus de gens, et que c’est « le seul moyen de se faire entendre ».

Je n’ai qu’une chose à dire : tenez-bon, les non-grévistes, le calvaire est bientôt fini !

En ce qui concerne la réforme actuelle, je n’en connais pas la teneur et je m’en fous. Ces gens ont eu cent, mille occasions de se mettre d’accord, on les a consultés à chaque fois, et ce sous chaque ministère depuis deux décennies… N’est-il pas temps de leur dire merde, pour une fois ? Au bout d’un moment, il faut essayer quelque chose de nouveau, ne serait-ce que pour tenter d’éviter de ne plus faire QUE des diplômes au rabais… Voire encore plus au rabais à cause des grèves.

Jamais, ô grand jamais, je ne comprendrai les manifestants étudiants. Ils sont chroniquement inefficaces depuis 1968, ils se privent et privent les autres du droit d'étudier qu'ils ont eux-mêmes payé, et ce pour rien du tout. La réforme LMD ? Elle est passée. Le CPE ? Il est voté depuis belle lurette. La guerre en Irak ? Mais oui, c'est sûr, George W. Bush a peur des étudiants français et se fie à eux pour la politique internationale... Et moi, je suis Greta Garbo.

Je ne suis pas forcément pour le CPE, ou tout autre contrat "jeune". Je ne prétends pas m'y connaître, mais a priori, ce qu'il faudrait, c'est plus de contrats des sortes qu'on a déjà. Le problème c'est que je m'y connais quand même plus que la plupart de ceux qui manifestent. Les plus ardents sont ceux qui font partie de cellules "révolutionnaires" plus ou moins underground qui recrutent dans les facs : des agitateurs formés et professionnels.

Ces cellules sont hélas allègrement manipulées par les grands partis, mais passons. Quoi qu'il en soit, je vois mal le rapport entre bloquer les facs et abroger une loi. A la limite, manifester devant l'Assemblée ou Matignon, oui... Mais empêcher les gens d'étudier n'aura pour conséquence, au pire, que de leur faire louper un examen. Et ça fait longtemps que les politiciens savent que les étudiants manifestants (c'est à dire les plus jeunes) ne votent pas, et que louper les examens ne rend les gens que plus bêtes et plus malheureux d’eux-mêmes (tout bénef, donc). Malgré 2002, ça vote peu, tout ça.

C'est vrai, les étudiants qui ont une conscience politique supérieure à celle d'une huître sont en général au delà de la licence, et préfèrent voter et passer leurs examens tranquille plutôt que de manifester. Les autres se laissent entraîner, en général, par la minorité syndiquée susnommée, la seule d'ailleurs à voter pour les élections des conseils universitaires. Même avec des milliers de manifestants, les vrais activistes sont quelques centaines.

(Note de republication : En 2007, il est vrai que de nombreux étudiants ont voté, et en masse… L’abrutissement n’était pas aussi complet qu’on eut pu croire, même s’il tient sans doute plus d’un accroissement général de la conscience politique ces derniers temps. Malgré tout, les vieux stéréotypes se vérifient : les étudiants demeurent un des groupes qui s’abstient le plus en France, à part pour les extrémistes.)

Pensez qu'il ne faut que 800 étudiants pour occuper un campus qui en accueille 10000, et que sur ces 800 étudiants il y en a peut-être une centaine qui fait ça sérieusement et le ferait de lui-même, seul si nécessaire. Et encore. Je faisais partie des 9200 étudiants qui en avaient marre d’être bloqués par les 800 autres, je précise. Ce n’est pas de la propagande médiatique : il n’y avait réellement qu’une minorité d’étudiants à faire chier le monde, j’y étais. Pour les autres facs, je ne sais pas.

Prenons cette parodie de démocratie pour ce qu'elle est : le symptôme d'une détresse sociale plus profonde et d'un ras-le-bol qui ne sait pas vers quoi tendre. En attendant, moi, ça me complique la vie.

Déjà, les dernières manifs étudiantes avaient failli me faire perdre une année en m'empêchant de passer mes examens. Je précise que je n'ai pas fait mai 68, ce grand moment dont les quinquagénaires assagis et maintenant de droite se rappellent en riant, et dont les professeurs attardés de la même génération se souviennent, émus, en lavant le cerveau de leurs étudiants sans crainte pour leur poste archi-protégé.

Par contre, je connais quelques personnes qui étaient là, et bien là. Ils ont eu le regard atterré en voyant ces minables qui, à la télévision, se plaignent d'avoir été évacués par les CRS de la Sorbonne qu'ils ont lâchement dégradée (et abîmer un monument comme ça, c'est comme brûler un livre, ça ne se fait carrément pas !). Les CRS ne les ont pas emmenés dans le panier à salade ni passés à tabac : C'est peu violent comparé à 68.

Pire : On voyait aux informations un étudiant qui se plaignait d'avoir été évacué à 4h48, avant qu'il y ait des métros. Le pauvre, il avait prévu de passer quelques jours à Paris et d'occuper une fac ou deux, de faire une manif histoire de dire ? Vous parlez d'un engagement... Je suis sans doute de parti pris vu que je suis de droite, même si le CPE ne me semble pas une mesure très utile, mais là, j'ai presque honte pour eux.

Bouh_la_vilaine_p_cresse

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