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Côté Beurre
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1 octobre 2008

Just a Rigolo !

Ce billet, publié le 17 Août 2005, fut écrit alors que j’étais atterré par la fatuité de l’individu dont il parle, et ce en dépit du fait que je sois plus ou moins d’accord avec lui sur le fait que les travailleurs du sexe, dont l’abnégation force le respect quand il s’agit de coucher avec des moches, des vieux et des cons (leur revenu principal), méritent une reconnaissance, et surtout un encadrement par la loi.

Il est sorti une comédie romantique (assez peu réussie, d'ailleurs) à propos d'une femme qui loue un gigolo qui se fera passer pour son petit ami au mariage de sa sœur, histoire de ne pas jouer les éternelles célibataires. Pour la petite histoire, c'est surtout parce que la sœur en question se marie avec l'ex de l'héroïne. Evidemment, ils tombent amoureux à la fin, mais passons.

Tout ça m'a fait penser au livre dont j'ai entendu parler dans mon poste de télévision, un jour... Un énième avorton mental parlait de son œuvre, un salace opus faisant sensation. L'ouvrage expose en long, en large et sous tous les angles (par tous les trous ?) que son héros devient prostitué pour dame. Plus encore, il s'en fait une philosophie, une religion, et propage sa version luxurieuse de l'amour libre à tire larigot dans une débauche glauque de turpitudes sordides.

Oui, je sais, je sais. Vous avez noté l'assonance allitérative, c'est assommant, pompeux, pompant, pédant et prétentieux. Mais comme cette cervelle d'huître d'écrivain a déjà pêché par là, ce n'est certes pas lui qui me jettera la première pierre. C'est vrai, dans le livre, il y a des orgies, et même une scène avec un chien, si je me souviens bien. Bon, moi je trouve ça plutôt fun, mais quand il y en a un qui se fait payer, ça le fait tout de suite moins. Et même, Richard Gere et Julia Roberts avaient plus de classe !

Outre que les vrai gigolos n'existent pas, ou si peu qu'ils sont presque un mythe (au contraire des prostitués pour homos), l'auteur fait l'apologie de la prostitution en tant que vocation, que corps de métier, si l'on peut dire. C'est un point de vue défendable, les opinions "conventionnées" étant l'interdiction pure et simple de la prostitution (pour préserver les femmes de ce destin paradoxalement peu rose), la légalisation de la prostitution institutionnalisée (arguant que les travailleuses du sexe seraient mieux protégées par un syndicat), la réouverture des maisons de passe plus faciles à contrôler, ou encore un honteux laisser-faire...

Le problème c'est que ce monsieur s'attaque au débat pour de mauvaises raisons. La première est qu'il est intello et que ça fait bien. Mais si, comme c'est très à la mode depuis longtemps au ministère de la culture, à Nova magazine, chez Chronic’art et ailleurs d'être de gauche, ou homosexuel, ou de prendre la dernière drogue en vogue... Le sexe, c'est tendance.

La deuxième raison, c'est qu'il lui fallait un livre de cul pour pouvoir montrer le sien sur le petit écran. Manque de bol, ou de cul justement, pour moi, le salace, ça lasse. C'est vrai, c'est marrant cinq minutes, mais, sur ce sujet précis, il y a une discussion sérieuse au delà qu'il ne fait qu'effleurer. Mais tout ça, ce ne serait rien.

La troisième raison c'est qu'il est bien placé pour parler du plus vieux métier du monde... Il doit même avoir fait des recherches en profondeur. C'est un quinquagénaire qui essaie de ressembler sans succès à ce qu'il était il y a trente ans, un vieux garçon aux cheveux gris et longs qui se voit sans doute obligé de payer celles avec qui il couche, que ce soit des prostituées ou juste des salopes.

Je ne sais s'il fantasme sur son héros des mille et une nuits à la virilité compensatoire lorsqu'il prend son viagra quotidien, ou s'il refoule son homosexualité par l'écriture d'aventures hétérosexuelles torrides, et pour tout dire ça ne m'intéresse pas. Il n'est ni le premier, ni le dernier, ni le plus habile à écrire sur le même sujet.
Oublions-le tous et réveillons-nous de ce cauchemar dés ces lignes achevées...

Deuce_a_Gigolo

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