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Côté Beurre
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5 octobre 2006

Quid Venus imperat labor est suavis

Pardonnez mon latin de cuisine, mais il n’est que médiéval, emprunté à Carmina Burana. Pour ceux qui ne connaîtraient pas la version massacrée par Michael Jackson et les diverses bandes originales de film qui pompent allègrement cette pièce instrumentale grotesque (c’est un style musical, ça ne veut pas dire qu’elle est nulle, hein), c'est de Carl Orff.

Composé en 1945, cette suite de tableaux s'inspire de poèmes profanes qu'lle a pour livret, et dont le recueil porte le même nom : Carmina Burana. Il s’agit d’un livre poétique sans doute collectif, profane et païen mais probablement écrit par des moines aux temps médiévaux. Mordant vis-à-vis de la morale, et souvent paillard, il ne laisse point de distraire et de faire réfléchir.

Mais ce n’est pas de ça que je voulais vous parler. J’ai pris cette phrase car elle signifie « ce que Vénus impose est un doux travail ». Vous l’avez deviné, nous n’allons pas parler d’amour, ou alors au sens le plus grotesque du terme… Après quelques billets sur l'actualité, il est bon de revenir à un sujet dont on parle tout le temps mais depuis très longtemps !

Nous n’allons pas parler non plus du culte de Vénus, utilisé comme un accessoire ridicule et miteux dans le Da Vinci Code (Ses ventes sont « La plus grande énigme éditoriale de notre temps » selon un comité d'éditeurs dont je tairai le nom mais qui ne se cache pas...). Non, on va tout simplement parler cul. Et chtouille. Chlamidia. Gonorrhée. Chaude-pisse. Le prix que Vénus impose parfois.

Enfin pas chtouille, même si la chaude-pisse est toujours bien présente dans le Paysage Anal Français (Enfin un PAF bien nommé), mais syphilis. Je suppose que vous êtes au courant de la recrudescence de cette maladie… Elle se cache derrière le SIDA (l’arbre qui cache la forêt des autres IST et MST) et se transmet beaucoup plus aisément. Les américains la surnomment "the french disease"…

Sans doute pas pour une raison raciste, mais parce qu’à l’origine, le "french kiss" ne signifiait pas qu’un innocent baiser avec la langue, mais bien un baiser avec la langue sur… Ahem… Une autre partie de l’anatomie. Autrement dit, au XIXe siècle, quand on disait "french kiss", c'était le baiser que seules les putes (forcément françaises) proposaient ouvertement au sexe des hommes.

Et c’est aussi comme ça que se transmet la syphilis. C’est d’ailleurs une infection due à une bactérie, le tréponème livide (Treponema Pallidum, un nom tellement macabre et poétique), laquelle a d’ailleurs des cousines proches du genre chancre mou et compagnie. Tout ça est très réjouissant n’est-ce pas ? Je suis certain que vous vomissez ou frissonnez rien que d'y penser.

Et vous avez raison. Berk. Moi-même je vais arrêter d’en parler. Juste un dernier détail… Figurez-vous que les américains de West Hollywood, le quartier gay de Los Angeles, ont reçu l’aimable visite de « Monsieur Chancre » (ou quel que soit son nom anglais), un type déguisé en chancre syphilitique avec un costume intégral, genre Mickey de parc d’attraction.

Il est resté toute l’année dernière pour faire le tour de divers établissements, parades, centres, hôpitaux et compagnie, pour sensibiliser les gens à ladite recrudescence de cette joyeuse maladie… Cette immonde initiative est aujourd’hui au placard. Heureusement. Est-on obligé d’en arriver là pour sensibiliser au fait que, s’il est facile d’attraper la syphilis, il est encore plus simple de la détecter ?

Voire même de la soigner dans les premiers mois de l’infection ? Au pire, vous aurez une injection costaude d’antibiotiques, mais ça n’est même pas obligatoire : il y a des traitements en comprimés, et la plupart du temps, une seule prise suffit. Vous pouvez obtenir ces renseignements auprès de votre médecin ou de tout bon centre gai et lesbien ou association contre le SIDA qui se respecte.

Non, la syphilis, si elle peut dégénérer et attaquer le cerveau (de nombreux auteurs célèbres en sont morts au XIXe siècle), est une bête infection bénigne si prise à temps. Ça ne fait pas peur du tout, il ne faut pas avoir honte de cette maladie soi-disant honteuse. C’est juste un peu dégueu. Et c’est une maladie, donc c’est pas comme si on choisissait de l’attraper.

Ce qui est honteux c'est de l'avoir sans la traiter. Celui ou celle qui vous la file, vous croyez qu’il a fait exprès ? S’il avait su, hein… Mais si, je vous assure ! Pourquoi vous partez ? Bon, je sens que vous avez l’air dégoûtés… Finalement, c’est un peu immonde et morbide, mais c’est peut-être pas une si mauvaise idée d’appeler Monsieur Chancre pour qu’il explique les choses…

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