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Côté Beurre
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28 avril 2009

Voyage en Homophobie XVI : Le Refoulé...

Il y a beaucoup d’homosexuels refoulés (et encore plus de refoulés tout court), qui refoulent de diverses façons… Le séminariste qui entre dans les ordres parce que c’est l’alternative au mariage en est une. Nous parlons ici, d’une façon plus générale, d’un homme qui se définit lui-même comme hétérosexuel, mais qui a une sexualité homosexuelle, de temps en temps ou tout le temps.

La refoulée est assez rare, pour des tas de raisons… C’est surtout un problème masculin, lié comme toujours à une certaine vision de la virilité. Parfois, le refoulé choisit des partenaires qui se disent aussi hétérosexuels, dans une logique bancale du style « on n’est pas pédés, on est juste deux hommes qui se font du bien »… Mais il baise souvent avec des hommes ouvertement gays.

Pourquoi quelqu’un qui se définit come hétérosexuel, voire qui a une sexualité hétérosexuelle la plupart du temps, voudrait coucher avec une personne de même sexe ? Alfred Kinsey, l’un des premiers à étudier objectivement la diversité sexuelle, a constaté que, quand on traite de tabous, le comportement des gens ne correspond pas toujours à l’orientation sexuelle qu’ils prétendent avoir…

C’est ce monsieur Kinsey qui, ayant compris que la nature ne s’encombrait que rarement de catégories bien distinctes, a reconnu l’existence d’une multitude d’échelons entre homosexualité et hétérosexualité. Les valeurs sociales et religieuses, en revanche, mettent à tous une pression extraordinaire pour faire rentrer chacun dans les cases « homo » ou « hétéro », ceux dans la case « homo » étant couverts d’opprobre.

La plupart des refoulés sont donc des homosexuels (ou des bisexuels) qui s’affichent comme hétérosexuels afin de se conformer aux attentes de leur famille, de leur église, de leur communauté… Mais qui s’évadent incognito pour satisfaire leurs besoins sexuels. Il y en a d’autres qui, par manque de partenaires féminines consentantes, se rabattent sur des hommes.

Il en est même qui, de façon plus sinistre, voient la sodomie d’un autre mâle comme la domination de celui-ci… C’est en tout cas la justification d’un certain nombre de viols homosexuels, notamment dans des pensionnats religieux : les grands sodomisent les petits, les professeurs ferment les yeux. Cela arrive en France, c’est un phénomène actuel dont on commence seulement, comme al pédophilie, à mesurer l’ampleur.

Par exemple, et pour en parler que d’un pays, en ce sui concerne les viols à l’école ou au pensionnat, par des adultes comme par d’autres mineurs, on estime aujourd’hui que seule une minorité des élèves d’Irlande a été épargnée par ce phénomène ! Ces viols sont presque un « rite de passage » (un rite barbare qui DOIT cesser, mais un rite tout de même), et violeurs comme violés se définissent souvent comme hétérosexuels toute leur vie.

Certaines cultures considèrent aussi, étrangement, que seul le partenaire passif (celui qui se fait enculer, quoi) est le « pédé », qu’il « fait la femme ». Le refoulé peut donc être totalement homophobe, et ne pas se considérer comme gay du tout… C’est une manière de gérer la culpabilité générée par l’acte en dépit des conventions. D’autres gèrent cette culpabilité de façon explosive, en tabassant leur partenaire juste après !

Certains gays sont d’ailleurs attirés par ce côté dangereux, furtif, interdit… Tant que cela reste un fantasme, le fait de servir d’objet sexuel à un être qui refoule ses pulsions, ça n’est pas un problème. Mais dans la réalité, il vaut mieux être très prudent : Même le plus bénin des refoulés peut, à force d’accumuler une culpabilité imméritée et d’être en porte à faux par rapport à sa propre vie, devenir violent.

C’est ce genre de schizophrénie qui se produit quand l’homophobie ambiante ne laisse personne être soi-même.

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