Voyage en Homophobie III : Le Pseudo-Scientifique...
La sexualité humaine était mal comprise avant le XXe siècle. Pensez donc, au XVIIIe siècle, le vagin n’était considéré que comme un pénis inversé et rien de plus ! L’homophobie, si elle n’a pas toujours été virulente, a tout de même assombri une grande part des XIXe et XXe siècles, sur lesquels nous avons basé, en tant que société, la plupart des traditions que nous pensons ancestrales ou millénaires.
A une époque ou peu d’homosexuels pouvaient montrer leur préférence sexuelle, la plupart des docteurs n’avaient de contacts qu’avec les homosexuels ou les gays dysfonctionnels, transgressifs, dont il fallait soigner la dépression ou la dépendance à la drogue. De nombreux scientifiques du XIXe siècle ont ainsi vu l’homosexualité comme une maladie… Mais tout cela a changé, les gays biens dans leur peau étant devenus plus visibles.
Bien que l’homosexualité ne fasse plus partie de la liste des maladies mentales de l’OMS (et de nombreux pays) depuis les années 70, et bien que l’on sache que c’est la pression sociale et la discrimination qui sont en priorité responsables du mal-être des homosexuels, certains scientifiques retardent… Les préjugés ont la vie dure, et rien n’est plus pernicieux que de dire que l’homosexualité est mauvaise pour la santé !
Le pseudo-scientifique, idéologue déguisé en docteur, continue de dépeindre l’homosexualité comme quelque chose d’anormal, une maladie mentale, ou une quelconque tare génétique. La plupart du temps, il s’agit d’un professeur de lycée ayant fait des études poussées mais qui datent (il se sert alors de son statut pour toucher ses élèves…), ou bien d’un chercheur non titularisé qui s’est fait expulser d’organisations réputées.
Il n’hésite d’ailleurs pas à dire qu’il a travaillé pour ces organisations si cela apporte du crédit à ses propos, bien qu’il ne puisse en rien parler pour elles… Il se réfère à ses propres opinions quant à l’homosexualité plutôt qu’en de quelconques données, et se base sur ses propres recherches et théories (par ailleurs discréditées par de vrais professionnels). Il n’hésite pas à répandre ces mensonges partout, créant la controverse où il n’y en a point.
Les mensonges qu’il professe (et auxquels il croit profondément) sont d’énormes baudruches absurdes telles que « J’ai vu au microscope une cellule de peau contaminée par le SIDA, donc le SIDA se transmet par la peau » (complètement débile…), ou « L’anus n’a pas été fait pour les rapports sexuels, la preuve, la sodomie cause des lésions irréversibles chez certains » (Et les lésions du vagin, ça n’existe pas, peut-être ?)…
Citons encore les interprétations fantaisistes du style « les gays sont plus souvent pédophiles que les hétérosexuels » (archifaux), ou « les gays meurent des dizaines d’années plus tôt en moyenne », ce qui est vrai mais uniquement à cause du SIDA… Ces mensonges sont d’ailleurs ressortis pour justifier toutes les théories des organisations anti-gays (souvent religieuses) du moment.
Parfois, le pseudo-scientifique n’est même pas un scientifique, mais quelqu’un qui croit qu’il dispose du bagage suffisant… Récemment, on a assisté à des dérives extraordinaires de la part de soi-disant autorités, comme « Le préservatif aggrave le problème du SIDA », ou « Le préservatif n’est efficace qu’à 87% », et même « Le virus du SIDA étant plus petit qu’un spermatozoïde, il peut passer au travers du préservatif »… Autant d’imbécillités.
En dépit de son manque évident de crédibilité, le pseudo-scientifique présente ses recherches et ses statistiques qui ne veulent rien dire aux politiciens anti-gays, et ces travaux sont utilisés pour justifier toutes sortes de propagandes. Les religieux parlent de péché, lui parle de maladie, et donne de faux arguments qui, parce qu’ils ont l’air vaguement scientifiques, peuvent paraître plus raisonnables aux homophobes séculiers.
Ils sont à l’homophobie ce que les théoriciens nazis à la recherche d’une « race supérieure » étaient au racisme.