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Côté Beurre
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5 mars 2009

Fantastique four ?

Le 26 mars 2006, un billet sur la vie après la mort… Enfin, la vie des survivants, quoi. Bref, je parle des différentes façons intéressantes de disposer de ses chers disparus, toutes illégales en France pour une raison qui m’échappe totalement. Cette espèce de dictature culturelle n’a aucune justification scientifique… Si on voulait justifier scientifiquement ce genre de choses, on prendrait d’autorité les organes des morts, et on recyclerait le reste à travers un organisme d’état (La Poste, probablement : un cadavre amputé de quelques organes remplace avantageusement un petit fonctionnaire, et permet d’accomplir deux fois sa charge de travail, au moins).

Vivons heureux en attendant la mort, pour reprendre le regretté Pierre Desproges. Saviez-vous que les deux seuls modes de funérailles autorisés en France sont l'enterrement et l'incinération ? Dans certains cas on fait confiance à la mer pour disposer du corps du défunt, mais c'est loin d'être la norme. Qui plus est, cela ne laisse pas grand chose aux proches, du moins pas grand chose devant quoi se recueillir (C’est idiot, mais c’est le but).

L'immersion fait du cher disparu un anonyme sans autre sépulture que la pisse des poissons, et si l'on peut toujours lui rendre hommage en faisant face à l'océan, ça gâche quand même les vacances à la plage de la petite famille... Mais quand on y pense, disperser les cendres de quelqu'un ici ou là, dans une rivière, sur une plaine ou ailleurs, ce n'est pas beaucoup mieux. Evidemment, c'est tout aussi écologique.

De toute façon, la crémation est une gigantesque arnaque : les fours crématoires fonctionnent en continu et sont alimentés en combustibles variés bien avant que l'on y introduise les corps, sans quoi la moindre cérémonie de crémation prendrait des lustres. Les cendres froides que l'on donne aux éplorés, juste après, sont celles de bois, d'autres combustibles, voire même d'autres défunts, mais certainement pas celles de leur mort à eux.

Quant à l'enterrement, disons que ça donne un repère fixe et que les os resteront longtemps dessous, même si les vers et les asticots auront mangé, déplacé, remué et converti toute chair dans un grand espace de terreau alentours avec une étonnante promptitude. Vous choisissez ce que vous voulez, mais autant estimer, comme moi, n'avoir pas besoin de lien au corps du défunt pour rendre hommage à vos morts... On le voit, c'est un lien si ténu !

Il existe tant de jolies manières de disposer d'un corps : faire un bûcher public comme celui de Dark Vador à la fin de Star Wars, le mettre en haut d'une tour pour que les vautours le mangent comme dans certains rites orientaux, ou même dissoudre proprement le corps à l'acide... Quant à moi, je me fiche de comment on traitera ma dépouille quand je serai mort, vu que je ne serai plus là pour le voir, au-delà ou non.

Prenez juste les pièces détachées, s’il y en a en bon état.

Auschwitz__un_four_cr_matoire

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Commentaires
E
En fait je ne savais pas, pour ces histoires de cendres. Mais c'est logique.<br /> <br /> Je pense que la question, complexe sous l'angle ethique et cultu(r)el, l'est beaucoup moins qu'il n'y paraît.<br /> <br /> A chacun de disposer de l'objet cadavre, revenant (si j'ose un tel jeu de mots) à la famille survivante, comme il le souhaite, à condition que ça soit salubre...<br /> <br /> Jusque là je suis d'accord, mais est-on obligé de se limiter à ces deux moyens ? Je ne crois pas.<br /> <br /> Anthropologiquement parlant, sans même entrer dans les détails au sujet des tabous du sang et de la mort, c'est le même problème pour les abattoirs : en France, on abat certes les bestiaux de façon très hygiénique, MAIS aussi d'une manière hautement symbolique et avec des précautions qui, à bien y regarder, ne sont là que pour diluer la culpabilité des abatteurs ou satisfaire les impératifs de la culture judéo-chrétienne...<br /> <br /> Par exemple, de celui qui "anesthésie" la bête à coup de pistolet à pointe, ou de celui qui la saigne, nul ne sait entre eux deux qui tue la bête... Au final, la bête est morte, et personne ne peut dire précisément à cause de qui. De plus, la carcasse de l'animal est suspendue, et ne touche jamais les tables ni les sols, pourtant désinfectés et lavés. Ce serait tout aussi pratique, voir plus, de pouvoir la poser pour certaines opérations... Mais, culturellement, bibliquement, le symbole est fort: le sol, c'est impur, voilà.<br /> <br /> Fin de la parenthèse... Pour ceux qui en voudraient encore, lire l'excellente monographie de Noélie Vialles, Le Sang et la Chair, éditions de la MSH. C'est très court et très accessible, même à ceux qui n'ont jamais fait d'anthropologie avant.<br /> <br /> Bref, si l'autre andouille a envie de momifier sa mère, il devrait en avoir parfaitement le droit (si psychologiquement perturbé que cela le fasse paraître), tant que c'est fait de manière biologiquement saine.<br /> <br /> Certes, après, il aura aussi beaucoup moins d'amis, mais ça, j'ai tendance à dire que c'est aussi son problème et que ça n'a pas de rapport... Voire que c'est carrément pas pour ça qu'on légifère là-dessus.
M
... La dispersion des cendres dans la nature est tout à fait interdite en France, car elles sont considérées comme un polluant, compte tenu de la quantité de méteaux lourds et autres conneries qu'un corps, même cramé, contient. Dès lors, de même que l'on n'a pas le droit d'enterrer nos morts dans nos jardins mais seulement à un endroit conçu pour (i.e. le cimetière) où il n'y a pas a priori de nappe phréatique en dessous, de même, on ne disperse pas à tous vents. ça, c'est dans les films anglo-saxon, pas chez nous. On peut mettre les cendres sur sa cheminée, dans un caveau de famille ou les disperser dans le jardin du crématorium ou à un endroit spécifique des cimetières modernes. Sorti de là, vous êtes dans l'illégalité. Comme quoi, non seulement on n'a que deux manières et pas 20 de disposer de nos chers disparus, mais encore est-ce très codifié.<br /> <br /> D'un autre côté, faut-il vraiment le regretter ? On s'en fout, non ? Et puis ça évite toujours que des malades fassent comme l'autre crétin d'américain dont j'avais entendu causer une fois qui a transformé sa femme mommifiée et son cercueil en verre en table basse... Vous imaginez un peu, la convivialité ?
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