Fantastique four ?
Le 26 mars 2006, un billet sur la vie après la mort… Enfin, la vie des survivants, quoi. Bref, je parle des différentes façons intéressantes de disposer de ses chers disparus, toutes illégales en France pour une raison qui m’échappe totalement. Cette espèce de dictature culturelle n’a aucune justification scientifique… Si on voulait justifier scientifiquement ce genre de choses, on prendrait d’autorité les organes des morts, et on recyclerait le reste à travers un organisme d’état (La Poste, probablement : un cadavre amputé de quelques organes remplace avantageusement un petit fonctionnaire, et permet d’accomplir deux fois sa charge de travail, au moins).
Vivons heureux en attendant la mort, pour reprendre le regretté Pierre Desproges. Saviez-vous que les deux seuls modes de funérailles autorisés en France sont l'enterrement et l'incinération ? Dans certains cas on fait confiance à la mer pour disposer du corps du défunt, mais c'est loin d'être la norme. Qui plus est, cela ne laisse pas grand chose aux proches, du moins pas grand chose devant quoi se recueillir (C’est idiot, mais c’est le but).
L'immersion fait du cher disparu un anonyme sans autre sépulture que la pisse des poissons, et si l'on peut toujours lui rendre hommage en faisant face à l'océan, ça gâche quand même les vacances à la plage de la petite famille... Mais quand on y pense, disperser les cendres de quelqu'un ici ou là, dans une rivière, sur une plaine ou ailleurs, ce n'est pas beaucoup mieux. Evidemment, c'est tout aussi écologique.
De toute façon, la crémation est une gigantesque arnaque : les fours crématoires fonctionnent en continu et sont alimentés en combustibles variés bien avant que l'on y introduise les corps, sans quoi la moindre cérémonie de crémation prendrait des lustres. Les cendres froides que l'on donne aux éplorés, juste après, sont celles de bois, d'autres combustibles, voire même d'autres défunts, mais certainement pas celles de leur mort à eux.
Quant à l'enterrement, disons que ça donne un repère fixe et que les os resteront longtemps dessous, même si les vers et les asticots auront mangé, déplacé, remué et converti toute chair dans un grand espace de terreau alentours avec une étonnante promptitude. Vous choisissez ce que vous voulez, mais autant estimer, comme moi, n'avoir pas besoin de lien au corps du défunt pour rendre hommage à vos morts... On le voit, c'est un lien si ténu !
Il existe tant de jolies manières de disposer d'un corps : faire un bûcher public comme celui de Dark Vador à la fin de Star Wars, le mettre en haut d'une tour pour que les vautours le mangent comme dans certains rites orientaux, ou même dissoudre proprement le corps à l'acide... Quant à moi, je me fiche de comment on traitera ma dépouille quand je serai mort, vu que je ne serai plus là pour le voir, au-delà ou non.
Prenez juste les pièces détachées, s’il y en a en bon état.