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Côté Beurre
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28 janvier 2009

Plan Paulson from Outer Space !

Tout le monde semble n’avoir que ces mots à la bouche : plan de relance. Sous entendu, de l’économie. Je sais qu’on vient juste de parler d’argent, mais je ne sache pas que ce sujet soit tabou… Sauf chez les catholiques, vieille habitude médiévale dont se sont débarrassés les protestants, et qui ne les empêche pas d’en gagner de toutes façons.

Pourquoi est-ce qu’on a besoin d’un plan de relance, déjà ? Ah oui, parce que c’est la crise, causée pour le bon peuple par quelques spéculateurs (et certes pas par des facteurs multiples parmi lesquels le comportement du peuple lui-même… non, il faut un bouc émissaire !) et traders qui ont trop joué en bourse et ne se sont pas arrêtés à temps. Normal, comment voulez-vous que quelqu’un qui gagne s’arrête de jouer ?

Et puis, malgré les jalousies, tout va bien tant que tout le monde continue de s’enrichir…

Donc, plan(s) de relance(s)… Celui de la Norvège fait dans les 20 milliards de couronnes. Celui des Etats-Unis, le plan Paulson, atteint 700 milliards. Celui de notre bon docteur Sarkozy s’élève tout de même à 360 milliards. Plus que le budget de l’état, déjà déficitaire, en un an. Il n’y a rien qui vous choque là-dedans ? Pourtant ça devrait. Juste un petit truc au passage : si on les avait, les 360 milliards, vous croyez qu’il y aurait une crise ?

Et pourtant ça marche. Les finances mondiales sont en train, lentement mais sûrement, de repartir, grâce à tout cet argent que l’état garantit aux banques si elles font banqueroute (et voilà pourquoi j’ai parlé d’argent juste avant, pour que vous compreniez bien tous les mots, bande de moules)… Le tout, c’est de relancer la confiance dans les banques, et le crédit.

Mais où donc trouver cet argent ? Dans les pays non touchés par la crise ? Ils sont pauvres… En Chine ? Ben voyons. Chez les pays producteurs de pétrole ? Sans blague, après la guerre en Irak, on va aller s’excuser et lécher le cul des émirs pour qu’ils nous fassent crédit. D’ailleurs ils nous font déjà une faveur : le baril de pétrole est bien en dessous des 80 dollars.

En fait, c’est fort simple. On va emprunter à ceux qui ont de l’argent : les banques. Ben oui, l’argent, il est toujours là, réel, et on peut, en plus, en créer autant qu’on veut, si vous avez bien tout suivi. Donc on peut fort bien garantir l’argent des banques avec… l’argent des banques. On n’allait tout de même pas prendre ça dans la poche du contribuable en levant des impôts lourds alors que le peuple grogne déjà !

C’est d’une logique implacable, et même si ça se mord la queue, ça marche, je vous dis ! Parce qu’il ne faut pas perdre de vue que le but de la manœuvre n’est PAS de rembourser, mais de redonner confiance. Pas aux banques, mais aux gens en général, qui achètent et font marcher l’économie. Une fois le système reparti, les milliards du plan, ce sera comme si ils n’avaient jamais existés. Ce qui est, quelque part, le cas.

Ah, mais alors, pourquoi l’état français se limite-t-il à 360 milliards d’euros ? C’est vrai qu’à côté du plan Paulson, ça fait pauvre. La réponse est évidente : ça va se voir, sinon. Il faut une somme qui soit gobable par le bon peuple, même si les banquiers ne sont pas dupes. Mais s’ils ne sont pas dupes, alors pourquoi acceptent-ils ce « Je vous prêterai un fric que je n’ai pas si vous vous cassez la gueule, alors ne vous cassez pas la gueule ! » ?

Ben, ils ont le choix, peut-être ? Ce n’est dans l’intérêt de personne, et surtout pas des banquiers, que le système s’effondre. Il faut donc, encore une fois, des symboles… Symboles que le gouvernement est là, qu’il sauve tout le monde, qu’il rassure… L’Etat fait semblant d’éponger le lait renversé, les banques font semblant d’être reconnaissantes, voir impressionnées, oh lala, oh lala, on a eu chaud, séchons nos larmes

On fait semblant que tout va bien, on édicte quelques lois pour faire joli… Et dans un an, on n’en parle plus.

Bon, en vrai, c'est quand même un peu plus compliqué que ça. L'Etat débourse bel et bien certaines sommes. De plus, on l'a vu, certaines banques ne jouent pas le jeu, parce que la tentation est grande d'avoir le beurre et l'argent du beurre... A elles de juger de ce qui est mieux pour leur business-plan : être détestées de l'état et du peuple ou faire amende honorable... Nous verrons.

On comprend aisément pourquoi les gens de gauche se plaignent de cet état de fait, et aussi pourquoi ils n’y peuvent rien changer… A moins de déclencher une révolution. Pour l’instant, il ne s’agit que d’une grève générale (et on verra si oui ou non elle est si générale que ça), ce qui ne permettra sans doute même pas à la gauche de prendre le pouvoir immédiatement.

Mais ce n’est pas le but du PS : ils voient jusqu’aux prochaines élections… Il n’y a pas que la droite qui manipule. Si l’on détaille le plan de relance de Nicolas Sarkozy pour l’économie, pas uniquement le plan bancaire, on s’aperçoit que c’est un programme de droiche. Renseignez-vous vous-même, il est exposé point par point un peu partout, notamment dans Le Point, organe officiel de la propagande Sarkozyste.

Construction de logements sociaux, aide à l’achat d’automobiles, prime aux ménages, travaux publics, mais aussi allégement sélectif des charges sociales, investissements dans les entreprises, investissements bancaires… Des méthodes qui ont fait leurs preuves, Rooseveltiennes. Une horreur pour la gauche, qui prévoit son « contre-plan » de relance à coups d’aides sociales.

Le problème, c’est qu’avec le contre-plan, il faudrait directement donner des sous aux gens… Alors que là, avec le plan Sarkozy, on n’est pas obligé. Ou pas autant. Et c’est important, parce que, les sous, l’état ne les a pas. Cela fait des années, des dizaines d’années même, qu’on nous serine que les caisses sont vides. Nicolas Sarkozy a été élu sur un programme qui préconisait une réduction du budget de l’état…

De plus, il a été élu avec un programme de droite pour sortir d’une crise économique dans laquelle on est depuis bien plus longtemps que cette crise financière de 2008-2009… Il fait exactement ce pourquoi nous l’avons élu. Et, excusez-moi du peu, sans vouloir le défendre, si vous aviez voulu un programme de gauche, il fallait voter pour l’autre camp. Les élections sont finies, je comprends qu’on puisse regretter, mais c’est comme ça.

On ne va pas revoter dés que le résultat ne nous plait plus, sur un caprice, comme le préconise Ségolène…

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