Et sinon, ça va les chevilles ?
Je suis absolument abasourdi, une fois de plus, par le front de certains.
Les hommes et les femmes politiques de notre pays n’ont qu’à le dire si le reste du monde les dérange… Ils pourraient peut-être faire la trêve des conneries juste quelques jours, histoire de saluer l’événement historique qu’est l’investiture du premier président américain non blanc. Mais non. Au contraire, ça les excite comme le rouge un taureau…
Peu ont la décence de se taire, par orgueil pur… Martine Aubry a choisi le lendemain de l’investiture d’Obama (le 21) pour exposer son « contre-plan de relance ». et la veille, lundi 19, elle discourait dans un lieu tendance de la capitale. C’était un événement planifié de longue date. Espérait-elle qu’on ferait plus attention à elle grâce à la Obamania qui saisit le monde ?
Quant à Ségolène Royale, il est probable que chaque voyage à l’étranger lui dézingue quelques neurones…
La poitevine de service fait pire que la communiste : elle est la mouche du coche. Après la Bravitude et le Québec Libre, elle s’est rendue à l’investiture de Barack Obama (et n’a pas eu de place VIP, d’ailleurs…) et a encore sorti une énormité… Comme quoi, selon elle, des membres du parti démocrate seraient venus l’enregistrer pendant la campagne présidentielle.
Obama se serait donc inspiré de ses « idées » (le citoyen-expert et gagnant-gagnant, quoi que ça puisse vouloir dire…) et les aurait adaptées à l’américaine. Elle n’hésite pas à confirmer crânement ses propos. Je la cite : « Oui, j’ai inspiré Obama ». Même pas Barack. Elle. La gogolène. Candidate malheureuse aux élections présidentielles ET celles de son propre parti.
Et d’ailleurs, elle soutient à fond Obama depuis le début. Comme tout le monde. Juste comme ça, en passant : Barack Obama est de DROITE et a un programme de DROITE. Il est seulement à gauche aux Etats-Unis parce que l'autre parti est encore plus à droite. Je trouve légèrement cocasse que Ségolène Royal se prétende encore socialiste après son dernier échec face à Martine Aubry, ses slogans pétainistes, son rapprochement avec François Bayrou et son programme Blairiste...
Et maintenant, elle est pro-américaine. Le pays du capitalisme et de l'économie de marché. Ben voyons.
Comme s’il en avait quelque chose à foutre, Obama, hein ? C’est bien gentil de sa part, à la pouffe, mais c’est un peu un cadeau empoisonné… le Président des Etats-Unis a autre chose à faire que de compter les loosers, les ex-candidats et les traîne-patins de tous les pays un peu anti-Bush qui croient que soutenir ce nouveau messie médiatique en public va leur valoir quelques maigres suffrages.
Dire qu’elle a inspiré le plus grand publicitaire d’Amérique, le leader du monde libre, même si son programme est éclipsé par le buzz qu’on fait autour de lui, même s’il a besoin de faire ses preuves, même s’il arrive en sauveur après la désastreuse (quoique, difficile de faire le bilan aujourd’hui) ère Bush… C’est une mouche qui se soulage et qui dit que sa chiure a été l’inspiration d’une montagne.
Et, dans le cloaque confus des réactions de tous les bords, personne n’ose encore analyser.
Où est passée la finesse politique ? N’y a-t-il plus rien d’autre que des phrases toutes faites et des jingles repris par des journaleux qui ne se posent plus aucune question pertinente, et encore moins aux autres ? Les hommes et les femmes politiques en sont-ils réduits à lancer des paroles au hasard comme des pétards mouillés dans un bourbier en espérant que ça sera une phrase retenue par l’Histoire ?
Je sais bien que c'est l'époque de la politique décomplexée, mais ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas avoir honte de certaines choses.