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Côté Beurre
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26 octobre 2008

Paris brûle-t-il ?

Voici le billet, publié le 16 novembre 2005, qui traite des événements intéressants qu’on a appelé les émeutes de novembre. Je n’ai pas trouvé ça très impressionnant au moment ou ça se produisait, et rétrospectivement je trouve ça encore plus insignifiant, et très monté en épingle. La dernière grève a plus plombé les esprits, et je pense que la crise actuelle paraîtra moins grave rétrospectivement…

J'ai perçu au travers du prisme américain, vision déformée par la distance et la perspective, les feux de joie à rebours allumés par les banlieusards mécontents. Vu des Etats-Unis, qui ont connu déjà plus que leur content d'émeutes au vingtième siècle et dont les tensions raciales ne sont pas apaisées, Paris était en feu.

Malgré les gros titres russes annonçant que la capitale française était à feu et à sang, et bien que CNN ait rapporté d'énormes dégâts matériels, en Amérique, peu leur chaut. Tout cela était le plus souvent enterré derrière les attentats en Jordanie, les tornades, et surtout les élections (c'est l'année des mid-terms).

Aucune aide n'est prévue, ni aucun débarquement yankee pour mater les mates maures musulmans qui malmèneraient soi-disant nos rues : ce serait excessif, et ce serait se mêler des affaires d'un état légèrement plus souverain et politiquement correct que l'Irak. D'autant que lesdits yankees ont d'autres shahs à fouetter.

Le point de vue de la plupart des américains (du moins pour ceux qui ne sont pas indifférent au problème) est que le modèle social français a échoué de façon retentissante, prouvant que l'on ne peut pas calmer indéfiniment le peuple dans une apathie induite par les aides sociales sans lui donner du travail.

Que cette politique typiquement française soit trop dure, trop molle, trop à gauche, trop à droite, trop présente, trop absente ou trop inégale, c'est un débat qui fait toujours rage et paralyse nos institutions, on ne peut aujourd'hui que le reconnaître... Chacun de tirer ou pousser dans une direction différente.

Mais peu importent les causes profondes et multiples de cette crise ou leurs faits déclencheurs, chômage, vétusté des logements, criminalité, intégrisme, ministre d'état excité, police, électrocution, mauvaise digestion ou quelqu'un qui a perdu ses clés... Pendant ces émeutes, les buts des participants étaient loin d'être clairs.

Les "immenses" dégâts de ces manifestations désordonnées sont à relativiser : peu de dégâts humains, énormément de voitures brûlées. Mais il faut dire que si les proportions ont été décuplées ces derniers temps, des voitures brûlent et des personnes sont grièvement blessées chaque jour dans certaines banlieues.

A cause (grâce ?) aux proportions que cela a pris, les médias se sont emparés de l'affaire alors que ce phénomène date de longtemps, mais qu'il est gentiment ignoré par à peu près tout le monde. On a crié au loup, on a crié 1968, on a crié à la révolte et toutes sortes de choses, mais qu'en sait-on vraiment ?

On sait toujours comment ça commence, mais jamais comment ça finit, ni quand.

Paris_br_le_t_il

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