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Côté Beurre
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1 octobre 2008

Non, c'est Kloug.

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais, pour illustrer les billets de mon ancien Blog, comme je n’ai pas retrouvé les images, j’en utilise d’autres que j’espère appropriées. Incidemment, la dernière, celle du billet sur l’Art, n’est autre qu’une véritable œuvre d’art de merde. Mais exprès. C’est toute une histoire… Les amateurs auront d’ailleurs reconnu la griffe de Piero Manzoni.

C’est un pionnier de l’Arte Povera. L’Arte Povera (« art pauvre », pour ceux qui ne comprennent rien à rien), c’est un mouvement artistique qui flirte avec le foutage de gueule. Il consiste à vendre comme de l’Art des objets insignifiants, souvent vulgaire ou « pauvres », en leur donnant valeur d’œuvre. Un bon exemple, original, serait l’urinoir signé par Marcel Duchamp et intitulé « fontaine »…

C’est une démarche intellectuelle légitime des années 60, très contre-culturelle, qui se pose en forme de « guerilla » (selon leurs propres termes) contre l’establishment tant artistique que consumériste. Autrement dit, les 12 premiers qui ont eu l’idée ont au moins le mérite de l’originalité (encore que), et les suivants sont juste des gros flemmards sans talent et pistonnés qui font de la récup’ et vendent ça bien trop cher.

Donc, il se trouve que j’ai illustré mon dernier propos avec cette boite sobrement intitulée Merde d’Artiste, signée Piero Manzoni. Il n’en existe moins de 90 au monde, et elles se vendent aujourd’hui 30500 euros. La légende (sans doute très enjolivée voire complètement inventée, tant elle semble poético-gaucho-débile) veut que l’artiste et son père se soient disputés :

Le père, qui possédait une fabrique de viande en conserve appelée Manzotini, dit à son fils « Tu es un artiste de merde ! ». Le fils prit son père aux mots et déféqua dans 90 boites de conserves, à raison de 30 grammes environ par boite. Il vendit ces boites, dûment étiquetées « Merde d’artiste » en plusieurs langues, au prix de 30 grammes d’or. Enfin, il en donna la plupart, parce que de son vivant ça n’a pas très bien marché…

Aujourd’hui, la plupart des boites se vendent donc très cher et se retrouvent dans diverses collections d’Art. Les autres boites ont eu des problèmes d’étanchéité… Il y eut quelques incidents dans des musées ou chez des collectionneurs privés. Les gaz, la fermentation, le procédé peut-être mal adapté au contenu… On rapporte (et je suis désolé de dire que les sources sont invérifiables) des fuites, voire des explosions.

La question est… Est-ce vraiment de l’Art ? Est-ce que cela élève l’âme de réfléchir là-dessus, de le voir, de l’examiner ? Est-ce que ça vous rend meilleur de le faire, de el comprendre, d’avoir ça chez-soi ou d’aller le voir au Musée ? La question, depuis les années 60, reste ouverte, car les avis divergent encore. Et moi, je persiste et signe, je sais reconnaître une merde quand j’en vois une.

Fontaine_de_Duchamp

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