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Côté Beurre
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29 septembre 2008

Fête comme des rats

Ce billet cher à mon cœur fut publié le 7 Août 2005, presque deux mois après les faits…

Il arrive un moment redouté dans la vie de chaque occidental, celui ou il doit assister à une fête de l'école. C'est comme ça, on n'y peut rien. Je me souviens des fois ou j'y ai participé, en tant que bambin joyeux. Le budget était ridicule et les mamans faisaient des costumes qui, s'ils n'étaient pas griffés Dior, n'en couvraient pas moins plus de la moitié du corps de leurs rejetons. Nous n'avions pas de salle attitrée, aussi faisions-nous le spectacle devant une toile peinte, dans la cour, sur une estrade improvisée avec des tables. Les enfants s'amusaient et les grands pas du tout, mais c'était le principe.

La fête de l'école à laquelle j'ai assisté à la fin de l'année scolaire m'a profondément déçu. Dans une salle trop chaude, trop petite pour les parents, les trois pauvres cartons qui servaient de décor ne remplissaient pas le quart de la scène. Les costumes des gamins se résumaient à des chapeaux en papier. Les spectacles, quant à eux, n'étaient pas assez répétés. Sérieusement, les grands parents présents ont confirmé la chose: d'une génération à l'autre, on y a bien perdu, dans ces écoles cathos.

Le choix des chansons faisait penser à une gay pride étrangement bigote, alliant la techno polynésienne aux derniers tubes défoncés de Yannick Noah, les concepts artistiques audio débiles et les chorégraphies manquées. Les paroles de la chanson finale étaient à peine audibles. On pouvait distinguer quelque chose comme : "Elle traîne au bord du chemin, un cageot de miel pour asseoir une pastèque, j'ai eu la syphilis par un enfant grec...". Il s'agissait en fait, je l'ai appris plus tard, d'une innocente bluette sur les gâteaux au miel, les pastèques et le ciel que chante un certain Vasilis, par ailleurs enfant grec. Qui l'eut cru ?

Les catholiques à la mentalité "moi j'ai le droit parce que c'est moi" qui bousculent et poussent pour gagner deux centimètres, dans le but d'enregistrer les chutes et les balancements pathétiques des rejetons crasseux avec leur dernier modèle de caméra numérique, m'ont dégoûté des associations de parents d'élèves pour jamais. Les maîtresses, toutes grosses et moches (appelons un chat un chat...), ne m'ont pas fait me ressouvenir des femmes veltes et douces qui occupaient ce poste avant elles, mais plutôt des catastrophiques harpies qui tenaient les cantines et sentaient le tabac.

Après avoir été les témoins de cette chose contre-nature et blasphématoire qu'ont été les six chants maléfiques mis en place par les maternelles, probablement sponsorisés par une association de sclérosés en plaque cocaïnomanes si l'on en juge par la gestuelle, nous attendaient baraques à frites molles fleurant bon la graisse et la saucisse en boite, ainsi qu'un stand de quiches économiques. Je dis économiques parce que les cuisiniers ont utilisé moitié moins de jambon et de fromage qu'ils ne l'auraient fait pour leur consommation personnelle... Sans doute par prévenance envers ceux qui n'aiment pas ça.

La brocante, remplie d'immondices t située (par fourberie ou par inadvertance ?) dans un coin pour qu'on la confonde avec le local à poubelles, comptait de vieilles VHS de dessins animés en Espagnol et des horloges effrayantes, sensées faire classe, en plastique et sous verre. Certains objets auraient pu mordre. J'ai tout de même eu la chance de trouver une édition flapie des Recettes de Tante Marie, avec la façon d'accommoder les restes... Et ça ne m'étonne pas que des gens comme ça veuillent se débarrasser d'une telle perle.

Avec philosophie, j'ai dit à mon neveu (seule raison de ma venue) que son spectacle était intéressant et que j'étais fier de lui. Au moins cela n'était-il pas un mensonge, puisque cet événement m'a fourni la matière et la bile de cette humeur. Et puis mon neveu s'est bien amusé. Quant il sera plus grand il rougira jusqu'aux oreilles lorsque nous montrerons les photos à sa première petite amie sérieuse, c'est là qu'il aura besoin de courage. Mais ne lui gâchons pas son plaisir pour le moment...

La_chute

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