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Côté Beurre
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26 mai 2008

Reform Club...

Les réformes, en ce moment, c’est la folie ! Il y a des tas de réformes nécessaires, et des tas d’autres purement cosmétiques, je suis sûr que vous l’avez remarqué. Les propositions de lois fusent, et les oppositions débiles à ces lois tout aussi ineptes vont bon train… A gauche, à droite, au centre, tout le monde y va de ses termes, de ses petites phrases, de ses gimmicks…

Par exemple, on n’a jamais autant tenté d’amender notre Constitution que de nos jours. Je ne parle pas de changements profonds, que promettaient tous les candidats à la dernière présidentielle (notamment en ce qui concerne le parlementarisme, les mandats…), mais bien d’ajouter encore quelques lignes aux nombreux articles, pour faire joli…

Par exemple, la Constitution risque prochainement de reconnaître les langues régionales comme partie intégrante du patrimoine, tout en conservant le français comme langue officielle de la République. Je pose la question : Mais qu’est-ce que ça fout là ? C’est un truc que tout le monde sait, aucune langue n’est interdite, et mentionner leur existence dans la Constitution ne va rien changer à quoi que ce soit !

Autre proposition ô combien superflue, transformer la mention « République française, laïque, indivisible » en « République française, laïque, indivisible et sociale ». C’est quoi ce mot à la con ? C’est purement cosmétique, et ça peut vouloir dire n’importe quoi. Aucune loi, aucune propriété ajoutée. C’est juste pour faire genre « Regardez, on n’est pas de gauche, mais on pense aux gens ! »…

Ah, mais ce bric-à-brac sert : Les députés, les sénateurs, le gouvernement, les divers conseils, les partis politiques, et, d’une façon générale, tous ceux qui ouvrent leur gueule sans qu’ils n’aient rien à voir à l’affaire… Tout ça donne l’impression qu’ils font quelque chose. Pensez donc : pour amender la Constitution, c’est toute une histoire !

Il faut demander l’avis des chambres, du Conseil Constitutionnel, du garde des sceaux, de la concierge ou de je ne sais qui… C’est une procédure lourde, longue et pas très intéressante. Cela monopolise l’attention de beaucoup de monde et cause des batailles parlementaires complètement inutiles. Voire des polémiques de mauvais aloi. Aucun intérêt.

Le résultat ? Un ou deux mots ajoutés ici et là, sans aucune conséquence… A part des milliards de formulaires à rééditer avec les mots « et sociale » derrière « indivisible ». Comme on l’aime, notre paperasse ! Bien sûr, l'ajout d'un seul mot au bon endroit peut changer beaucoup de choses, mais là, c'est juste pour que tel ou tel lobby ne se sente plus pisser, croyant avoir gagné une guerre.

Comme notre République est de moins en moins laïque, de plus ne plus divisée, et qu'on y parle de moins en moins bien le français, est-ce que l'ajout du mot "social" n'est pas, au fond, un aveu du fait que tout le monde se fiche éperdument du sens de ce mot ? Pour ceux que ça intéresse, une République (Res Publica, la chose publique) est par définition sociale, car comportant plus d'un individu.

Cela me fait penser à l'expression ô combien risible de "démocratie participative", popularisée par Miss Poitou-Charentes et reprise, au mépris total de toute espèce de bon sens et de toute connaissance du vocabulaire, par presque tout le monde... Comme jadis la faute de françaises-français commise par l'autre andouille à la télé, et que tous les imbéciles politisés se sentent obligés de refaire.

Comme disait l'autre, on n'est pas sortis du sable...

Martin_Luther_clouant_ses_95_th_ses

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