Credo quireo volare (I believe I can fly)
Credo, c’est la traduction latine du nouveau slogan de la Gay Pride de Stuttgart, Ich glaube (Je crois, en français moyen). Certains chrétiens d’Allemagne, qui cherchent vraiment la petite bête, y voient une allusion au rite du baptême… En est-ce une ? N’est-ce pas tout simplement une « profession de foi » bien laïque comme en font souvent les hommes politiques qui disent croire en l’avenir, au pays, voire en l’avenir du pays ?
Peu importe, le mal est fait, le message passé, la plainte déposée, la pétition signée et les carottes cuites : Les chrétiens allemands dont nous parlons (et je suis sûr qu’il y a des tas de chrétiens allemands qui en ont honte, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain…) voudraient interdire cette « provocation »… Parce que, je cite, « Les chrétiens ne doivent pas laisser au lobby gay le soin de définir ce qu’est la croyance ».
Et moi qui pensais que la croyance n’est absolument pas définie par ceux qui croient… plutôt par ceux qui savent ; ceux qui savent que le langage fonctionne pour tout le monde ! Il est évident que le gay pratiquant n’a pas exactement la même foi que le prêtre catholique (quoique, on a vu des curés s’agenouiller plus volontiers dans les backrooms que devant le Seigneur…).
Le verbe croire, comme la plupart des verbes, est loin d’être aussi saint : il ne présuppose pas du sens des éléments grammaticaux qu’il conditionne dans la phrase. Et son sens n’est pas défini par les chrétiens plus que par les athées, ou qui que ce soit d’autre… Le langage, c’est ce sur quoi on se met tous d’accord pour pouvoir ne pas être d’accord !
Il fallait que ça arrive un jour : après s’être attaqués à la vie et à la liberté des gays, à leur droit de se vêtir de ce qu’ils veulent (et sans triangle rose), d’agir comme il leur plaît, de baiser comme ils souhaitent et avec qui consent, de parler et de se manifester… Les chrétiens s’attaquent au droit des gays à utiliser le dictionnaire. Ils doivent être à court d’idées.