Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Côté Beurre
Côté Beurre
Derniers commentaires
Archives
9 décembre 2007

Magnae Cartae

J’ai, pour ceux qui ne le sauraient pas, un neveu. C’est, comme il se doit, le plus joli neveu du monde, il est parfait, beau, intelligent, gentil, tout ce qu’on veut… normal. C’est parfois un insupportable scrongneugneu, mais que voulez-vous, c’est mon neveu et je l’aime bien quand même ! Depuis pas mal de temps, il est féru de jeux de cartes à collectionner.

Donc, fatalement, je le suis aussi… histoire de pouvoir suivre ses conversations.

Ciel, comme on se sent vieux lorsqu’on s’aperçoit qu’il s’est passé dix ans depuis qu’on a joué pour la dernière fois à ce genre d’agaceries… A l’époque ou j’ai commencé à m’intéresser à ça, il y avait Magic (The Gathering, même pas en version française), et les autocollants Panini. Point. Aujourd’hui, la moindre série télé de science fiction génère un épiphénomène à collectionner !

En cette période de cadeaux ruineux, nombre d’entre vous seront obligés d’en faire l’emplette en masse pour contenter neveux et nièces, fils et filles, cousins et cousines, enfants, ados, voire ados attardés jusqu’à plus de trente ans (mais uniquement pour les cas les plus graves… en général, quand les trentenaires s’adonnent à ces passions honteuses, ils se fournissent eux-mêmes).

Plein d’une mansuétude inhabituelle pour ceux qui ne savent rien de ces choses et constatent, éperdus, le gouffre sans fond qui sépare leur club de bridge pour troisième âge des passe-temps souvent incompréhensibles de leurs chères têtes blondes à l’approche de Noël, je mets à votre service mes humbles talents avec ce petit guide des principaux jeux de cartes à collectionner…

A tout seigneur, tout honneur, commençons par le premier du genre et celui qui a encore le plus de succès…

Magic, l’Assemblée :

Le principe existe depuis bien avant Harry Potter… Vous êtes un puissant magicien, et vous lancez des sorts dans le but de vaincre d’autres mages/joueurs en duel. Les cartes de ce jeu sont des sortilèges, que vous pouvez poser selon des règles enfantines… du moins au début. L’ennui c’est que chaque carte ou presque détaille des propriétés tarabiscotées pour contourner, utiliser, transgresser, voire ajouter exceptionnellement une ou plusieurs règles, de préférence de façon inédite. La masse de cartes toutes différentes à trier pour se constituer un paquet réglementaire de 60 cartes défie probablement l’entendement d’Alan Greenspan…

Pokémon :

Décliné de mille et une manières par Nintendo, ce jeu pousse à l’extrême un design dit « kawaï » et combine à merveille les principes du tamagotchi et du collectible. Les pokémons sont de petits animaux qui ne vivent que dans le monde de Nintendo, et des dresseurs les attrapent dans des boules (sic) pour les faire se marave la gueule dans des combats en arène. Il est à noter que la SPA n’existe pas dans cet univers… Chaque pokémon est unique, et possède des pouvoirs spéciaux. Plus il combat, plus ces pouvoirs augmentent. Un pokémon peut aussi « évoluer » (si inepte que cela soit biologiquement parlant), changeant de forme pour devenir plus fort.

Yu-Gi-Oh :

Les règles arbitraires de ce jeu japonisant ressemblant fort à un croisement occulte (et cher) de Magic et Pokémon sont complètement hermétiques au profane, et pourtant, les enfants en sont friands : c’est si simple que SEUL un enfant peut y jouer… Le principe semble connu : vous convoquez des créatures à la table de jeu sous forme de cartes, vous leur adjoignez des effets divers et variés (comme des pièges, par exemple), et elles se combattent. Vous les placez en tant qu’attaquant ou défenseur et faites face à telle ou telle créature adverse, selon votre stratégie, celle de l’adversaire, et le niveau de complexité choisi. Hermétique, on vous dit.

Bella Sara :

Ce jeu à collectionner tout nouveau, tout beau et tout rose qui nous vient de Norvège tient du tamagotchi et ne se joue que grâce à un support Internet. Nous entrons de plain pied dans le domaine des petites filles. Foin (et c’est le cas de le dire…) de combats sanglants, ici, il s’agit d’élever un cheval. Les cartes à collectionner possèdent chacune un code qui, entrés sur le site du jeu, donne droit à des accessoires qui permettront à la pisseuse de martyriser son pauvre animal virtuel en lui mettant des nœuds partout et en le brossant du matin au soir, puis en le faisant concourir contre les bestiaux des autres futures midinettes.

Le Livre des Cinq Anneaux :

C’est le jeu de cartes à collectionner qui a enfanté l’univers du même nom. Dans un empire médiéval fantastique d’inspiration sino-japonaise, des clans de samouraïs s’affrontent à coups d’intrigues, de guerres, de sabres, d’arts martiaux et de sortilèges. Les extensions de ce jeu détaillent toujours plus l’histoire de cet univers assez riche, sans se décliner dans des univers parallèles comme Magic. C’est un jeu auquel il est difficile de jouer si l’on est un maniaque de l’authenticité culturelle… Mais il est tient bon depuis des années, à la différence de tous les « suiveurs » de Magic, y compris les jeux de cartes à collectionner dérivés de jeux de rôles connus !

Vampire :

Détail amusant, ce jeu est d’abord paru sous le nom Jihad… Mais hélas juste au moment ou ce terme devait devenir carrément passé de mode en occident pour de bêtes questions de terrorisme, dans les années 90 ! Le rapport avec le terrorisme est ténu. La guerre sainte à laquelle s’adonnent les vampires de ce jeu (dans lequel vous intriguez avec vos clans de vampires pour dézinguer les clans adverses et leurs séides comme un gros bourrin) est censé être le double combat du vampire, contre les autres vampires qui ne partagent pas ses convictions, et contre sa propre nature bestiale.

Le Seigneur des Anneaux, Stargate SG1, et caetera

Il existe aujourd’hui une tartine de jeux de cartes à collectionner faisant partie intégrante du marketing des films et séries télévisées qui sortent de nos jours… Le jeu de cartes du Seigneur des Anneaux possède déjà quelques extensions, de même que le jeu Stargate SG1, et il existe ou a existé des tas de cartes à collectionner sur à peu près tous les gros blockbusters fantastiques. Et encore, je ne vous parle pas ici des dés, des figurines en plastique pré-peintes avec les pieds, ni des jeux de cartes auxquels s’adjoignent de petites maquettes de carton (des voiliers pour Pirates des Caraïbes, des vaisseaux spatiaux pour Star Wars) que vous faites s’affronter en formation…

Les jeux PAS à collectionner :

Il existe aussi des jeux soi-disant pas à collectionner mais qui comptent quand même quelques extensions… Le petit nouveau de chez Asmodée, Hero IK, ou encore Anima, Fairy Tale… mais aussi plein de jeux au public restreint mais croissant, tant français qu’allemands ou traduits de l’américain. Ces jeux de société sont plus économiques, vraiment bien faits, souvent créatifs, et changent agréablement du Monopoly. A condition bien sûr de choisir judicieusement, ils ne vous ruineront pas et égaieront de nombreuses soirées en famille ou entre amis ! Laissez-moi vous recommander Citadelles, Illuminati, Il Etait Une Fois, et le Grand Dalmuti

Voilà.

Pour reprendre une phrase que je dis trop souvent mais qui reste efficace, c’est à peu près tout. A peu près parce que ma liste n’est sans doute pas exhaustive, et que j’ai volontairement omis tous les jeux tombés au champ d’honneur, victimes de règles trop complexes ou trop copiées, d’un marché chargé, d’un public trop peu nombreux, ou simplement de leur propre nullité.

Citons tout de même Intervention Divine, un jeu de cartes à collectionner 100% français par un auteur obèse et ordurier, d’après l’un de ses jeux de rôles (jeu de rôles qui fut son unique vrai succès, d’ailleurs, si l’on excepte le fait que sa compagnie, Asmodée justement, est aujourd’hui la plus grosse du marché parce qu’ils ont su se diversifier et traiter avec qui il fallait). On y jouait Dieu ou Satan, et on se fritait à coups d’anges et de démons.

L’univers bien franchouillard tenait plus de Ma Vie est un Enfer que de Constantine… Avec des démons et des anges assez humains qui se font des coups de putes. A preuve, le traditionnel petit texte pseudo littéraire dit « d’ambiance » que l’on trouve sous beaucoup de cartes à collectionner, dans Intervention Divine, c’était une brève de comptoir. Une vraie, recueillie par Jean-Marie Gourio et tout.

Certes, le jeu était nul à chier, mais maintenant vous savez ce que je regrette le plus…

Jeu_de_cartes

Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Côté Beurre
Publicité