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Côté Beurre
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20 novembre 2007

ITS, IST... coincidence ?

Il faut vraiment chercher pour trouver une bonne nouvelle, avec ces histoires de grèves… Les gens sont grincheux. Vous le seriez aussi si vous aviez passé deux heures pressé dans une foule compacte dans un escalier nauséabond du métro parisien, en attendant de monter dans une rame encombrée qui, si ça se trouve, ne promet même pas d’atteindre votre destination habituelle.

Tout de même, on arrive, en grattant la surface, à trouver une information joyeuse entre les épidémies qui ont suivi l’ouragan au Bangladesh et l’avènement de toutes nouvelles grèves qui viennent s’additionner à celle des transports… Il s’agit d’une nouvelle qui est passée totalement inaperçue, du moins en France, parce que personne ne s’intéresse à l’Europe, et qu’elle n’est pas gore.

Le 14 novembre a vu la dissolution d’un groupe de fascistes fanatiques comme on n’en voit peu : ITS.

ITS, c’était un groupe d’extrême droite du parlement européen créé en janvier de cette année (il n’a donc heureusement pas fait long feu) et présidé par le délégué général du Front National et théoricien de Le Pen, Bruno Gollnish. Imaginez le pire ramassis de nazillons qu’on puisse trouver, donnez-leur des subsides européens et des votes au Parlement, de jolis costumes, et voilà : c’est ITS.

ITS, ou Identité, Tradition et Souveraineté (sic) c’était bien sûr Bruno Gollnish, Jean-Marie Le Pen et leurs séides, mais aussi Luca Romagnoli (du parti de la flamme tricolore italienne), Ashley Mote (ancien membre du Parti pour l’Indépendance du Royaume Uni), et l’inoubliable Franck Vanhecke, président du parti belge Vlaams Belang qui cause en ce moment tant de soucis dans son pays en pleine crise identitaire…

Même Alessandra Mussolini, la petite fille de Benito, était de la partie !

Evidemment, tous ces gens-là sont venus avec d’autres députés européens de leurs pays respectifs, mais c’est djà pas mal. On notait aussi la présence d’élus bulgares, appartenant au sinistre parti Koalizija Ataka (Union Nationale Attaque…) et de députés roumains, du Parti de la Grande Roumanie. Rien que ça. Et c’est justement là que le bât blesse…

Mettez quelques nationalistes d’un même pays entre eux, et vous aurez un parti. Réunissez-en de pays différents, et vous aurez au mieux une alliance intéressée. Les principes de l’ITS étaient la reconnaissance des souverainetés et des différences, autrement dit, ils étaient d’accord pour ne pas être d’accord, et pour que chacun reste chez-soi… Afin de mieux garder leurs moutons.

Parce que le reste du programme, c’est un refrain connu…

Respect de la civilisation et de l’identité chrétienne (autrement dit, les bougnoules dehors), famille traditionnelle (très drôle venant de Jean-Marie Le Pen, qui a divorcé… Mais en gros, ça veut dire non aux pédés), opposition à l’Europe Unitaire (alors qu’ils sont députés européens), engagement en faveur des liberté héritées par tous (le mot important étant héritées, le droit du sang et non le droit du sol…), bref, la totale.

Il y a bien une mention de l’état de droit et de la liberté, un engagement de transparence et de responsabilité des gouvernements… Mais ça, ça ne coûte pas très cher à dire : c’est le vieux coup du « tous pourris ». Qu’est-ce qui a bien pu maintenir ensemble cette bande d’ignobles individus, puisque chacun dans leur pays respectif prônaient leur propre souveraineté ? L’intérêt.

Et le jour où leurs intérêt ont divergé, le glas d’ITS a sonné.

Le jour où les italiens ont pété un boulon a été celui où leurs réunions à la plage aux frais des contribuables n’ont plus été suffisantes pour faire que tous ces violents frapadingues restent en bons termes. Vous vous souvenez sans doute de cette histoire sordide dont on n’a pas assez parlé : les Italiens ont ressorti une vieille loi pourrie pour refaire comme en 40.

A la suite du meurtre d’une jeune italienne par un Rom (tsigane, gitan, gens du voyage, comme vous voulez) qui était incidemment un immigré d’origine roumaine, tous les roumains ont été récemment expulsés du territoire italien et interdits d’entrée, pour « raison de sécurité ». Une loi charmante qui nous ramène au temps des camps de concentration…

On pourrait ainsi expulser tous les humains de leurs pays respectifs sous ce même prétexte, mais où les mettrions-nous ?

Toujours est-il qu’à la suite de cette terrifiante histoire, Alessandra Mussolini (il fallait que ce soit elle, ça ne s’invente pas…) n’a pas hésité à déclarer publiquement que les Roumains étaient des « délinquants d’habitude ». Mais je la remercie chaleureusement de ses propos turbides, puisque, presque aussitôt, les cinq membres du Parti de la Grande Roumanie et leur président, Corneliu Vadim Tudor, sont partis en claquant la porte d’IST.

Il faut dire qu’ils ne pouvaient plus se permettre de rester : les élections approchent dans leur pays, et ils voudraient naturellement passer pour des gens biens. Je vous passe les détails, mais en partant, Tudor a fait remarquer qu’Ashley Mote était accusé de corruption, que le Vlams Belang était raciste au point d’être infréquentable, etc.

La Mussolini a même dû démissionner, et le plus drôle c’est qu’elle l’a fait parce qu’accusée de racisme par les autres membres du groupe !

Mais l’un dans l’autre, tous se sont séparés violemment parce qu’ils n’avaient plus aucun profit à tirer de cette calamiteuse association de malfaisants… L’honneur entre crapules n’est plus ce qu’il était. ITS, passant sous le seuil des vingt députés nécessaires à la survie légale d’un groupe au parlement européen, a été annoncé comme dissout par le président du Parlement Européen.

Cette annonce a eu droit à une salve d’applaudissements, et Bruno Gollnish en a perdu le peu de sang froid qu’il avait : Et lui d'émettre de multiples bras d’honneur en direction de la foule des parlementaires… Les anciens députés d’ITS sont à présent notés comme « non inscrits », en attendant un prochain conglomérat de collabos du même genre… Et c’est ainsi que la bête est morte.

On a beau savoir que les têtes de l’hydre de Lerne repoussent tôt ou tard, ça fait quand même du bien quand elles se bouffent entre elles…

Heracles_contre_l_Hydre_de_Lerne

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