Anas platyrhynchos et la langue française...
Il fait un froid de canard. Sérieusement, réchauffement climatique ou pas, il y en aura toujours pour dire que le temps se détraque… mais là, on est en septembre et il fait froid, ou frais. Je trouve donc ça plutôt normal. En revanche, c’est l’expression que je ne trouve pas normale. Un froid de canard, selon la plupart des dictionnaires, c’est un grand froid d’automne ou d’hiver.
La justification qu’on apporte à cela est que le froid de canard, c’est un froid tel que le chasseur en subit à la chasse au canard, qui est dit-on une chasse d’hiver, lorsque les canards sauvages s’envolent en formation pour migrer. Le problème c’est que la chasse au canard est aussi ouverte à la mi-Août, période où les canards s’ébattent tout autant, même s’ils volent moins !
Pourtant, peut-on parler de chaud de canard en plein mois d’Août caniculaire ? Certes pas. Si quelqu’un a une réponse satisfaisante à proposer à ce dilemme linguistique, qu’il ne se gêne pas. En attendant, je continuerai à utiliser la très jolie et très explicite expression geler à pierre fendre, bien plus poétique, et qui possède une explication scientifique imparable, elle.
Dommage qu’il ne fasse pas assez froid pour utiliser cette expression… Pour geler à pierre fendre, il faut qu’il fasse sacrément froid. Cela veut dire que, du jour au lendemain, l’humidité contenue dans certaines pierres poreuses gèle. La brusque augmentation de volume due au changement d’état de l’eau en glace fait que les pierres se brisent et se fendillent…
Mais vous le saviez, bien sûr.
Un jour je vous parlerai d’une expression anglaise à propos du froid qui vous fera sans doute bien rigoler…