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Côté Beurre
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9 septembre 2007

C'est du cas !

Il y a quelques temps, je vous parlais des urgences des hôpitaux de France dans un billet qui relatait (au moins en partie) l’expérience d’un proche ayant attendu plus de cinq heures dans un service public parisien qu’on veuille bien l’examiner, et encore quelques heures pour qu’on lui retire de l’occiput quelques corps étrangers avant de recoudre son crâne ouvert. Douze agrafes sur cinq centimètres, et ça pissait le sang.

Il y a moins que pas longtemps, le film de Michael Moore sur le système de sécurité sociale américain (Sicko, un nom qui désigne à mon sens à la fois le réalisateur et son œuvre) est sorti, et reste (comme ses travaux précédents) un méli-mélo captieux d’approximations, de non-pertinence, de mensonges honteux… Et, hélas, de vérité. Mais point n’est besoin de traverser l’Atlantique pour trouver des cas odieux.

A ceux qui se diraient qu’ils sont chanceux d’habiter en France et d’avoir la sécu (ce qui est vrai, au demeurant), et que les Amériques sont décidément bien mal gouvernées pour en être arrivées là, je voudrais raconter une petite historiette sympathique qui tempérera leur jugement. Notre système est loin d’être parfait, même si on ne laisse heureusement pas crever les gens autant qu’ailleurs.

A la lumière de la dernière aventure aux urgences que j’avais relaté ici, vous auriez pu trouver quelques excuses aux infirmiers et aux urgentistes… Comme par exemple « La personne était sur pieds, elle n’était pas prioritaire », ou « Même si on ne s’en occupe pas tout de suite, les patients sont surveillés, c’est un premier triage »… Ne vous faites plus d’illusions, rien de tout cela n’est vrai ou pertinent.

La personne dont j’ai parlé la dernière fois, au crâne ouvert, a déjà eu de la chance de passer en priorité le premier cap des urgences et de ne pas attendre cinq heures de plus (au minimum !) dans la salle d’attente. Comme il y avait du sang et une civière, le diagnostic a eu lieu après « seulement » vingt minutes, et de là on l’a transféré dans une salle d’examen en attendant des soins.

C’était le cas pas trop grave de Monsieur A, tombé d’un escabeau chez-lui et emmené par le SAMU. Mais prenez le cas de Monsieur B… Professeur dans la fleur de l’âge (je dis ça pour situer, hein), Monsieur B fait son footing après le travail, vers cinq heures. Il est pris, en pleine rue, d’un mal de tête presque insupportable. Il entre dans la pharmacie la plus proche pour acheter un médicament.

Expliquant ses symptômes, et disant qu’il lui faut sans doute quelque chose de plus que de l’aspirine, il se voit répondre (et c’est normal) que le pharmacien n’est pas habilité à diagnostiquer précisément tout ça. Ensemble, car le mal de tête a empiré, ils appellent SOS Médecins. Le généraliste arrive assez rapidement et constate les symptômes… Il prescrit d’aller sans délai à l’hôpital.

Là encore, rien que de très normal : Il vient de diagnostiquer une hémorragie méningée. En gros, pour ceux qui auraient loupé la pléthore de séries médicales qui passent sur toutes les chaînes, le mec pisse le sang à l’intérieur de la tête, et ça fait pression sur le cerveau. Le médecin écrit une lettre à montrer à la réception du service de neurologie, un coupe-file.

En effet, Monsieur B risquant de crever à brève échéance si on ne l’opère pas, il est non seulement inutile mais potentiellement mortel qu’il passe par la salle d’attente et sa réceptionniste je m’en foutiste, les urgences et leurs clochards, le diagnostic par un interne non comprenant, puis les salles d’examen désespérément vides ou l’on vous oublie ! Il faut qu’il aille dans le service approprié et montre sa lettre.

Seulement voilà, à cette heure-ci, pas d’ambulance pour l’emmener de sa banlieue au CHU le plus proche (La Pitié Salpetrière, pour ne pas le nommer). De plus en plus mal, il arrive finalement à trouver un taxi qui l’amène à bon port, mais sans pouvoir faire de miracles : un taxi, ça n’a pas de sirène et ça n’a pas le droit d’aller trop vite en ville ! Monsieur B, titubant et à l’agonie, arrive à l’hôpital.

Il trouve le service de neurologie avec l’aide du taxi (qui lui offre gracieusement la course, et on verra qu’il est doté de plus de compassion que certains…) et donne sa lettre à la réception. La réceptionniste, une smicarde qui se croit sans doute caissière chez Leader Price, ne regarde même pas ladite lettre. Elle éructe : « Non non non monsieur, ici on fait pas ça, vous devez aller aux u’gences ! »

« Vous devez t’averser la cou’ de l’hôpital, et là-bas vous attendez ! » Dit-elle avec l’accent antillais. Ce qui n’a aucun rapport, je pense : il y a des flemmards dans tous les pays. Mais en l’occurrence elle était black, et avouez que ça colle parfaitement avec le cliché ! Monsieur B, lui, ne rit pas. Il a autre chose à faire que de s’occuper du politiquement correct, il est en train de se vider de son sang dans son cerveau.

A bout de ressources, sous le joug d’une douleur atroce, il ne cherche même pas  protester ni à créer des problèmes : il n’en a plus la force. Il titube vers la cour, puis tombe à quatre pattes… Il a le temps de sortir son téléphone portable et d’essayer appeler son fils, mais il s’effondre avant d’en avoir eu le temps. Il est vivant, il est par terre dans un hôpital public. Mais il ne saigne pas. Pas extérieurement en tout cas.

La sinistre secrétaire ne se lève même pas de son siège. C’est une infirmière ou quelque aide-soignant anonyme qui allonge Monsieur B, à présent dans le coma, sur les trois sièges formant banc près de la réception du service. Parce qu’il encombre le passage. Combien de temps reste-t-il ainsi ? Qui peut vraiment le dire ? On ne peut pourtant pas le confondre avec un clochard, lui qui est propre et vêtu de neuf !

Coup de bol extraordinaire, le médecin-chef du service passe par là, et ce par le plus grand des hasards puisqu’il n’est plus censé être en consultation à cette heure (oui, entre les délais de SOS médecins et les embouteillages, le temps de trouver le service approprié et tout ça, il est facilement neuf heures du soir). Elle (car c’est une femme) interroge la réceptionniste sur l’identité de l’importun qui « dort » dans le couloir.

La réceptionniste lui répond ce qu’elle sait, c'est-à-dire pas grand-chose si ce n’est que ce type est là depuis une heure environ. Aucune mention n’est d’ailleurs faite d’une quelconque lettre, déjà oubliée. La doctoresse se dit qu’il y a anguille sous roche (d’autant que Monsieur B a l’air malade, et est visiblement assez éduqué pour trouver le bon service) et fouille les poches de Monsieur B pour trouver son identité.

Ce faisant, elle trouve la lettre du généraliste de SOS médecins, ainsi que le portable de Monsieur B. Parant au plus pressé, elle fait le nécessaire pour (enfin !) opérer le patient, puis fait appeler ses proches. Sur la table d’opération, on a trouvé que le sang emplissait le crâne de Monsieur B de façon spectaculaire. Quelques minutes de plus et il serait mort. Son coma a duré environ trois semaines.

Constats affligeants : Aux urgences ou ailleurs, il n'y a pas de différence dans l'accueil, et c'est l'administratif qui pose problème. Le personnel soignant est débordé, mais ce n'est pas pour a qu'on ne s'occupe pas de vous. La plupart du temps on ne sait pas que vous existez. Il n'y a pas ou peu de triage, on ne vous surveille pas, même de loin. C'est tout juste si on vous bouge comme un ballot quand vous encombrez.

Moralité (car il en faut une malgré tout) : sachez critiquer à bon escient. Nous avons un bon système de santé parce qu’on rembourse pas mal de choses par rapport aux autres pays, et qu’on traite les patients sans se demander s’ils sont assurés… Mais ne vous leurrez pas, à deux pas de chez-vous on laisse des centaines de Messieurs B, C ou Z mourir bêtement, surtout s’ils ont l’air pauvres, étrangers, ou saouls.

Les urgences, c’est pas glamour, c’est du sang, des tripes, du pus, des clodos et des vieux. Il n’y a pas George Clooney dedans non plus. C’est un monde frustrant plein d’administrateurs retors et de gens qui s’en foutent, avec trop peu de personnel pour être efficace, et des médecins qui s’accrochent à leur supériorité pour pouvoir rester sains d’esprit. C’est une loterie, et pas des plus rigolotes.

En France, on vous rembourse. Pas tout, mais c’est déjà ça. Mais encore faut-il arriver à se faire soigner…

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Commentaires
E
Cher Creek...<br /> <br /> Je vois qu'on a le même point de vue toi et moi, et si tu LISAIS CORRECTEMENT CE QUE J'ECRIS tu le verrais.<br /> Je ne vais pas me faire chier à tout réexpliquer, parce que tu es buté et que, malgré tout, je n'ai pas que ça à foutre.<br /> <br /> Je ne dresse pas un tableau trop noir de la situation, et il est évident que les hôpitaux soignent (et soignent très bien la plupart du temps)...<br /> Et quand bien même ils ne sauveraient qu'une vie par mois, une vie par an, une vie tous les dix ans, ce serait déjà énorme, déjà très bien.<br /> Et ça, ça va sans dire.<br /> <br /> Mais... Mais.... Mais, il y a un gros mais...<br /> <br /> Je dis qu'il y a des morts, et que tout ne va pas bien.<br /> Il y a un problème grave que chacun constate et qu'on ne peut pas éviter, qu'on soit hospitalisé ou qu'on fasse partie du personnel.<br /> Je choisis de ne pas l'ignorer, de le dénoncer plutôt que de dire que tout va bien, pour me défouler un peu ET dans l'espoir (peut-être lointain, peut-être vain, mais fondamentalement optimiste) que ça s'améliore...<br /> Ce n'est tout de même pas un crime, et je ne vois pas ce qu'on peut me reprocher !<br /> <br /> Ferai-je un jour un billet sur les cons qui se font cramer ? Oui, sans doute, mais seulement sur ceux qui, selon moi, l'ont cherché... Ou pour dénoncer les manquements des sapeurs pompiers. Seulement les soldats du feu sont, dans notre pays, beaucoup plus efficaces que les hôpitaux !<br /> <br /> Quelqu'un "qui me lirait et travaillerait dans un hôpital", j'en connais. Et en l'occurrence ils pensent que j'ai raison.<br /> Suis-je de parti-pris ? Eh bien à partir du moment ou je n'écris dans ce blog (c'est là son but !) pratiquement QUE ce qui m'agace ou ce qui m'outre, je suppose qu'on peut PRENDRE ça pour un parti-pris, si l'on ne fait pas attention.<br /> <br /> Le "tout va bien" n'a pas sa place sur mon blog, ou c'est d'une rareté extrême : les gens heureux n'ont pas d'histoires. C'est comme ça, c'est uniquement pour ça que j'écris, désolé, mais il n'y a pas moyen de l'éviter.<br /> <br /> En tout cas, c'est un billet d'humeur dans lequel j'explore CET aspect des hôpitaux, CE problème, parce qu'il fait tache. c'est un coup de gueule. En ce sens, je suis parfaitement objectif, honnête avec moi-même et mon propos.<br /> <br /> En l'occurrence, une foi de plus, rien à voir avec la mauvaise foi (c'est à dire le fait de ne pas reconnaître quand on a tort) ni avec ce que tu appelles à tort mauvaise foi et qui ets en fait un manque d'objectivité, un parti-pris, ou un discours biaisé.<br /> <br /> Les lecteurs fidèles de ce blog ne s'y trompent pas, c'est un billet ni plus ni moins égal à d'autres, et dans le ton.<br /> Si ça ne te plait pas, c'est qu'il y a une différence inconciliable entre ce que tu attends que j'écrive et ce que je veux écrire... je te suggère donc de ne pas me lire.<br /> Mieux encore, expose ton opinion sur ton blog, ça peut aussi servir à ça. Si tu choisis de me critiquer personnellement dessus, je en t'en empêcherai même pas et je ne te blâmerai pas... Mais je te rappelle que jamais je ne t'ai attaqué personnellement.<br /> <br /> Je n'ai rien fait non plus pour mériter tes insultes (Oui, tes insultes ! Quand on remet mon intégrité en question, je commence tout de suite à mal le prendre), et je n'entrerai pas là-dedans.<br /> <br /> Ce que je pense sincèrement, c'est que tu t'obstines à voir ce post tout en noir, et que c'est toi qui déprimes en ce moment. On peut très bien vouloir choquer et parler crument des choses, pour dénoncer, sans CONSTAMMENT avoir à se justifier, faire rire, faire pleure,r ou faire quoi que ce soit d'autre que ce que je voulais faire ici.<br /> <br /> Et la simple suggestion qu'on puisse se "tirer une balle", après un texte pareil, franchement... Je ne préfère pas en parler tant c'est à côté de la plaque.<br /> <br /> Je t'en prie, relis-moi et relis-toi, vois combien tout cela est ridicule, et combien tu t'emportes pour rien.
C
Mauvaise foi parce que tu t'appuyes sur quelques témoignages négatifs comme d'une vérité absolue. Combien sont content d'être passés à l'hopital au lieu de crever dans la rue ? Combien de personne entrées pour combien de guéries ?<br /> <br /> Tu dresses un tableau noir et sacrément crade qui fait qu'on ne peut pas imaginer une seule seconde que tu trouves quand même quelque chose de bien dans les hopitaux. Le truc qu'est quand même evident, c'est de reconnaitre qu'ils soignent énormément de monde, qu'ils brassent beaucoup de bléssures, prodiguent de nombreux soins, sauvent des vies. C'est pas rien et toi tu t'escrimes à faire passer le tout pour un établissement où on est mal traités, aux secrétaires antillaises style "les Inconnus" qui font la loi et décident par leur négligence qui doit vivre ou mourir.<br /> <br /> Je crois que tu es un des premiers à dire qu'il faut se méfier de ce qu'on peut lire, les choses sont à moitié dit, les choses sont souvent tronquées pour les rendre plus dramatiques, plus noires qu'elles le sont. Il ne faut pas s'étonner de recevoir des remarques sur ce genre de textes, tu aurais été le premier à réagir face à un texte engagé avec lequel tu ne serrais pas d'accord.<br /> <br /> En lisant ton texte, j'ai trouvé que tu montrais une facette des hopitaux en la fustigeant pour le plaisir, sans avoir une proposition, sans apporter quelque chose sauf la crainte, la peur que tu tentes de faire entrer dans la tête des lecteurs. C'est ton avis, certes, et je ne compte pas te faire changer de point de vue, mais il faut reconnaitre l'évident : l'hopital est là pour soigner les gens et notre structure fonctionne bien. Pas extraordinairement bien, mais bien. <br /> <br /> Toi qui a vu le fonctionnariat de par ton expérience professionnelle, tu sais que les choses de l'intérieur et de l'exterieur offent une sacré différence. Tu te sentirais comment si tu bossais dans un hopital en lisant cela ?<br /> <br /> Un futur post sur un homme mort dans un incendie pour déscendre en flèche les pompiers ? Sait-on jamais, ya des tas de victimes des flammes et chez eux aussi, ya des idiots, des benets et des gens sauvés qui se plaignent de la longueur des policiers du feu, de leur mobilier détruit, de la standardiste (russe ? brezilienne ?)... Trève de blague.
E
Allons allons, Creek, si tu as besoin de te défouler en ce moment tu pourrais prendre une cible plus facile...<br /> <br /> Si tu suis bien, je viens de dire que le système de sécurité sociale français était plutôt bon. Je n'ai absolument pas critiqué les médecins, qui font ce qu'ils peuvent, ni les infirmières en sous-effectifs, ni SOS Médecins (qui a réagi aussi vite que possible), ni le pharmacien (qui a eu la bonne réaction). C'est à l'admission dans l'hôpital que ça coince.<br /> <br /> Les soins en France sont bien meilleurs que dans beaucoup de pays, et, s'il est difficile d'y accéder et que ça ne s'arrange pas, même s'il y a des morts (et ne nous voilons pas la face, il y en a, de même que des tas de gens qui ont des maladies parfaitement traitables mais ne sont pas traités à cause de ça), ça n'est pas impossible, et ça fonctionne. tant bien que mal, mais ça fonctionne à peu près. Si on n'y regarde pas de trop près.<br /> Je suis même d'accord avec toi, il n'y a pas assez de personnel qualifié et de moyens dans les hôpitaux pour soigner tout le monde et diagnostiquer correctement les patients à l'entrée.<br /> <br /> Alors que c'est ce qui DEVRAIT être fait.<br /> <br /> En l'occurrence, j'ai pu constater que le triage n'est PAS fait. La réceptionniste ne diagnostique rien du tout : Tu ne passes en priorité QUE si les pompiers ou les ambulanciers t'amènent. C'est un FAIT, ça n'est pas une vision des choses.<br /> <br /> Oui, on pourrait dire que c'est la faute à pas de bol quand un cas comme Monsieur B se présente... Si on voulait se dorloter un peu et se rassurer. Mais le fait est que la grande majorité des bobos et autres maladies, dont les plus graves, sont internes !<br /> <br /> Je suis désolé que ça choque quand je le dis, mais je pense sincèrement qu'il y a besoin de plus de médecins et d'infirmières dans les hôpitaux, pour éviter que la caissière de chez Leader (n'en déplaise à ton sens du politiquement correct que j'ai pourtant ménagé dans le billet, j'ai fait pas mal de services hospitaliers pour des tas de raisons et j'en au rencontré PLEIN) ne se retrouve à devoir contenir les moribonds comme à l'ANPE.<br /> <br /> Mais là n'est même pas le problème.<br /> <br /> Normalement, il y a trois façons d'entrer dans un hôpital en étant malade : SOIT vous ne savez pas ce que vous avez exactement et vous entrez D'ABORD aux urgences pour un diagnostic, SOIT vous pissez le sang et les pompiers vous amènent (et heureusement qu'ils sont là), SOIT vous avez déjà été voir un médecin et il vous a diagnostiqué, et il faut vous traiter à l'hôpital.<br /> <br /> Dans ce dernier cas (le cas de Monsieur B), le médecin écrit un mot qui permet au patient de se rendre directement dans le service approprié pour se faire soigner : Il ne va pas attendre pour se refaire diagnostiquer pour le plaisir, surtout si c'est urgent !<br /> <br /> C'est le système officiel, la voie normale.<br /> <br /> Le problème, ici (s'il devait y avoir un bouc émissaire, mais ce n'est pas le cas, et je n'ai jeté le blâme sur personne), c'est l'administratif. Les secrétaires et les réceptionnistes sont mal formées. Celle-ci (et ça n'est pas inhabituel) n'a pas lu la lettre du médecin, alors que, dans ce service comme dans d'autres, c'est comme ça qu'on admet la plupart des patients quand il viennent de l'extérieur !<br /> <br /> Alors oui, la secrétaire coince, mais surtout l'administratif en général. Le fait d'embaucher des réceptionnistes sous-qualifiées, le manque de moyens et de personnel. Voilà.<br /> <br /> C'est ça que je dénonce. Cela étant dit, nous avons effectivement un système de sécurité sociale (un des meilleurs du monde, il nous coûte d'ailleurs assez cher) qui permet à beaucoup de gens sans un sou de se faire soigner alors que l'argent serait un GROS problème... Ce que j'approuve sans réserve. Et en plus nous sommes loin d'avoir de mauvais médecins.<br /> <br /> Je fustige cependant ceux qui croiraient qu'à cause de ça, on ne laisse crever personne en France, "pas comme aux Etats-Unis", parce que c'est faux. Déjà, on laisse un peu moins crever les gens aux etats-Unis qu'il y a quelques années, malgré ce que l'on pourra dire sur les Républicains.<br /> Ensuite, les hôpitaux en France devraient être meilleurs et plus nombreux, parce que ça ne sert pas à grand chose de rembourser si personne n'a accès aux soins : il y a encore des problèmes avec la concentration des hôpitaux, et beaucoup de services qu'on croirait simples (comme recoudre une petite plaie) doivent être pratiquées à l'hôpital, ne serait-ce que pour voir s'il n'y a pas autre chose, et pour que ça soit stérilisé correctement !<br /> <br /> Et j'aimerais accessoirement que ce soit quelqu'un de formé à ça qui effectue un réel triage à l'entrée. Pour l'instant, dans la plupart des hôpitaux, je le répète, il n'y a PAS de triage, et c'est n'importe quelle conne qui refoule tout le monde.<br /> <br /> Pour en revenir à ta critique virulente (c'est le cas de le dire) et injustifiée, sache que ceci reflète mon expérience personnelle, celle d'amis et de relations, ainsi que l'avis d'un médecin et d'un interne en médecine ! Ce sont des faits, certes présentés dans mon style "acidulé" comme tu dis. Au risque de rabâcher, ça n'est pas une vision des choses, je ne blâme personne en particulier si ce n'est ceux qui idéalisent les urgences et en ont une vision glamour, et qui croient que, parce que c'est "mieux qu'aux States", il fait bon être malade en France.<br /> <br /> Eh bien non, il ne fait pas bon être malade. Pas du tout. Quiconque a été récemment hospitalisé te le dira. Ce n'est pas une vision des choses, ça n'est pas de la mauvaise foi, c'est la réalité, point.<br /> <br /> Je ne vois pas non plus en quoi il serait de mauvaise foi, ou même acidulé, de dire que nos hôpitaux devraient être meilleurs pour pouvoir soigner tous ceux qu'ils prétendent vouloir soigne,r pour accomplir une mission qui, en ce moment, n'est PAS remplie au mieux !<br /> <br /> Quant à savoir pourquoi je ne me tire pas une balle, je trouve ce commentaire fort déplacé.<br /> Prémièrement, c'est mal me connaître, et c'est croire que ma vie se limite à ce qu'on peut lire ici...<br /> Deuxièmement, je ne vois pas en quoi c'est suicidaire de souhaiter l'amélioration de certaines choses et de dire ce je pense qu'on devrait faire dans le monde, même si ça peut paraître oiseux.<br /> Troisièmement, ce n'est pas parce que les hôpitaux marchent mal ici que c'est mieux en Afrique noire, au Darfour par exemple, et ce n'est de toutes façons pas parce que c'est la croix et la bannière pour se faire soigner qu'on se suicide, a priori.<br /> Quatrièmement, si je me tire une balle, il y a de fortes chances pour que j'aterrisse à l'hôpital... Et vu ce que j'en ai dit, il est hors de question que j'y mette les pieds de mon propre chef !<br /> <br /> A bon entendeur, salut.
C
Comme d'hab', je me demande pourquoi, avec une vision telle que celle ci du monde, tu ne te tires pas une balle.<br /> <br /> Les hopitaux sont là pour soigner les gens, en soigner un maximum, avec les moyens qu'ils ont, avec des capacités qu'ils ont. Ils sont formé pour, payé pour, mais avant tout ils sont humains donc sujets à l'erreur.<br /> <br /> On est tous superficiel, même les plus innocents, les plus naïfs. Quand quelqu'un perd quelque chose, que ce soit son sang, son bras ou ses tripes, ça se voit. Quand un mec a un truc interne, forcement, c'est moins facile à voir, moins flaggrant. On s'occupe pas du plus urgent au sens absolu, parce qu'on est pas Dieu et que Diagnostiquer en continu la salle entière à chaque nouvelle arrivée pour établir un ordre est absolument ridicule.<br /> <br /> Je pense pas qu'il faille blâmer le pharmacien, ni le medecin, ni la fille de l'accueil (passons la remarque déplacée sur sa couleur et le corolaire avec la caissière de Leader Price), ni le fameux professeur. C'est la faute à pas d'bol, c'est pas passé comme il fallait, pas au bon moment, pas par la bonne entrée de service. Je pense que fustiger les hopitaux est bien facile, mais s'ils n'étaient pas là, je me demande combien nous serrions sur Terre.<br /> <br /> Il y a toujours des choses à améliorer, mais est-ce pour autant qu'on doit décridibiliser tout ce qui existe déjà ? Je ne pense pas, mais c'est mon point de vue personnel. Ca fonctionne mieux avec une bureaucratie, un ordre, des priorités, des entonnoires pour filtrer les cas les plus urgents. Faut pas qu'il y en ai trop, comme toujours, l'extreme est un danger, mais tout de meme un peu. Le jour ou ca bouche, bon, ben ya des drames, c'est la vie, c'est la mort. Faute à qui ? Faut toujours mettre la faute sur quelqu'un, hein ? C'est le grand trip de nos jours. <br /> <br /> Comme toujours, tu es apte à faire des papiers fracassants, acidulés. J'y reconnais bien ta patte, mais cette constance de rejet, de haine, de dénonciation me met mal à l'aise. Surtout que là, je trouve que c'est de la mauvaise foi.
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