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Côté Beurre
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27 juillet 2007

Rien à voir avec le gars du Club Dorothée en travesti.

Si vous allez dans le pays des Corbières, vous y trouverez de jolis paysages, de verts coteaux, du vin, des châteaux à ne plus savoir qu’en foutre, un vent à décocufier tous les Josephs du pays, et pas grand-chose d’autre. Passons rapidement sur le côté touristique : C’est magnifique, il faut y aller. Rien que pour admirer le paysage vallonné du Languedoc et vaste du Roussillon.

Le Roussillon est français plutôt qu’espagnol depuis le traité des Pyrénées qui mit fin à la dernière guerre entre la France et l’Espagne (rien à voir avec l’édit de Roussillon, celui qui fait débuter l’année au premier Janvier plutôt que n’importe quel autre jour), mais ces plaines sèches gardent une saine dose de sang catalan, juste au sud du pays cathare. Bon, c’était la minute culturelle.

Sans vouloir jouer les guides Michelin, il y a tout de même des merveilles incontournables dans toute la région et ses alentours, naturelles comme la grotte des Demoiselles, ou faite par la main de l’homme. Comment ne pas avoir entendu parler de Carcassonne ? Sans même parler de Narbonne, Nîmes ou Avignon, allez visiter le fort de Salses, ou Peyrpertuse, ou encore le village de Lagrasse.

Dans cette petite région languedocienne, vous ne serez jamais déçu par la pléthore de constructions médiévales, joyeusement essaimées entre les vignes.

Celles-ci sont un thème récurrent du paysage. Un paysan du cru, de ceux qui cultivent leur accent pour les touristes alors qu’ils sont venus de Paris il y a peut-être six ans, à peu près en même temps que les vrais gens du crus sont partis s’installer à Avignon ou Clermont-Ferrand, le confesse volontiers : Les Corbières produisent trop de vin. C’est bien malheureux.

Beaucoup de ces vignes si vertes sont paraît-il menacées d’être arrachées, pour faire place à des villas et des structures touristiques… Ben oui ma bonne dame. Comme si ça suffisait pas, les cépages ont souffert comme j’ai jamais vu ça de mémoire d’homme (en cinq ans…), parce que c’est le temps qui se détraque avec toutes ces fusées atom… non… ces satell… ces Russ… Pardon, ces Amér… Euh… C’est quoi déjà la mode cette année ?

Ah oui… Avec tout ce réchauffement planétaire qui nous arrive. Faudrait être déclaré zone sinistrée ! Ben tiens, alors que les vignes sont vert printemps en été ! Mais qu'auraient dit ces cultivateurs s'ils avaient subi le climat de l'antiquité, alors que des crocodiles s'ébattaient près de Nîmes et qu'on chassait le lion autour de l'Adriatique ? Mystère. Qu'auraient-ils fait lors des rudes hivers médiévaux, ou le vin gelait à table ? Boule de gomme.

Eh ben là, non seulement les vignes elles souffrent, mais ya surproduction. Dingue non ? Même sans produire, on produit trop ! Ah, lala, mais vous comprenez, le commerce il est bien malade avec tous ces pays de l’Est qui font du vin, maintenant. Je croyais que c’était une tradition chez eux aussi… Et puis les Américains, là, ils font du vin aussi, et puis ils refusent de tout nous acheter ! Ah, ça, quitte à boire de la pisse, la leur est moins chère…

Si ça se trouve on va être obliger de baisser les prix… Etc., jusqu’à plus soif. Baisser les prix ? Quel malheur ce serait ! Vous voulez dire que je n’aurai plus à endetter mes petits enfants pour acheter une bouteille ? Ciel.

Pour avoir des vignes, ça, ils en ont. On vous le rappellera à chaque table, allant jusqu’à vous offrir (11 euros) la pochette en résille synthétique style « organza » semi transparente (un genre de moustiquaire rose bonbon) qui vous permettra d’emporter la bouteille d’infâme piquette dont vous n’avez pas pu finir un verre au restaurant. Vous savez, le vin qui vous décape les intestins…

Peut-être, je dis bien peut-être que si les exploitants (je n’ose dire paysans) cessaient de coloniser le moindre centimètre carré de terre pour vignobliser à outrance comme on construisait des HLM en banlieue dans les années soixante, jusqu’à planter quatre ceps bien tassés entre le méandre d’une rivière et celui de la route là où ils seront bien exposés aux gaz d’échappements ;

Si le moindre trou du cul citadin en exil ne se voulait pas terreux, avec ses trois hectares voués à la treille; si certains cultivaient – je ne sais pas moi – quelques fruits, du blé ou des fleurs, comme moins de 100km plus loin… Alors peut-être qu’ils ne produiraient pas cet excès exécrable que l’on n’oserait pas utiliser en vinaigrette. Peut-être, se prend-on à rêver, que les touristes viendraient alors en plus grand nombre.

Avec des si, on mettrait Paris en bouteille. Mais ça vaudrait peut-être mieux…

Pour l’instant, ils se raréfient, les touristes. Pourtant, les vrais bons crus des Corbières existent bel et bien… Mais si les gens achètent du vin des pays de l’Est, c’est parce qu’il n’est pas mauvais. Et la terre de Californie est très propice aux vignobles… Ils ont de très bons crus. L’avantage de la mondialisation, c’est que les gens n’ont plus à se contenter de boire la merde locale.

C’est vrai, beaucoup de gens ne connaissent pas les vins… Moi y compris. Mais ils savent quand même ce qu’ils détestent lorsqu’ils en goûtent un, et on ne va pas non plus les forcer !

Vins_du_Languedoc

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Commentaires
C
Ahhh les Corbières ....<br /> Je n'y ai jamais mis les pieds.<br /> Mais si j'en avais l'occasion, je passerai à Périllos.<br /> <br /> http://www.societe-perillos.com/enigmes.html
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