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Côté Beurre
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26 juillet 2007

Guide maux passants :

Quand on vous dit « Guy de Maupassant », vous connaissez forcément. Même si vous ne l’avez pas lu, vous savez le nom par cœur. Le Horla, Une Vie, Boule de Suif, Bel Ami, tout ça est quand même au programme des collèges et des lycées, en général… Eh bien savez-vous qu’il n’existe aucune compilation intégrale de ses textes ? Aucune édition vraiment complète à ce jour ?

C’est scandaleux. Ce géant de la nouvelle et du conte (parfois) fantastique est aussi lu que Howard Philip Lovecraft ou Philip Kindred Dick, et largement moins rébarbatif que Victor Hugo… Pourtant, cela fait belle lurette qu’Hugo a ses œuvres en Pléiade ou ailleurs, que Lovecraft a son intégrale dans la collection Bouquins, et que Denoël a sorti la compil totale et chronologique de Philip K. Dick.

A part pour Hugo, il a quand même fallu traduire de l’Américain, et ça n’a pas dû être simple.

Comment expliquer que Guy de Maupassant n’ait rien de tout cela ? Certes, l’hyperbolique quantité des contes et nouvelles de ce prolifique luron syphilitique se prête mal à la compilation, d’autant qu’elle est dispersée dans des tas de journaux et de recueils, parfois posthumes. Mais on a vu pire… Pourtant, de Maupassant, il n’existe qu’une intégrale à la Pléiade (chère !) qui n’en est en fait pas une.

Ce n’est qu’une intégrale des contes et nouvelles suivie d’un tome pour les romans, qui expurge sans doute impitoyablement les contes grivois et ne prend en compte aucun autre écrit, nul papier, nul carnet, nul journal, nul écrit politique qui pourtant devraient foisonner. Robert Laffont a édité quelques volumes de romans, contes et nouvelles, à raison de soixante dix par tome, mais on est loin du compte pour faire l’intégrale.

A moins de connaître par cœur la vie et la bibliographie de Maupassant, on ne s’en sort plus.

L’amateur en est réduit à acheter folio sur folio, poche sur poche, empilant les compilations douteuses tantôt originales et tantôt scolaires, souvent maladroites, de contes et nouvelles qu’on retrouve parfois en double. Surtout si l’on complète les Gallimard avec des Pocket histoire d’avoir des nouvelles qui vont bien et qui semblent indisponibles, en rupture, à réimprimer, et autres excuses d’éditeurs.

La masse est colossale, et remplirait une ou deux étagères d’un rayon de Fnac… Si du moins on les trouvait tous réunis au même moment dans la même librairie ! Car en fonction des dates de sortie et de réimpression, de recompilation, et surtout de rentrées scolaires, il y a tel ou tel recueil et pas les autres : Victimes de leur succès… ou relégués aux invendus par manque de place.

Bref, c’est un joyeux bordel.

Vivement un Köchel pour s’atteler à mettre de l’ordre chez ce Mozart des conteurs.

Guy_de

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