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Côté Beurre
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23 avril 2007

le temps des chachliks...

Moi je l’aimais bien, Boris. Le pauvre. Détesté de tous ses concitoyens parce qu’il a inauguré la dernière demeure du communisme, et qu’ils ont tous le cul farci de cinquante ans de propagande sur la Grande Russie et l’URSS réunies… Confit jusqu’au bout dans l’alcool au point qu’on pourrait le conserver dans un bocal encore mieux que la momie de Lénine…

C’est lui aussi qui a hérité de la guerre en Tchétchénie… Autre sujet de contentieux. Non pas parce que les Russes sont un peuple épris de paix, mais parce qu’ils haïssent les Tchétchènes et les considèrent comme des ignobles sous-créatures qui mangent les enfants. A peine mieux que les juifs, quoi. C’est vrai que ce ne sont pas des tendres, cela dit, mais quand même.

Il était le dernier des présidents pittoresques, Boris. On en a eu des folkloriques depuis Staline… Andropov et ses 90 ans bien sonnés sucrait les fraises au dessus du PDGBR (Putain de gros Bouton Rouge), Khrouchtchev gardait un doigt dessus même avec la main sur Cuba, Gorbatchev fut le président de la Détente au point de sponsoriser un groupe de balalaïka (authentique !)…

Mais Boris, c’est le Russe stéréotypé. On n’arrive pas à croire que ça puisse être AUSSI vrai, même quand on est raciste. L’âme slave aux joies inénarrables et aux colères ahurissantes, alcoolique au dernier degré, parfois violent, fier sans grande raison d’un pays riche uniquement par sa taille siégeant dans une capitale fourrée tel un gigantesque marshmallow de déchets nucléaires…

Des secrets honteux et autres squelettes irradiés dans les placards rouges du parti, il en a hérité plein. Il en a aussi laissé sortir quelques uns, et il en a fait de nouveaux. Pas plus que d’autres, certainement moins que beaucoup. Mais l’âme slave reste bouffie d’orgueil… Boris-la-cirrhose est mal aimé. On fête son grand départ vers la buvette de l’enfer en l’accusant, dans les rues de Moscou, d’avoir bradé la Russie.

Il est vrai, Boris bloblottait parfois du ciboulot. Il est exact qu'il a eu des décisions contestables, sinistres, voire incompréhensibles, même si à mon sens elles ne le furent pas plus que la plupart des décisions des autres chefs de l'état Russe. Certes, mille fois certes, ce n'est pas un saint. Moderne Tibère ou Caligula contemporain ? Tout dépend du point de vue, je suppose.

Nos amis les Russes préfèrent apparemment, de nos jours, et contre toute attente, des gens plus sobres, plus minces, plus équilibrés, moins bons viveurs, qui n'exagèrent pas avec l'alcool... Des gens certes un peu rigides mais efficaces, et dont le régime ne laisse pas d'étonner les foules d'ici et d'ailleurs tant il est audacieux dans la portée de ses gestes... Des gens de pouvoir.

Comme Vladimir Poutine par exemple.

Un bon ami me disait l'autre jour qu'on a les gouvernants que l'on mérite. Entre le Napoléon de Neuilly et la Pétainiste du Poitou, avec en contre-pouvoir Lou Miraculé Imbécile du Béarn, et avec la claque que s'est prise le Borgne, je trouve qu'on a quand même beaucoup de chance par rapport aux Russes... Déjà, on a le choix, ensuite on a CE choix là. Et ça, on n'y pense pas assez.

Niet___la_Vodka__affiche_russe_contre_l_alcoolisme

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