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Côté Beurre
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27 février 2007

Wild Goose Chase

Aujourd'hui, un ami que je n'avais pas vu depuis longtemps (et pour cause, cela faisait plus d'un an qu'il n'était pas venu en visite du Michigan où il habite) m'a téléphoné à l'improviste, et m'a invité au théâtre. Oh, pas un théâtre style "jolis pompons aux rideaux, dorures, prestige et tralalas"... Non, le théâtre d'Edgar, salle encore plus ridiculement petite que le Point Virgule, du genre où l'on met  une trentaine de passants mal assis sur des bancs, avec en face deux acteurs serrés sur une scène où une Smart tiendrait à peine.

Dans la rue de la Gaîté et ses alentours, coincés entre la tour Montparnasse et le cimetière, entre quelques japonais et des kebabs, ça pullule de micro-théâtres. Sérieusement, l'estrade de la fête de l'école de mon neveu est au moins cinq fois plus grande. Dans certains, on est assis sur des chaises de bar, ou des planches clouées. Aux Etats-Unis, ces salles sont réservées aux débutants et au théâtre qu'on dit pudiquement expérimental... Et on ne les trouve d'ailleurs que dans les facultés, où l'on peut AUSSI apprendre l'art dramatique.

Comme en France, on ne fait jamais rien comme tout le monde, on réserve le théâtre expérimental aux grandes et belles salles du Théâtre de la Ville, pour que plus de gens puissent se faire chier dans la soie. Et le théâtre sans prétention, on le relègue à aux petites salles, du moins quand ce n'est pas Laurent Ruquier qui est derrière... Encore que. Voilà un exemple avec la pièce que je viens de voir. Il s'agit de "Jeux D'Rôles"... Un titre évocateur pour une pièce qui n'a strictement rien à voir avec Donjons et Dragons.

L'histoire : Un écrivain torturé reçoit la visite, vingt ans après, de sa plus vieille copine, avocate, qui est son premier amour. Ensemble, dans une espèce de catharsis psychologique, ils rejouent les scènes de leur passé et se disent ce qu'ils auraient voulu se dire alors. A un moment, elle l'a repoussé façon gros rateau, sauf que quelques années plus tard on les retrouve mystérieusement ensemble. Et elle est partie il y a vingt ans, mais elle a eu (coup de théâtre final) une fille de lui, qui a... presque 18 ans. La continuité, ils connaissent ?

C'est de grand n'importe quoi, en fait, assez court, avec un acteur et une actrice, gros prétextes à faire des scènes de jeux d'enfants et des répliques faciles ou verbeuses, un humour "à la Woody Allen" disent les affiches... Oui, en moins bon. Sachez en sus que les acteurs ne sont pas excellents, même si le résultat est indéniablement plaisant et fait sourire, à défaut de faire mieux... Il faut dire que le public est bon, franchouillard (en dehors de moi et de mon ami), et vraiment très très réduit.

Salle merdique, texte merdique, acteurs merdiques, blagues merdiques, histoire merdique... Pourquoi vous en parler alors ? Pourquoi l'avoir vu ? Eh bien mon ami en avait vu la promotion au journal de 13h de France 2, aussi croyait-il que ce serait meilleur... Oui, il ne connaît pas très bien Paris. Mais comment ce fait-ce, une telle bouse à la télé ? Ce n'est pas inhabituel, mais tout de même, France 2 a plus l'habitude de faire l'apologie des spectacles du théâtre des Variétés, ou de la Porte St Martin... Les grandes salles.

Eh bien la raison est simple : Devinez qui joue le rôle masculin (on n'ose dire "le rôle du héros" avec une distribution si réduite) en alternance avec l'auteur de la pièce (il faut bien manger) ? Thierry Beccaro, le présentateur célèbre pour ceux qui sont chez eux à 11h (les vieux et les chômeurs, quoi...) de Motus, toujours sur France 2. Je précise tout de suite qu'en tant qu'acteur, il n'est pas mauvais (élevé au grain de l'Actor's Studio), mais qu'il ne casse pas non plus des briques. C'est pas QUE le texte : Il fait très mal l'apoplexie aussi.

Bon, on ne le dira jamais assez aux jeunes acteurs qui veulent percer... Il faut connaître les bonnes personnes, ET il faut AUSSI être bon. Regardez ce pauvre présentateur, qui a pourtant un boulot stable... Voyez cet autre animateur qui a joué Columbo au théâtre... Voyez Steevy, pour l'amour du ciel, dans les pièces de Ruquier ! Tous ces gens-là ont des relations, à des degrés divers. Mais qui s'en souvient, qui s'en soucie ? Ont-ils seulement des fans ? Non, aucun. Parce qu'ils sont mauvais.

Comme quoi, la vie est dure. Et moi, faut vraiment que j'aille à Londres ou Broadway voir du VRAI théâtre...

Et_quand_il_montre_les_dents___a_fait_peur

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