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Septième cérémonie : Faster, pussycat, kill, kill !
Chers amis... Bla bla bla... Grand Jeu de la Haine, édition 2006-2007... Je ne vois pas pourquoi je me ferais chier à toujours répéter la même chose, d'autant que ce soir nous allons décerner le prix de la violence, de la colère et de l'extrémisme à deux balles (dans le dos), le Gourdin Clouté de l'Enragé le plus Haineux, à celui qui a le plus excité son monde et mis de l'huile sur le feu.
Les extrémistes, tout le monde les connaît. Vous les connaissez tellement bien que vous avez tous voté pour un nombre remarquablement bas de personnes : Les agitateurs ont en général un profil public et charismatique, et, tolérant peu la concurrence (comme le reste) s'arrangent pour évincer les concurrents. Disons aussi que les vrais tribuns, les agitateurs les plus dangereux, brillent pas leur petit nombre... Parce que personne de sensé ne voudrait de ce boulot.
Que ce soit pour la religion, la politique, l'économie, l'écologie, ou le mélange de plus en plus entêtant que ces produits volatiles donnent ensemble, les violents sont légion. Si la religion est l'opium du peuple, les zélotes sont les accrocs au crack qui braquent les gens pour payer leur dose. Si la politique n'est que show business, les extrémistes sont ceux qui crient et applaudissent devant le film, et viennent en bande pour pouvoir casser la gueule des vigiles et des spectateurs qui ne sont pas d'accord.
Si l'extrémisme politique peut se comprendre, à la limite, parce que l'extrémiste pense que c'est l'avenir de son pays qui est en jeu, comment justifier l'intégrisme religieux ? Qui ne voit pas l'ironique paradoxe inhérent au fait d'employer la force pour un Dieu d'amour ? Qui peut faire oeuvre de violence parce qu'il pense que sa connaissance de l'inconnaissable est plus précise que la connaissance de l'inconnaissable du voisin ? Dans tous les cas, là où quelqu'un de sensé s'appliquera par choix telle ou telle règle et aura telle ou telle opinion, l'extrémiste fera tout pour répandre les siennes au mépris de la liberté de son prochain.
Outre les célébrités que nous connaissons tous, force est de constater qu'il existe un "type" extrémiste. Je ne parle pas de type physique, bien sûr, parce que je ne m'appelle pas Gobineau... Si vous ne savez pas qui était Joseph Arthur comte de Gobineau, disons que c'est lui qui a écrit "Essai sur l'inégalité des races humaines", série d'hypothèses aujourd'hui farfelues sur les "archétypes raciaux", qui se voulaient non péjoratifs mais qui l'étaient quand même. Tout ceci a été largement repris par des gens comme Adolf Hitler. Passons. D'autant qu'il existe des extrémistes partout.
Il s'agit ordinairement d'un être relativement sain d'esprit que des circonstances tragiques (perte d'un proche, anniversaire raté, acné purulente, abstinence sexuelle forcée...) ont rendu désespéré. Il se créé alors un "vide", allègrement rempli par l'endoctrinement du premier sectateur, intégriste, syndicaliste, militant, pédophile ou sergent recruteur nazillon venu. Toute secte et tout groupe extrême (quel qu'il soit, ils ont souvent le même fonctionnement) tend à transformer le simple marginal en névrosé... ou psychopathe.
C'est connu, c'est la misère qui engendre le terrorisme et la haine. Il suffit à X ou Y de savoir diriger toute cette frustration et cette rancoeur. Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit... Rien ne justifie qu'un couillon se fasse exploser en pleine place du marché parce que son imam le lui a dit, ni qu'une bande de gorilles tabassent des colleurs d'affiches de l'autre bord, ni que des femmes soient lapidées parce qu'elles ne portent pas le sac poubelle requis, ni que des voitures brûlent parce que la tête du ministre ne revient à personne... Rien ne justifie qu'on s'en prenne à des innocents, pas même toute la misère du monde.
Vouloir justifier les actes terroristes en ayant ce genre de discours, c'est être soi-même extrémiste. Ce serait comme inviter une bande de blacks à écouter sans broncher un exposé larmoyant de comment de "pauvres mais honnêtes citoyens du Sud", après la guerre de sécession en Amérique, fort marris d'avoir à subir la pression économique des "yankees", les exactions des soldats en maraude et les quolibets des nouveaux citoyens noirs qui leur tenaient la dragée haute, ont créé une "société amicale, secrète et ésotérique" pour promouvoir leurs opinions... le Ku Klux Klan !
Mais je digresse. Toujours est-il que, pour une raison ou pour une autre, il existe des extrémistes anonymes... Et qui sont tout à fait ordinaires par ailleurs. Ils ont juste besoin d'être excessifs sur un point... Comme le gentil quinquagénaire avec son double menton qui passe de débonnaire à berserker dés qu'on lui parle d'homosexualité ou d'avortement... La bonne maman chrétienne qui prépare le goûter de ses enfants avant d'aller à l'autodafé du dimanche... Tiens, d'ailleurs, vous savez d'où ça vient, autodafé ? Pas des nazis, non madame. Le mot nous vient des jésuites portugais de la Sainte Inquisition. Un "Auto da Fe", c'est littéralement un "Acte de Foi".
Revenons aux casseurs du dimanche... Ceux-là font parfois du jusqu'au-boutisme un mode de vie. Lorsque leur religion leur dit que la barbe sied aux hommes, ils ne peuvent pas se contenter d'un bouc ou même d'une barbe taillée... Il leur faut la version patriarche qui leur donne l'air d'avoir un deuxième pubis sous le nez. Il ne leur suffit pas de donner des sous aux "exclus du système", il faut qu'ils travaillent activement à ce que personne ne puisse plus gagner d'argent, et ce jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'exclus. Pour nous tous, la vie est faite de choix. Pour eux, la vie est faite de CHOIX.
C'est toute la différence entre quelqu'un qui s'enferme temporairement dans un rejet hystérique d'autrui à cause d'un coup de déprime ou parce qu'il est influençable, et le véritable agité du bocal. Dés lors, tout peut partir en vrille. Certains extrêmes politiques disent qu'ils ne reconnaissent plus la gauche de la droite... Normal, si loin de la planète Terre, ils ne distinguent que très mal les tendances. Il est sommes toutes encore plus rare, et heureusement, l'extrémiste voué à la célébrité capable de modeler sa propre cause, au besoin en adaptant les idées des autres...
Le problème c'est qu'il semble qu'il y ait de plus en plus d'extrémistes. La colère, cette mauvaise conseillère, est partout. Elle nous isole, elle nous met sur les nerfs, cette bonne vieille colère que nous traînons derrière nous comme une collection de vieilles boules à neige hideuses dans le grenier de notre cervelet primitif, souvenirs d'un voyage au pays des Homo Erectus qu'on voudrait oublier... Que ce soit la peur de l'inconnu, du changement ou de la perte, la colère s'enracine toujours dans la peur. Et comme nous vivons dans un monde de moins en moins rassurant, nous sommes tous de plus en plus en colère.
Chacun est un extrémiste potentiel, ou peut en tout cas faire le jeu de ceux qui font partie du noyau dur. J'espère que je ne choquerai personne en disant que ça s'est déjà vu... Je ne ressortirai pas le couplet d'Hitler qui est arrivé au pouvoir légalement, mais prenez ce concours débile dont vous êtes en train de lire la septième (déjà !) cérémonie. Il a pour nom le Grand Jeu de la Haine, c'est sa deuxième année consécutive, et il y a des dizaines de votants ! Je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit de mal à se défouler avec ça. C'est mieux que de le faire d'une autre façon, plus vindicative. Et les gens ont toutes les raisons d'être en colère.
Pourquoi refuser d'éprouver de la colère, de l'indignation ? Nous avons le droit, le devoir même, d'être remontés parce que nos dirigeants et nos institutions ne nous plaisent pas. Nous sommes, depuis la Révolution et probablement avant, une nation qui a, pour parler vulgairement, ses Ragnoufs. La Cinquième République est la plus longue période de stabilité et de paix depuis bien longtemps, mais tôt ou tard, la peinture bleu-blanc-rouge finit par s'écailler pour laisser place aux briques ternes d'un pays construit sur la colère, et ce dés le premier jour : Colère de la bourgeoisie et du tiers-état, colère des communards, colère des résistants face à Vichy...
A présent, nous sommes certes en colère, mais nous faisons encore pâle figure face aux Etats-Unis... Nous n'avons pas encore de détecteurs de métaux dans les écoles ni dans les églises. Mais le défi comportemental est pourtant énorme. Beaucoup sont prêts à craquer à la minute où ils se lèvent le matin : ils sont même frustrés dans leur sommeil ! La volatilité est si haute que dans certains coins de France, vous pouvez vous faire tabasser à la superette. Ne me demandez pas pourquoi, c'est comme ça : Un excité psychopathe avec ou sans pit-bull peut vous la jouer Kun-Fu ou Gangsta de service parce que vous avez pris le dernier paquet de Zanimos, ou je ne sais quoi.
On ne peut plus rien dire, rien faire, sans devoir marcher sur des oeufs et faire attention à ne choquer personne... L'autre jour, lors d'un dîner de famille, j'ai plaisanté sur un groupe ethnique et social dont je tairai le nom (eh oui, pour cette même raison !) et un membre de ma propre famille, qui me connaît pourtant très bien, m'a pris au sérieux... Je suis passé pour un raciste. Moi. Avec mes origines et mon orientation sexuelle ! Ceci pour vous dire l'ambiance générale dans une famille que j'aime à penser plutôt ouverte et tolérante... Mais vous aviez sans doute remarqué ça par chez-vous. Si l'envie vous en prend, allez donc voir les commentaires pathétiques et excités qui ont fleuri au bas de mes derniers billets, ils sont édifiants. Mais c'est surtout hors du cercle privé que "ça" se voit...
Le réalisateur de Scary Movie 3 et 4, qui a aussi oeuvré à la série des "Y a-t-il...", remarquait il n'y a pas longtemps dans un documentaire que l'on ne pouvait plus oser tout ce qu'on osait il y a seulement vingt ans au cinéma. Bien sûr, on peut montrer des seins, des bites, des couilles, du sang, des membres coupés , le tout sans omettre une seule image ou rien suggérer... Mais on est forcé d'en dire beaucoup moins pour ne pas choquer tel ou tel groupe, telle ou telle croyance, et rester politiquement correct. Et nous y voilà, le politiquement correct ets paradoxalement le symptôme de la nervosité ambiante.
Voici l'exemple parfait (en plus d'être l'une des boites de jeu les plus abjectes qu'il m'ait été donné de voir, sans doute à l'image du jeu à l'intérieur) de ce qu'on pouvait faire dans les années 90.. Il s'agit de la face de la boite du jeu Amstrad sponsorisé par Vincent Lagaf (toujours archi populiste) lorsqu'il chantait son tube oubliable "La Zoubida"... J'ai nommé, les aventures de Moktar, petit arabe motard navigant entre les clichés débiles du Maghreb et de Paris. Le jeu, aussi nul que Lagaf, n'a pas eu un succès fou... Mais a-t-il choqué ? Non. Pas particulièrement. Bien moins que les jeux qui reprenaient des thèmes ou des graphismes de la seconde guerre mondiale, qui choquaient d'ailleurs moins que de nos jours !
Le plus fort, c'est que ceux qui bénéficient le plus du politiquement correct, ceux qui s'offusquent le plus des attaques faites à leur foi, leur groupe social ou leur appartenance politique, ceux pour qui il ets impossible de laisser dire, ceux qui ne comprennent pas la blague (et volontairement, en plus)... Ce sont les extrémistes. Ce sont eux qui haranguent le plus les foules, aussi, et les premiers à se cacher derrière la liberté d'expression. Ce sont eux, enfin, par cercle vicieux, qui bénéficient d'une situation qu'ils aident à créer en mettant de l'huile sur le feu de tous les conflits naissants, puis en dénonçant un bouc émissaire sur l'air du "je vous l'avais bien dit" !
Et quand ils dénoncent, ces gens-là, ça fait mal. Ils ne le font pas avec des billets d'humeur et d'humour acides à propos de stars et de politicards, ni avec des satires à la Juvénal... Ils attaquent en public, diffusent largement, et prônent dés que ça les arrange l'emploi de la force pour asseoir leurs idées. L'argument le plus puissant des extrémistes, ces "je pense donc tu suis", ce n'est pas en fin de compte la logique spécieuse... Quand ils en sont encore là, il n'est pas trop tard. Leur vrai argument, celui qu'ils gardent pour la fin, c'est bel et bien la violence.
Et quel meilleur symbole de cette violence, de ce bourrage de crâne, que le gourdin ? Qu'il soit matraque de police, instrument de guerre tribal, ou bâton économique qui motive mieux qu'une carotte, le gourdin nous vient de la nuit des temps. Et pour bien montrer que c'est une arme qui, fatalement, verse le sang, nous lui avons mis des clous : Clous dorés pour le Premier Prix, clous argentés pour le Second Prix, et clous marron-vert tout pourris pour le troisième prix (c'est censé être du bronze, mais on ne va pas chipoter).
S'il y a plusieurs gagnants, nous espérons sincèrement qu'il y aura un duel à mort pour les départager... Mais par pitié, ne nous forcez pas à regarder ! Donnez-nous juste le résultat... Qu'on sache qui condamner pour meurtre à la fin.
Sur ces bonnes paroles, je pense que nous pouvons procéder à l'énumération fastidieuse des nominés en terrain dégagé... Il y en a de tous les bords, et, surtout par les temps qui courent, vous êtes forcés d'être choqués et de crier à l'innocence d'un tel ou untel : C'est le signe affreux que vous ne voyez plus les choses clairement et que vous avez perdu le peu de lucidité qui est imparti à chacune des médiocres créatures qui compose l'humanité. Car voyez-vous, il sont TOUS bel et bien extrêmes dans leurs opinions ou, pire, dans leurs méthodes. Sympathisez si le coeur vous en dit, mais vous êtes prévenus : C'est une pente savonneuse.
Allons, commençons par le monde du spectacle :
Joey Starr, parce qu'il a plus fait que beaucoup de politiciens pour répandre une "philosophie de la violence", qu'il est lui-même bête et méchant, et qu'en plus il s'est fait pas mal de fric avec tout ça.
Pascal Sevran, raciste en plus d'être ringard, archétype de la vieille tantouze aigrie qui a trop courtisé les retraités : ça a déteint. Comme quoi, les expressions "jeunes cons" et "ce qu'il leur faudrait c'est une bonne guerre" ne sont pas l'apanage des hétéros...
Brigitte Bardot, encore elle, toujours dans la liste des célébrités antiques qui ont viré FN à mesure que la sénilité aigrissait leurs neurones à la puissance déjà douteuse, sans doute aigrie à force de se voir flétrir...
Thierry D'Ardisson, provocateur de tout sauf d'idées qui a répandu l'impertinence (au sens "non-pertinence") journaleuse en la faisant passer pour une vertu, à l'aide de questions cons avouées qui empêchent tout débat et cachent l'important.
Marc-Olivier Fogiel, clone du précédent, qui a poussé encore plus loin le concept : Il ne laisse même pas ses victimes répondre, il ne fait qu'affirmer, péremptoire et sardonique... S'il avait seulement une once de talent, ça passerait, mais non !
La direction de TF1 et France Télévision, véritables responsables de la diffusion massive de propagande, d'infos non vérifiées et d'intox pure et simple sur tous les tons, de l'excitation des masses... si ça fait vendre, c'est tout ce qui compte.
Et, trait d'union avant de passer aux politiques, Dieudonné M'Bala M'Bala, haineux agitateur... Depuis le temps que je dis que lui et le Pen c'est la même chose : Voilà qu'en cinq ans il est passé de Jospin au FN ! Tous les extrêmes se ressemblent...
Et puisqu'on en parle, sont aussi nominés Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine, ainsi que Bruno Mégret, leaders des forces trop vives que constituent l'extrême droite française...
Et n'oublions pas Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon, qui crie sus aux sarrasins et aux immigrés de tous bords, et Nicolas Ducon-Feignant... Pardon, Nicolas Dupont-Aignan, qui sous les dehors policés et rassurants du gaullisme éléphantesque ne se nourrit que de carottes... Vichy.
N'oublions pas Charles Pasqua, déjà cité au chapitre des arnaqueurs et qui reviendrait s'il pouvait, et Christine Boutin, la Jabba the Hutt de l'assemblée qui se prend pour Jeanne d'Arc...
Nous ne plaindrons certes pas Nicolas Sarközy de Nagy-Bosca, l'homme au Kärcher facile, le candidat le moins candide, le fils d'immigré qui a misé à fond sur l'insécurité et, de fait, n'a pas hésité à la provoquer lui-même pour être sûr...
Le député Evin, Xavier Bertrand et les chantres de cette loi anti-fumeurs ont été nominés par, justement, fumeurs et non-fumeurs associés : Ils trouvent, comme moi (qui ne fume pas) que cette loi est dictatoriale et fait par trop penser à la tristement célèbre Prohibition américaine des années trente, elle aussi mise en place légalement, votée à la majorité par un peuple gavé de propagande hygiéniste...
On a cité George Frèche, qui a prouvé qu'il n'était plus très frais : Un socialiste qui a des propos intolérants, ça la fout mal...
On a cité Lionel Jospin, pas vraiment pour la virulence de ses propos mais parce qu'il est aigri comme pas un de ce que personne ne veuille de lui, et soutient la Royal du bout des lèvres : "Elle est la candidate du parti socialiste et je suis du parti socialiste..."
Tant que nous sommes à gauche, rappelons qu'Arlette Laguiller et Olivier Besancenot sont les leaders de formations politiques dont le but est de prendre le pouvoir par la force, en faisant la Révolution... Même si ça fait rire de crier au rouge et au "Grand Soir", surtout quand on voit l'état de la Russie et du PCF, des propos comme "interdire" et "contrôle de l'état" ne sont pas prononcés à la légère.
José Bové, clairement à gauche même s'il ne veut pas vraiment de cette étiquette, est aussi un extrémiste... C'est le seul candidat déclaré qui ait fait de la prison, qui en soit fier, et récemment en plus. Démonter les McDo ou déposer du purin devant, et faucher les OGM, ça reste violent, et si ouvert qu'il se dise, cela ne laisse aucune place au dialogue ni au compromis.
Détecterait-on une certaine irritation face aux gouvernants ? Sans blague. Et pas qu'en France. Rubrique internationale :
Le Cardinal Carlo Caffara, archevêque de Bologne, pour avoir déclaré que le mariage était en crise non seulement à cause des homosexuels, mais aussi à cause de la notion même de mariage laïc et interconfessionnel... Vive l'intégrisme !
Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, qui, après avoir couvert les affaires des prêtres pédophiles aux Etats-Unis, critiqué les homosexuels, le rock et tout ce qui a moins de quarante ans, en a remis une couche contre les musulmans...
Oussama Ben Laden, qu'on ne présente plus, et qui, dit-on, est encore en vie, ou pas, selon ce qui arrange les médias au jour le jour.
Mahmoud Ahmadinejad, le président Iranien dont tout le monde oublie le nom... Mais à mon avis pas pour longtemps...
Les leaders israéliens et palestiniens, tous à mettre dans le même sac, et quels qu'ils soient en ce moment (selon le climat et les assassinats), directement responsables de millions de morts dans le processus de paix le plus long de l'Histoire. "Processus de Paix", c'est le mot politiquement correct pour "guerre".
Kim Jong Il, qui, rappelons-le, est le premier (et seul) chef d'état communiste héréditaire de l'histoire, ayant déifié son père, dictateur d'une puissance nucléaire, psychopathe digne des méchants de James Bond... Il a par exemple fait enlever un réalisateur célèbre en Corée du Sud pour qu'il lui apprenne à réaliser ses propres films, pour montrer au monde que le leader de la Corée du nord sait tout faire !
Shinzô Abe, premier ministre du Japon et ses prédécesseurs (vu qu'un ministre leur fait quelques mois...), qui s'agenouille chaque année et prie pour les morts de Hiroshima et Nagazaki mais nie systématiquement les crimes de guerre commis par le Japon...
Vladimir Poutine, un véritable saint homme, et qui plaît aux femmes, en plus... Absolument en aucune façon responsable des empoisonnements... pardon... des accidents tragiques qui touchent les anciens espions et journalistes de l'ex URSS, qui ne sont d'ailleurs absolument pas tombés sur des données à peine secrètes sur... Enfin, vous voyez, un chic type !
George Walker Bush, le leader du monde "libre" dont on ne cesse de parler, car gagnant de la Bite de Platine et Deuxième Dauphine des Bourses en Or (comme ça, c'est assorti, c'est pratique)...
Et pour finir, Condoleeza Rice, sa fidèle aide de camp hydrocéphale qui sait mieux jouer Chopin que Hillary Clinton, et qui n'en rate pas une pour débiner l'ONU, la France, l'Allemagne, bref, tous ceux qui n'aiment plus trop les Amériques en ce moment.
Voilà !
Vient à présent le moment que vous attendez tous, celui de décerner les prix...
Et le Gourdin de Bronze est attribué à... Vladimir Poutine ! Le président russe le plus craint depuis l'époque stalinienne... Un très grand homme, qui n'a fait assasiner personne, n'a couvert aucun secret honteux, n'a laissé mourir personne à cause de radiations (d'ailleurs imaginaires), et ne s'est jamais impliqué dans les guerres et les élections des pays de l'ex URSS... Du reste il n'a aucun contact avec la mafia, n'a jamais trempé dans des ventes d'armes... Et puis c'est un type adorable, généreux, tolérant envers toutes les minorités, qui combat la corruption dans son pays... Et moi je suis non seulement un éphèbe blond platine et imberbe, mais je suis aussi Greta Garbo, et j'ai des super-pouvoirs.
Ahem. Le Gourdin d'Argent est attribué à... Ciel, ils sont trois ! Trois célébrités politiques françaises à mettre dans le même panier de crabes, trois infâmes cloportes qui ont prôné l'intolérance et la haine et monté les gens les uns contre les autres, toujours au nom de leur "juste cause" en public, mais en privé pour se faire de la pub et servir leurs intérêts : Jean-Marie Le Pen, Dieudonné M'Bala M'Bala et Nicolas Sarkozy ! On les applaudit bien fort, car ils méritent amplement leur prix... En effet, depuis des dizaines d'années, le borgne Jean-Marie, en plus d'être violent de nature, est xénophobe, homophobe, passéiste, négationniste et démagogue. Chez ce cher Nicolas, c'est tout nouveau, et c'est juste pour râtisser plus large, mais il y croit quand même... Ce qui est pire. Et en plus il est ministre de l'Intérieur. Quant à Dieudonné, après avoir dégénéré sérieusement en version imam black panther, et après une kyrielle de procès et d'excuses ratées, le voilà qui trouve sa vraie place chez celui qu'il condamnait pour son extrémisme : Le Pen !
Enfin, nous allons maintenant savoir qui peut bien dépasser en violence les quatre cavaliers de l'apocalypse ci-dessus... Il s'agit (et vous aviez sans doute deviné) de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, qui diffuse ses idées dans le monde entier et pas seulement en France. Et il est écouté, lui, automatiquement, par des millions de catholiques intégristes ou non... Pas comme tel ou tel dictateur ou tel ou tel terroriste. Il est donc bien plus dangereux ! C'est un ex fleuron des jeunesses hitlériennes, ex Cardinl Ratzinger, ex PanzerKardinal, qui a sonné le glas de tout espoir de modernisation de l'Eglise catholique ! Oui, en plus d'être raciste et anti-musulman, anti-jeunes, anti-musique non classique, de couvrir les affaires de prêtres pédophiles, d'être encore plus dur que Jean-Paul II sur tout ce qui est mariage, homosexualité, contraception et compagnie ("si une femme se fait violer, il faut qu'elle garde l'enfant"...), cet andouille met périodiquement de l'huile sur le feu des conflits au proche orient. Qui d'autre regrette le bon vieux temps de Jean-Paul II, ou la capote était certes bannie, mais ou au moins le Pape, homme de paix, ne risquait pas de déclencher la IIIe guerre mondiale ? C'est donc avec une joie sans mélange et les boules à zéro que le CIO (Catholiques Infiniment Obséquieux) et moi-même avons l'honneur de décerner le Gourdin Clouté de l'enragé le plus Haineux au Pape en exercice, qui, a 78 ans, a encore bon pied, bon oeil, et fait tout aussi peur qu'un Borgia !
Mesdames et Messieurs, cette cérémonie est à présent terminée. Ne soyez pas trop en colère... Du moins, pas contre votre serviteur !
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