Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Côté Beurre
Côté Beurre
Derniers commentaires
Archives
11 octobre 2006

Petit scarabée

Le congrès des Etats-Unis d'Amérique a déclaré illégale la viande de cheval. Certains siffleront, d'autres applaudiront; n'ayant jamais goûté à du cheval je m'en ficherais complètement, n'était mon aversion naturelle pour toute grosse bestiole stupide, malodorante, paranoïaque, consanguine, baveuse, pleine de parasites et incapable de contrôler ses sphincters malgré un dressage poussé.
Le cheval, c'est de la merde. Qu'on en bouffe ça ne me fait ni chaud ni froid. Et ça n'est pas la première fois que les Américains banissent ainsi un aliment de leur répertoire déjà limité : si grenouilles et escargots sont absents par goût de leurs assiettes, le lapin fait l'objet de nombreuses interdictions et réglementations. Ce n'est pas parce que c'est mignon. C'est parce qu'ils ont peur de la myxomatose.
Evidemment, en Europe, nous avons la démarche inverse : nous nous assurons que ce que nous mangeons est en bonne santé... Et en fin de compte, la population mange moins de lapin parce qu'elle le trouve collectivement "mignon". Du reste, l'habitude de manger du cheval en France, largement tombée en désuétude, vient des privations des guerres ayant eu lieu depuis un ou deux siècles seulement.
A l'époque médiévale, le cheval ne se mangeait pas. Il était trop précieux : on en prenait soin comme d'une automobile. Il n'y a qu'à jeter un oeil sur les traités vétérinaires de l'époque : ils traitent à 90% du cheval. Et puis l'Eglise a condamné la consommation du cheval, la désignant comme païenne, mais ce n'est pas un interdit : la viande peut être mangée, bien que cela "ne soit pas la coutume".
En fin de compte, trois choses décident de ce qu'on mange ou pas dans une société : la notion d'hygiène ou de pureté (on ne mangera pas un insecte sans arrière pensée, même lavé, cuit et certifié sain dans une société de type occidentale), la notion de distance affective (de la même manière on ne mangera pas un chien, qui a valeur de compagnon...), et la notion de... nécessité. On l'oublie souvent.
Nécessité fait loi : dans la société d'abondance des Etats-Unis d'Amérique, habituée à une vie peu chère par rapport à l'Europe depuis un siècle, on peut sans crainte bannir un ou deux aliments sans plus de raison que "c'est pas bien". Si vous ne me croyez pas, comparez les portions servies en Amérique et en France, ne serait-ce que la taille des verres, remplis à volonté pour le même prix dérisoire.
Par contre, au Mexique, dont la dette abyssale est à peine ralentie dans son expansion par les aides des pays développés, les biologistes de l'Institut polytechnique national de Mexico ont dû concevoir des produits à bas prix et à forte teneur nutritive pour endiguer la malnutrition. C'est ainsi que sont nés la farine de grillon, les lombrics au chocolat, et la barre protéinée scarabée-charançon.
Profitons-en pour rappeler que ces deux pays ont une frontière commune...

Arthropodes_dont_la_valeur_nutritionnelle_a__t__approuv_e_par_la_facult__de_Mexico

Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Côté Beurre
Publicité