Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Côté Beurre
Côté Beurre
Derniers commentaires
Archives
19 septembre 2006

Parce que chevelu bien !

J'ai toujours des déboires avec mes coiffeurs. Vous vous souvenez de la dernière fois que j'en avais parlé, si vous êtes un de mes lecteurs réguliers... Je ressemblais à un extraterrestre en sortant des griffes de l'assistante de mon coiffeur (qui avait, lui, une douloureuse maladie gastrique). Je suis pourtant resté fidèle à ce coiffeur en raison de ses compétences certaines.
Hormis cette unique exception, et sauf le dimanche, il n'a pas de jours de congés et peut me prendre le jour même pourvu que je téléphone. Ses services exemplaires sont loin des coupes simplistes et à la chaîne proposées par les Biguine et les Provost pour à peu près le même prix. Mais hélas, ce n'est plus vrai. Les temps sont durs, ma bonne dame, et les prix de mon cher coiffeur ont augmenté.
Alors oui, il coiffe bien, il coupe bien, il ets gentil et il ne me bavasse pas ses états d'âme dans les oreilles quand il me tripote la tête. Mais lorsque je ne veux pas de coupe extravagante, ça fait un peu mal au cul de traverser Paris. Et presque trente euros pour une coupe-tondeuse de presque trente secondes... Disons que ça fait cher la seconde de coiffure ! Je l'aime bien, mais pas à ce point là.
Je me suis donc mis en devoir d'en chercher un à côté de chez-moi, pas trop cher, correct, à qui je ne demanderai pas la lune mais qui me rendra, à défaut de beau, juste propre et net. J'en avais essayé, jadis, qui mettaient trois heures à vous malaxer le crane sous l'évier, et d'autres qui profitaient de la popularité du salon pour faire couper à la chaîne, jamais par le même coiffeur, sans baisser les prix...
Il est si difficile de trouver un bon capilliculteur. Et puis je n'ai plus beaucoup de temps, encore quelques années et je n'aurai besoin que d'un lustrage... J'exagère, je suis encore jeune et je ne perds pas tant de cheveux que cela. Mais comme beaucoup, je suis conscient d'une certaine, disons, déforestation crânienne. A quoi bon faire un traitement ? Être chauve n'est pas une tare, et ça se porte bien.
Mais je refuse de m'en tenir à un mauvais coiffeur par paresse. Un de mes amis a eu affaire à un très mauvais coiffeur, beauf, vieillissant, obèse, suiffeux, fumeur et sale, qui lui a coupé les cheveux en lui faisant mal, et sans tenir compte des désirs du client. Pour toute réplique, en recevant son maigre salaire (encore trop pour lui...), il a dit : "Et puis si vous êtes pas content, les cheveux, ça repousse !"
On se prend à souhaiter un coiffeur gay complètement follasse, dont on est presque sûr qu'il aura du style et qu'il sera propre, même si on déteste les stéréotypes. Et en parlant de stéréotypes, celui de la coiffeuse qui jacasse est bien vivant. Quelqu'un m'a raconté qu'il s'était fait couper les cheveux par une telle pie, et que son grand sujet était la conjoncture actuelle, et l'économie de la France.
Léger exemple : "Ah bah c'est simple, pour boucher le trou de la sécu, ya qu'à augmenter le SMIC, comme ça ça fait plus en cotisations !" Extraordinaire. Mais que n'y pensait-on ? En deux phrases lapidaires, elle avait réglé tous les problèmes du pays... Vite, portons la au gouvernement. Si c'est si simple pour elle, d'ici vendredi elle aura fini avec la France et passera au reste du monde.
Sérieusement, c'est dur pour tout le monde. Mais quand on vous rebat les oreilles avec des énormités, et qu'en plus vous devez vous taire et attendre que la pauvre andouille ait fini votre coupe... Le pire, c'est que celui qui se faisait couper les cheveux à ce moment là avait passé trois ou quatre ans à étudier l'économie. Ce qui vaut peut-être un petit peu plus qu'un CAP de coiffure sans le BAC.
Je suis aussi entré chez un coiffeur qui n'avait aucun client. Je dis bien aucun. Je n'étais pas mal habillé, j'étais propre... Mais évidemment mal coiffé. Il papotait avec sa coloriste. Je lui demande s'il peut me prendre aujourd'hui, voire même maintenant. Il me dit regarde comme un pestiféré, sans doute offusqué d'être interrompu, et répond "Ah non ! Il faut prendre rendez-vous, monsieur !"
Je jette un oeil au petit salon de coiffure de quartier, vide en plein après-midi, cherchant à voir si je n'avais pas manqué un client camouflé ou très petit sous un siège... Et je réponds poliment "Bon, très bien, alors puis-je prendre rendez-vous pour aujourd'hui ?". Et le fat de me rétorquer, sans gène : "Non, pas avant mardi à cinq heures du soir.". On était vendredi. Je suis parti. Je ne suis pas revenu.
Cette fois-ci j'ai trouvé un coiffeur qui n'est pas trop mal. Un nom italien, comme presque toujours. Aimable comme une porte de prison, mais peu importe. Il a mollement essayé de s'étendre sur l'économie et le marché du travail en m'égalisant les côtés, mais je ne l'ai pas encouragé, malgré que j'aie été le seul à sourire. Mais comme je ne voulais qu'une coupe de cheveux, nous nous sommes entendus.
C'est un coiffeur honnête. Comment sera le prochain ?

Cheveu_un_avocat

Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Côté Beurre
Publicité