Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Côté Beurre
Côté Beurre
Derniers commentaires
Archives
6 septembre 2006

Style Monroe

Tout le monde, du moins tous ceux qui la connaissaient, s'accorde pour dire que Marilyn Monroe était une femme simple. D'origines modestes, loin d'être une Diva (par exemple, elle n'hésitait pas à faire la vaisselle quand on l'invitait à dîner...), avec une culture relativement pauvre malgré une intelligence certaine... Alors comment se fait-il que tant de gens s'interrogent encore à son sujet ?
Admettons que sa mort soit mystérieuse, ce qui n'est pas évident malgré les théoriciens du complot de tous poils. Ses problèmes psychologiques et les raisons de sa dépression avérée au coeur du Star System ne devraient-ils pas être vus et revus, expliqués, depuis le temps ? Le monde n'a-t-il pas encore fait son deuil de Marilyn, égérie momentanée d'une époque déjà lointaine ?
Apparemment non, puisque tout le monde continue d'en parler : Je zappe. Je tombe sur une émission présentée par le hideux, l'ignoble, le déficient, le dilettante à béquilles mentales, le philosophe troupier, l'intello-pro-DADVSI, disciple de Levinas (cette vieille baderne obsédée par son propre judaïsme qui n'a pu s'en sortir qu'en accusant les nazis de n'être pas vraiment des hommes), Ariel Wizman.
Il ouvre son propos en énonçant le concept de son émission, je cite à peu près : "L'émission Idées Fortes, l'analyse de ces essais, ces documents qui ne sont pas de la fiction". Ariel Wizman reçoit donc un certain Schneider du ministère de la culture (intello péteux, donc), qui a écrit un livre sur la relation entre Marilyn et son dernier Psy. Et c'est du "biographique, mais fictionné". Il faudrait savoir !
Schneider, qui a l'air aussi éveillé qu'un Unau mort, et Ariel Wizman, qui ergote en face de l'égrotant, dissertent sur Marilyn, sa relation à son psychanalyste et sa façon de la "traiter", déontologiquement complètement tendancieuse. Sans aborder une seule fois les choses simplement. Sans parler de la beauté de cette femme et des complexes de tout homme, y compris (et surtout) ceux d'un psychanalyste.
Et ils ne se demandent pas pourquoi EUX en parlent encore. C'est une vieille histoire très simple : La pauvre petite fille riche isolée, fatiguée et malheureuse à cause du Star System qui a des hauts et des bas se suicide bêtement, peut-être même sans vraiment le vouloir. Ce n'est ni la dernière ni la première, même si c'est la plus célèbre et (peut-être mais ça n'est que très subjectif) la plus belle.
Je vais vous dire pourquoi ils en parlent : d'abord ça fait vendre. Il en sort des bouquins en pagaille, même si on montre toujours les mêmes photos. On les montre tellement, les photos, qu'elles finissent par n'être plus belles, mais simplement vulgaires (ce que prophétisait le portrait d'Andy Warhol). On nous montre les détails de chaque cliché dans l'espoir d'y découvrir quelque secret.
Les photographes parlent d'un "incomparable grain de peau". On découvre surtout du maquillage floconneux et des ridules, des imperfections qui forment un visage d'une grande beauté, mais qui, prises séparément, sont tout aussi dégeulasses que chez la plupart des gens. On analyse le moindre poil de cul qu'elle a laissé traîner, et on s'étonne de ne pas y trouver un secret de beauté...
Alors que c'est précisément en considérant Marilyn comme une chose à chiffrer sous toutes ses coutures, comme un animal dont le comportement doit être analysé, qu'on lui retire son essence. C'est comme analyser la Joconde en mesurant la quantité de chaque pigment pour tenter de comprendre pourquoi elle est belle. L'élite et ceux qui se disent esthètes se la disputent comme un os.
Ce ne sont que psychanalystes, ethnologues, philosophes, érudits, essayistes, auteurs, artistes et dilettantes touche-à-tout, presque tous juifs (je ne suis pas antisémite, étant à moitié juif moi-même, mais ces juifs-là sont un tel cliché...) qui se masturbent intellectuellement autour du cadavre enterré de leur blond symbole, honteux sans doute de penser parfois à le faire physiquement.
Marilyn a bien fait de se suicider : Au moins elle est tranquille. De son vivant, chacun de ses pets, chacune de ses petites baisouillettes (sans doute moins nombreuses qu'on voudrait le penser, et avec bien moins d'amants et plus de décence que pas mal de gens dont les médias se foutent de nos jours...) était trituré et grossi. Elle n'a pas donné son corps à la science, mais la science l'a pris quand même.
Aujourd'hui, parce que leur poupée est cassée, parce que le cobaye est mort dans le labyrinthe, les scientifiques se désolent et tentent de retourner encore les données récoltées lors des premiers tests. Ne voulant pas laisser tomber un sujet d'expérience aussi inédit, ils retournent en tout sens les vieilles photos et les vieux témoignages, cherchant la plus infime trace de sperme ou de sexe sous-jacent.
Et ce faisant, ils en oublient à la fois les Marilyns contemporaines (qui ne peuvent rivaliser avec LA Marilyn, même si elles sont largement plus belles, plus intelligentes et plus cultivées que Norma Jean Baker Mortenson, pouffe blondasse des sixties à la vie dissolue...) et des tas d'autres plus méritants, dont la célébrité n'est pas entièrement basée sur le charme ou la beauté.

Trouvez_enfin_le_sommeil_comme_Marilyn_avec_ce_cache_oeils_Andy_Warhol

Publicité
Commentaires
Y
Beau texte !<br /> pas d'accord forcement sur tout (notamment le suicide) mais bel hommage.<br /> voici le mien<br /> <br /> http://lammquejaime.canalblog.com/<br /> <br /> yvon
Publicité
Newsletter
Côté Beurre
Publicité