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Côté Beurre
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18 août 2006

Me font vos yeux beaux mourir, belle marquise, d'amour.

Parlons vie de couple. Qui n’a jamais eu pour son conjoint (ou vice-versa) l’attention touchante du surnom attachant ? Je dis attachant parce que ce n’est pas qu’un surnom : Il est liant, car il est immanquablement précédé du possessif, "mon" ou "ma". Comme "ma puce", surnom considéré comme charmant malgré l’évidence du contraire.
Certes, la puce suce le sang et transmet la peste, se reproduit à tire l’arigot sur votre dos, et n’apparaît qu’en cas d’hygiène douteuse. Mais n’est elle pas, par là même, un petit animal affectueux qui colle à la peau ? Admettons donc qu’on puisse trouver mignonne une puce, ça reste limite... Et ça ne résout pas le vrai problème.
Le surnom de puce est quand même à peu près aussi original que bébé, poussin, chéri, chouchou, loulou, choupinet(te), amour et bien d’autres. Les cocos, cocottes, ma colombe, mon oiseau des îles et autres diminutifs sont affreusement vieillots, et mon amie, mon âme, la prunelle de mes yeux et la lumière de ma vie sont jolis, mais archi-convenus.
Je vous l’accorde, ça ferait quand même plaisir de les entendre de temps en temps, mais il faut dire que c’est classique : déjà fait, déjà dit, comme "mignonne allons voir si la rose" et le Shakespearien "Shall I compare thee to a summer day ?" (Sonnet XVIII, mais vous le saviez bien sûr…), ce sont de vieux poèmes, charmants mais un peu pédants.
Non, sachons vivre au XXIe siècle et prenons pour nos amants des surnoms aussi frais qu’appropriés, de préférence jamais deux fois le même pour ne pas s’en lasser. Je ne sais plus qui me disait qu’il avait appelé sa conjointe "ma sirène atomique". J’avais étrenné avec un franc succès "mon canard intergalactique" et "mon poussin intersidéral".
Les épithètes étranges sont une façon de remettre les vieilleries au goût du jour, mais point n’est besoin de chercher trop loin : "Mon petit abricot" marche très bien, je le sais pour l’avoir essayé, d’autant que c’est mon fruit préféré et que le surnom a aussi une connotation érotique. Un fruit c’est tout bête et c’est charmant, et il y a d’infinies variantes.
On peut ainsi appeler l’autre groseille, framboise ou pêche de vigne (pommes, poires, figues molles ou pruneaux sont déconseillés…) sans pour autant tomber dans le diabétique : Canard en sucre, chou à la crème, petit chocolat, crème renversée, filles à la vanille et autres garçons au citron… Tout ça devient vite écoeurant, ne trouvez-vous pas ?
Evidemment, on peut faire moins subtil. Mon sorbet à deux boules, mon gros eskimo, mon ravioli fourré à la crème, ma saucisse de Morteau, ma petite gousse, mon Kama Sutra, ma bête de sexe, ou carrément ma salope repliable deux-tiers-un-tiers de chez Conforama, voire ma verge d’éléphant (très flatteur, mais pas très fin, c’est le cas de le dire…) !
De toutes façons il y en a un qui reste imbattable pour les mots d’amour et qui a tout compris à la façon de les dire, c’est Bénabar. Deux leçons : la première, pas la peine de se répéter ou de répéter les mots des autres, ça ne fait que diluer ce que vous voulez dire. La deuxième, primordiale, c’est que ce ne sont pas les mots qui importent mais celui qui les dit…

Madrigal

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Commentaires
M
Les grands esprits se rencontrent, je suis moi aussi une adepte de l'abricot (pour les mêmes raisons que toi).<br /> Confidence : mon nom de bloggeuse est un petit nom qu'un ancien amoureux m'avait donné, et que je ne rendrai jamais, tellement il est beau, quand on en connaît le sens.
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